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est de la famille des roseaux. Plantes arondinacées. Arundinaceæ plantæ.

ARONDON. Lieu près de Denyzeli, dans l’Anatolie, dans lequel il y a une grande quantité d’antiquités & de ruines magnifiques. P. Lucas, IIIe Voyage.

ARONE. Ville du Milanez, en Italie. Arona. Elle est sur le lac Major, vis-à-vis d’Anguiéra. Saint Charles Borromée naquit en 1538 dans le château d’Arone.

Arone Laros, ou selon d’autres Laro, est une rivière du patrimoine de saint Pierre, en Italie. Elle sort du lac de Bracciano, à Anguillara, & se jette dans la Méditerranée, à trois lieues à l’occident de Porto.

ARONISTE. s. m. C’est ainsi que les Samaritains appellent leurs Prêtres de la race d’Aaron. Aronista.

AROOL. Petite ville de Moscovie. Arola. Elle est dans le duché de Vorotin, sur la rivière d’Occa, environ à vingt lieues au-dessus de Vorotin.

AROP. Terme d’Alchimie. C’est la matière dont on fait la pierre, ou la matière dont on fait le magistère.

AROPH DE PARACELSE. s. m. Ce sont des fleurs préparées avec beaucoup d’art, d’une manière chimique, par la sublimation de la pierre hématite & du sel ammoniac, en parties égales ; ou ce mot ne signifie autre chose que du safran & du pain humectés de vin, & renfermés dans un vaisseau bien exactement fermé, pour être distillés, après avoir séjourné quelques jours dans de la fiente de cheval. Dict. de James.

AROSEN. Ville qu’on appelle aussi Westeras, Arausia, Westerasium. Elle est capitale de la Westmanie, province de Suède. On la trouve sur le bord du lac de Mélor.

☞ AROSSABAYA, AROSBAY, ou ARESBAYA. Ville des Indes, dans la partie septentrionale de la côte occidentale de l’île de Madura.

☞ AROT & MAROT. s. m. Nom des deux Anges que l’imposteur Mahomet disoit avoir été envoyés de Dieu pour enseigner les hommes, & leur ordonner de s’abstenir du meurtre, des faux jugemens & de toutes sortes d’excès. Une très-belle femme les ayant invités à venir dîner chez elle, ils s’échauffèrent tellement à force de boire du vin, qu’ils la solliciterent à l’amour. Elle feignit de consentir à leur passion, mais à condition qu’ils lui apprendroient auparavant les paroles par le moyen desquelles ils disoient qu’on pouvoit aisément monter au Ciel. Quand elle leur eut arraché ce secret, elle ne voulut plus tenir sa parole. Elle fut sur le champ enlevée au Ciel, où ayant fait à Dieu le récit de ce qui s’étoit passé, elle fut changée en l’étoile du matin qu’on appelle Lucifer ou Aurore ; & les deux Anges furent sévèrement punis. De-là, ajoute Mahomet, Dieu prit occasion de défendre le vin aux hommes. Mor. Al-coran.

AROTES. s. m. Nom que les Syracusains donnoient à des personnes de condition libre, que la pauvreté réduisoit à servir pour subsister. Arotes.

Ce mot vient du grec ἀρότες, Laboureur, qui vient d’ἀροω, je laboure ; apparemment parce que la Sicile étant abondante en blé, & son plus grand commerce se faisant en blé, le principal service que l’on tiroit de ces gens, étoit le labourage.

AROUAISE. Village d’Artois, avec une Abbaye. Arousia. Il est près de Bapaume. La Congrégation d’Arouaise est une Congrégation de Chanoines réguliers. Arouaise servoit de retraite aux voleurs ; mais environ l’an 1090, il fut sanctifié pour la demeure de trois saints Hermites : savoir, Heldemar de Tournai, Conon ou Conrad, qui fut depuis Cardinal, & Roger d’Arras, qui bâtirent en ce lieu une cellule ou oratoire qu’ils dédièrent en l’honneur de la sainte Trinité & de saint Nicolas. Lambert, Evêque d’Arras, confirma cet établissement par les lettres du 21 Octobre 1097, adressées à Conon. C’est ce qui fait que plusieurs ne mettent le commencement de cette Congrégation qu’en cette année ; mais il paroît par ces mêmes lettres qu’Heldemar étoit déjà mort, & il est marqué comme premier Prévôt établi par Conon en 1090, dans le catalogue des Abbés de cette Abbaye, donné par MM. de Sainte-Marthe, qui ont aussi rapporté son épitaphe, où il est qualifié Fondateur de cette abbaye qui fut gouvernée par des prévôts jusqu’au temps de saint Bernard ; que Gervais qui étoit le troisième prévôt, & qui avoit succédé en 1124 à Richer, prit la qualité d’Abbé, qui a aussi été donnée à ses successeurs. Sous le gouvernement de ce Gervais, Arouaise devint chef de 28 monastères : mais il y a long-temps que cette congrégation n’existe plus, & le dernier chapitre général se tint en 1470. Ces Chanoines étoient habillés de blanc, &, au rapport du Cardinal de Vitry, ils étoient austères, ne mangeoient point de viande, ne portoient point de linge, & gardoient un étroit silence. P. Hélyot, T. II, p. 106, 107.

