Page:Dickens - Olivier Twist.djvu/278

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du dépôt, auprès de la jeune mère d’Olivier Twist. Il réunit promptement ses souvenirs et informa l’étranger, d’un air de mystère, qu’il y avait une femme qui était restée enfermée avec la vieille mégère quelques instants avant sa mort, et qu’il avait lieu de croire qu’elle pourrait jeter quelque lumière sur l’objet de ses recherches.

« Comment pourrai-je la trouver ? dit l’étranger pris à l’improviste, et montrant clairement que ses craintes, quelles qu’elles fussent, s’étaient tout à coup réveillées à ces paroles.

— Seulement par mon entremise, reprit M. Bumble.

— Quand ? dit vivement l’étranger.

— Demain, répondit M. Bumble.

— À neuf heures du soir, dit l’inconnu, en tirant de sa poche un chiffon de papier sur lequel il écrivit l’adresse d’une maison obscure, située au bord de l’eau, en caractères qui trahissaient son agitation. À neuf heures du soir, amenez-la moi ; je n’ai pas besoin de vous recommander le secret, car il y va de votre intérêt. »

À ces mots, il se dirigea vers la porte après avoir payé les grogs ; il prit congé de M. Bumble, lui disant en quelques mots qu’ils ne suivaient pas le même chemin, et s’éloigna sans cérémonie, après avoir insisté de nouveau sur l’heure du rendez-vous pour le lendemain soir.

En jetant les yeux sur l’adresse, le fonctionnaire paroissial remarqua qu’elle n’indiquait aucun nom… L’étranger n’était pas loin ; il courut après lui pour le lui demander.

« Qu’est-ce ? dit l’individu en se retournant vivement quand Bumble lui toucha le bras. Vous me suivez !

— Un mot seulement, dit celui-ci en montrant le chiffon de papier ; quel nom demanderai-je ?

— Monks ! » répondit l’étranger, et il se dépêcha de s’éloigner à grands pas.