Page:Dickens - Les Papiers posthumes du Pickwick Club, Hachette, 1893, tome 2.djvu/193

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inspecté une statue ou le corps empaillé d’une effigie de Guy Faux.

« Eh bien ! me reconnaîtrez-vous ? dit M. Smangle en fronçant le sourcil.

— Je prêterai serment de le faire, n’importe où, monsieur, répondit Sam d’un air de bonne humeur.

— Ne dites pas d’impertinences à un gentleman, monsieur.

— Non, assurément ; si vous voulez me dire quand il s’éveillera, je lui ferai des politesses extra-superfines. »

Cette observation ayant une tendance indirecte à impliquer que M. Smangle n’était pas un gentleman, excita quelque peu son courroux.

« Mivins, dit-il d’un air colérique.

— Qu’y a-t-il ? répliqua M. Mivins de sa couche.

— Qui diable est donc ce gaillard-là ?

— Ma foi, dit M. Mivins en regardant languissamment de dessous ses draps, je devrais plutôt vous le demander. A-t-il quelque chose à faire ici ?

— Non, répliqua Smangle.

— Alors jetez-le en bas des escaliers, et dites-lui de ne pas se permettre de se relever jusqu’à ce que j’aille le trouver, » répondit M. Mivins. Puis ayant donné cet avis, l’excellent gentleman se remit à dormir.

La conversation montrant des symptômes peu équivoques de devenir personnelle, M. Pickwick jugea qu’il était temps d’intervenir.

« Sam, dit-il.

— Monsieur ?

— Il n’y a rien de nouveau depuis hier ?

— Rien d’important, monsieur, répliqua Sam, en lorgnant les favoris de M. Smangle. L’humidité et la chaleur de l’atmosphère paraît favorable à la croissance de certaines mauvaises herbes terribles et rougeâtres ; mais à ça près, tout boulotte assez raisonnablement.

— Je vais me lever, interrompit M. Pickwick. Donnez-moi du linge blanc. »

Quelque hostiles qu’eussent pu être les intentions de M. Smangle, elles furent immédiatement radoucies par le porte-manteau dont le contenu parut lui donner tout à coup la plus favorable opinion, non-seulement de M. Pickwick, mais aussi de Sam. En conséquence, il saisit promptement une occasion de déclarer d’un ton assez élevé pour que cet excentrique personnage pût