☞ AROUANS. Île de l’Amérique méridionale, l’une de celles qui forment les bouches de la grande rivières des Amazones.

AROVAQUE. s. m. & f. Peuple. Arovacus, a, um. Les Arovaques sont un peuple de la Caribane, dans l’Amérique méridionale, qui habite près de la rivière d’Effékébe, aux frontières de Paria en terre-ferme.

AROUCA. Village de la province de Beira, en Portugal. Arouca. Il est sur la rivière de Païva, entre Viseu & Porto. Quelques Géographes croient que c’est l’ancienne Araducta ; d’autres la placent à Ardosa, bourg de l’estramadure de Portugal.

AROUE. s. m. Poids dont on se sert dans le Pérou, le Chily, & autres royaumes & provinces de l’Amérique, qui sont de la domination espagnole. L’aroue, qui n’est autre chose que l’arobe d’Espagne, pèse 25 livres, poids de France.

AROUGHCUM. s. m. Animal de la Virginie. Il ressemble au castor, excepté qu’il vit sur les arbres à la manière des écureuils. Sa peau sert à faire des fourures.

AROURE. s. f. Mesure de terre des anciens Egyptiens, qui contenoit environ les deux tiers de notre arpent. Hérodote parle de certaines troupes des Egyptiens, nommées Calasiries, qui étoient au nombre de 250000, & qui servoient tour à tour dans les gardes du Roi. Il leur donnoit à chacun d’eux, pour s’entretenir, douze aroures de terre. Richard Cumberland dit que chaque aroure faisoit un carré parfait, dont chaque côté étoit de 100 coudées de long. Le même Auteur croit que Sésostris, qui partagea l’Egypte en 36 nomes, fut aussi l’inventeur des aroures. On dit aussi Arure. Voyez ce mot.

AROUSSES. s. f. Vesces sauvages. Arachus. Ce mot est vieux, & hors d’usage.

AROW. Voyez ARAW.

AROY. Rivière de l’Amérique méridionale. Aroisus. Elle sort du lac Cassipe, dans la province de Paria, & se joint à la rivière de ce nom.

ARP

ARPA, ou ARPHA. Divinité, dont il est souvent parlé dans la vie de S. Potin, qui souffrit le martyre l’an de Jesus-Christ 166, ou 168, sous Antonin Pie. Voyez Bollandus, T. I, p. 754, & suiv. au 13. Janv. C’est, selon la remarque de ce Pere, une de ces petites Divinités appelées Dii minorum gentium, de laquelle nous ne savons rien, non plus que de beaucoup d’autres de la même espèce. Elle se trouve cependant jointe dans cette vie à Jupiter, à Ariana & à Minerve.

ARPÆMIN, ou plutôt ARPEMIN, ou ARPA ÉMINI. s. m. Terme de Relation. C’est un Officier des écuries du Grand-Seigneur. C’est lui qui a soin de faire les provisions nécessaires pour les chevaux. Il donne tous les jours autant de paille, de foin, d’orge, qu’il en faut pour chaque cheval, & c’est en petite quantité ; aussi demeurent-ils plus de huit heures au filet par jour, ce qui fait qu’ils s’en portent mieux, & qu’ils sont plus propres à servir ; car ils font des traites de trente lieues sans débrider. A. D. S. M.

ARPAGE. s. m. Arpagus. C’est dans les anciennes inscriptions un enfant mort au berceau. C’étoit l’usage parmi les Romains de ne point faire de funérailles pour les enfans qui mouroient au berceau ; l’on ne brûloit point leurs corps, & l’on ne leur dressoit ni tombeau, ni épitaphe, ce qui a fait dire à Juvénal