Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 2.djvu/221

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l’avoir vu pendant quelque temps que j’ai commencé à le reconnaître ; mais je l’ai tout de suite, vaguement, associé à vous, et j’ai su qu’il avait, d’une manière ou d’une autre, quelque rapport avec vous, au temps où vous habitiez notre village.

— Comment était-il vêtu ?

— Convenablement, mais sans rien de particulier ; en noir, à ce que je pense.

— Son visage était-il défiguré ?

— Non, je ne crois pas. »

Je ne le croyais pas non plus, bien que dans mon état de préoccupation je n’eusse pas fait beaucoup attention aux gens placés derrière moi ; je pensais cependant qu’il était probable qu’un visage défiguré aurait attiré mon attention.

Quand M. Wopsle m’eut fait part de tout ce qu’il pouvait se rappeler ou de tout ce que je pouvais lui arracher, et quand je lui eus offert un léger rafraîchissement, pour le remettre de ses fatigues de la soirée, nous nous séparâmes. Il était entre minuit et une heure quand j’arrivai au Temple, et les portes étaient fermées. Il n’y avait personne près de moi, ni sur ma route, ni quand j’arrivai à la maison.

Herbert était rentré, et nous tînmes un conseil très-sérieux auprès du feu. Mais il n’y avait rien à faire, si ce n’est de communiquer à Wemmick ce que j’avais découvert ce soir-là, et de lui rappeler que nous attendions sa décision. Comme je pensais que je pourrais le compromettre si j’allais trop souvent à son château, je lui fis cette communication par lettre. Je l’écrivis avant de me mettre au lit, et je sortis pour la mettre à la poste. Personne encore n’était derrière moi. Herbert et moi nous convînmes que nous n’avions rien à faire que d’être très-prudents, et nous fûmes réel-