Page:Dickens - Les Papiers posthumes du Pickwick Club, Hachette, 1893, tome 2.djvu/377

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quoi sert de faire tant de questions ; maintenant surtout, quand vous savez que vous aviez choisi, dans des vues intéressées, un beau-fils beaucoup plus riche, et que vous êtes si méchant et si emporté, que tout le monde a peur de vous, excepté moi ? Donnez-lui une poignée de mains, et faites-lui servir quelque chose à manger, pour l’amour du ciel ! Vous voyez bien son air affamé ! et, je vous en prie, faites apporter votre vin tout de suite, car vous ne serez pas supportable jusqu’à ce que vous ayez bu vos deux bouteilles, au moins. »

Le digne vieillard tira Arabelle par l’oreille, l’embrassa sans le plus léger scrupule, embrassa également sa fille avec une grande affection, et secoua cordialement la main de M. Snodgrass.

« Elle a raison sur un point, tout au moins, dit-il joyeusement ; sonnez pour le vin. »

Le vin arriva, et Perker entra en même temps. M. Snodgrass fut servi sur une petite table, et quand il eut dépêché son dîner, il tira sa chaise auprès d’Émilie, sans la plus légère opposition de la part du vieux gentleman.

La soirée fut charmante. Le petit Perker était tout à fait en train. Il raconta plusieurs histoires comiques, et chanta une chanson sérieuse qui parut presque aussi comique que ses anecdotes. Arabelle fut ravissante, M. Wardle jovial, M. Pickwick harmonieux, M. Ben Allen bruyant, les amants silencieux, M. Winkle bavard, et toute la société fort heureuse.




CHAPITRE XXVI.

M. Salomon Pell, assisté par un comité choisi de cochers, arrange les affaires de M. Weller senior.


« Samivel, dit M. Weller en accostant son fils, le lendemain des funérailles, je l’ai trouvé ; je pensais bien qu’il était ici.

— Qu’est-ce que vous avez trouvé ?

— Le testament de ta belle-mère, Sammy, qui fait ces arrangements dont je t’ai parlé, pour les fontes.

— Quoi ! elle ne vous avait pas dit où il était ?