Page:Dickens - Nicolas Nickleby, trad. Lorain, 1885, tome 1.djvu/395

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— J’ai été charmée de l’occasion de cette respectable personne, je veux parler de votre mère, pour nous faire faire leur connaissance, dit Mme Wititterly d’un ton de supériorité. Justement il y avait quelques-uns de nos amis qui étaient sur le point de nous les présenter. C’est une singulière coïncidence. »

Ceci était dit pour que Mlle Nickleby ne fût pas trop fière de l’avantage et de l’honneur d’avoir connu avant elle quatre grands personnages comme ceux-là, car Pyke et Pluck étaient compris dans les délicieuses créatures. Mais cette intention fut perdue pour Mlle Nickleby, qui n’y fit pas attention, par la raison qu’elle n’était pas fière du tout de les connaître.

« Ils nous ont demandé la permission de nous rendre visite, dit Mme Wititterly, et je l’ai donnée, comme de raison.

— Est-ce que vous les attendez aujourd’hui ? » demanda timidement Catherine.

La réponse de Mme Wititterly se perdit dans le bruit d’un choc terrible du marteau à la porte de la place ; il vibrait encore lorsqu’on vit s’arrêter un cabriolet élégant, d’où sautèrent à la fois sir Mulberry Hawk et son ami lord Verisopht.

« Ce sont eux, dit Catherine se levant de son siège et se précipitant pour sortir.

— Miss Nickleby ! cria Mme Wititterly tout épouvantée de voir une demoiselle de compagnie prendre la liberté de quitter la chambre sans avoir au préalable demandé et obtenu sa permission en bonne forme, gardez-vous bien, je vous prie, de vous en aller.

— Vous êtes bien bonne, madame, mais…

— Au nom du ciel, mademoiselle, ne m’agacez pas les nerfs en me faisant trop parler, dit Mme Wititterly d’un air revêche. Mon Dieu ! mademoiselle Nickleby, je vous dis… »

En vain Catherine protesta-t-elle qu’elle ne se sentait pas bien, car on entendait déjà sur l’escalier les pas des visiteurs encore inconnus. Elle reprit son siège et s’était à peine rassise, que le soi-disant page s’élança dans le salon pour annoncer M. Pyke, M. Pluck, lord Verisopht et sur Mulberry Hawk, tout d’une haleine.

« La chose du monde la plus extraordinaire ! dit M. Pluck saluant les deux dames avec une cordialité parfaite. Comme cela se rencontre ! Au moment où Pyke et moi nous venions de frapper, lord Frédérick et sir Mulberry Hawk mettaient justement pied à terre.

— Juste au moment où nous venions de frapper, dit Pyke.

— N’importe comment vous êtes venus, messieurs, l’im-