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BYZ

Tomes d’anciens morceaux de l’histoire de Constantinoplie que le P. Banduri a fait imprimer, & Petrus Gillius, De Topographia Constantinopoleos. Pline dit quel le premier nom de Byzance fut Ligos ; Hérodote & les autres anciens ne lui en donnent point d’autre que celui de Byzance, & quelques-uns croient que les Mégariens la bâtirent dix-sept ans après Calcédoine. Quant à moi, je serois plus volontiers de cette opinion que de celle de Justin, qui veut que Pausanias, Roi de Sparte, en soit le fondateur ; car il est constant, selon Thucydide, que lorsque ce Général Lacédémonien la prit sur les Perses, il y avoit déjà 30 ans qu’ils s’en étoient rendus maîtres, après que Darius eut passé le Bosphore pour aller contre les Scythes. Du Loir, p. 40.

Il y a eu deux autres Villes de ce nom, l’une que Ptolémée place dans l’Inde en deça du Gange ; & l’autre qu’Eustathius, à l’endroit que j’ai cité, place en Libye.

BYZANTIN, INE. adj. Qui est de Byzance, c’est-à-dire, de Constantinople. Byzantinus, Byzantius. Plusieurs personnages célèbres dans l’antiquité ont porté le surnom de Byzantin. Etienne Byzantin, Auteur d’un Dictionnaire Géographique en grec. Léon Byzantin, Théodore Byzantin, disciples de Platon l’un & l’autre ; Théodore Byzantin, Hérétique du IIe siècle, qui après avoir apostasié par la crainte de la persécution, se fit Hérétique, & nia la divinité de J. C. Cepandant en ces occasions on dit plutôt de Byzance que Byzantin. Etienne de Byzance, Théodore de Byzance, &c. Philippe ayant assiégé les Byzantins, fut obligé de lever le siège pour aller faire la guerre aux Scythes. Il ne faut pas toujours dire Byzantin, l’usage veut que l’on dise quelquefois de Byzance ; par exemple : on ne dit point, Etienne Byzantin, mais Etienne de Byzance, Auteur du livre Περὶ πολέων, De Urbibus. On dit l’histoire Byzantine, & non pas de Byzance.

Histoire Byzantine. Corps d’Histoire de Constantinople, imprimé à Paris au XVIIe siècle.

Byzantin, ou Turc. s. m. Terme de Fleuriste. Sorte d’Anémone. Anemone Byzantina, ou Turcica. Le Turc, ou Byzantin est couleur de rose. Anemone roseo colore. Chom.

☞ BZO. Ville d’Afrique, au Royaume de Maroc dans la Province de Hascore. Marmot l’appelle Bizu.

C.

C. Troisième lettre de l’Alphabet, se prononce ordinairement comme un k, devant les voyelles a & o, & devant les diphtongues au, & ou, comme cabinet, copie, cause, couleur. Devant la voyelle u, & devant les diphtongues & les triphtongues qui commencent par un u, le son du c n’est pas si dur que devant l’a & l’o, il est un peu adouci, comme cueillir, cuirasse, curieux. Mais quand le c se trouve devant les voyelles a, o & u, & qu’il a une petite virgule dessous, que les Espagnols appellent Cedille, & les Imprimeurs ç à queue, on le prononce comme une s ; & devant les voyelles i & e, toujours comme une s, c’est-à-dire, qu’il a un son sifflant qui se forme en avançant la langue vers les dents, entre celles d’enhaut & celles d’enbas. Le c suivi d’une h, a un son sifflant, mais grossier, & bien différent du son de l’s ; celui du ch de la langue Françoise est un son qu’on peut appeler palatal, ou son du palais ; il se forme en approchant la langue du palais, & ressemble au son des lettres sh dans les mots Anglois, ou c devant e & i dans les mots Italiens, excepté qu’en Italien, le c prend quelque chose du son du t, ce qui n’arrive pas en François quand on prononce les lettres ch.

Le c se prononce fortement à la fin de presque tous les monosyllabes, comme en bec, choc, croc, froc, hoc, pic, roc, sec, soc Il y aussi quelques mots de plusieurs syllabes, à la fin desquels le c se prononce aussi fortement : comme en bissac, Enoc, Lamec. Il en faut excepter almanac. Dans respect & suspct, le c se prononce sans le t, suspec, respec. P. Buffier. On peut, malgré cette rêgle, prononcer le t en suspect. Dans pact, exact, correct, direct, le c & le t se prononcent. Dans almanac, arsenac, arsenic, cotignac, clerc, marc, porc, épic, & dans les mots où le c est précédé d’une voyelle nazale, comme banc, donc, jonc, le c final ne se prononce point, si ce n’est devant une voyelle en récitant des vers. P. Buff., & dans une prononciation soutenue & énergique. Quand porc-épic sont joints ensemble, il faut prononcer le c de porc. Dans estomac, tabac, broc, il ne se prononce point. Id.

Tous les Grammairiens ont remarqué que les anciens Romains prononçoient le q comme le c, & qu’ils prononçoient le c comme nous prononçons le k. Ménage. La P. Mabillon a observé que Charles-Magne a toujours écrit son nom avec la lettre c, au-lieu que les autres Rois de la seconde race qui portent le nom de Charles, l’écrivent avec un k. On remarque la même différence sur les monnoies.

Scaliger prétend que cette lettre s’est formée du K des grecs, & qu’en retranchant la colonne ou la ligne droite, ç’en est l’autre moitié. D’autres veulent que ce soit le כ Caph des Hébreux. Le Caph, en effet, a toute la même figure, à cela près, que les Hébreux lisant de la droite à la gauche, il est tourné en ce sens, au-lieu que les Latins l’ont tourné de gauche à droite, parce qu’ils lisoient ainsi, aussi-bien que nous. Cependant le c n’étant point la même lettre que le caph quand au son, & les Romains n’ayant point reçu leurs lettres immédiatement des Hébreux ni des autres Orientaux, mais des Grecs, il paroît plus probable que cette lettre a été prise d’après le Κ Grec. Le P. Montfauco, dans sa Palœographie, a marqué des formes de Κ Grec qui approchent de celle-ci Suidas appelle le C le Kappa Romain.

C chez les Romains, étoit une lettre numérale qui signifioit cent, suivant ce vers :

Non plus quàm centum C littera sertur habere.

Quelques-uns tiennent que si on mettoit un titre ou une barre au-dessus du C, elle signifioit cent mille : on auroit de la peine à en trouver des exemples chez les Anciens. Il signifie Caïus dans les noms d’homme, comme C. Sempronius, C. César, c’est-à-dire, Caïus Sempronius, Caïus Cesar. Les Romains en usoient ainsi, & nous les imitons. ☞ Le C ren-