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CAL

Caissons, c’est ainsi qu’on appelle sur mer les coffres qui sont attachés sur le revers de l’arrière du vaisseau. Capsæ nauticæ.

CAISTRE. Voyez Caystre.

☞ CAITHNESS ou CATHNESS. Province la plus méridionale de l’Ecosse. Elle est fertile en blés & en pâturages. Weik en est la capitale.

CAÏUS. s. m. Prénom latin que nous conservons en son entier dans notre langue. Les Romains ne l’exprimoient souvent que par un C, & nous en usons de même. C. César, surnommé Caligula, fils de Garmanicus, fut le quatrième Empereur de Rome. Caïa étoit le prénom pour les femmes. Les Romaons le marquoient par un C renversé. Quelquefois Caïus n’est pas prénom, mais nom. Caïus, disciple de S. Paul, dont il est parlé aux actes des Apôtres XIX, 29, XX, 4. S. Caïus, Pape étoit originaire de Dalmatie, &, à ce que l’on croit, parent de Dioclétien. Ce nom n’a point de pluriel. Ainsi l’on dit, il y a deux Caïus Patriarches de Jérusalem. Quelquefois in trouve Gaïus pour Caïus, parce qu’en grec on dit ΓΑΙΟΣ (GAIOS).

CAJUTES. s. f. Terme de Marine. Ce sont les lits des vaisseaux, qui sont la plupart emboîtés autour du navire. On le appelles aussi camagnes & capites. Lectuli nautici.

☞ CAIWANI. Sauvages de l’Amérique, qui habitent les Iles qu’on trouve dans l’embouchure de la grande rivière de l’Orenoque.

CAIXE. s. m. Sorte de monnoie qui a cours au Japon. Caixa, Caixus. Pour lui ménager ces audiences, on lui demandoit cent mille caixes, qui font six cents écus de notre monnoie. Bouhours, Xav. L, V. Par conséquent chaque caixe vaut 4 den.

☞ CAIZUNU. L’une des cinq Provinces qui font la division de l’Île Espagnole, en Amérique. Ce mot dans le langage du pays signifie, front ou gouvernement.

CAKERLAC. s. m. Nom d’un insecte qui se trouve dans l’Amérique méridionale. Cakerlacus. Les fourmis sont ennemies des Cakerlacs, & les détruisent.

☞ CAKET. Ville & petit Royaume, dans le Gurgistan. Ce Royaume, qui est l’Ibérie des anciens, obéit au Roi de Perse.

CAL.

CAL ou CALUS. s. m. Durillon qui vient aux pieds, aux mains & aux genoux. Callus, callum. Il vient des calus aux mains à force de travailler, & des calus aux pieds à force de marcher.

Le cal est aussi le nœud qui joint un os fracturé. Dionis. La formation du cal. Id. Le cal se fait en cette manière. Le suc qui nourrit les os coulant le long des fibres osseuses, suinte par l’endroit où ces fibres se trouvent rompues, & venant à s’arrêter, & à s’amasser autour des extrémités de l’os fracturé, il s’y dessèche, & les unit comme si c’étoit de la colle forte, de manière qu’il n’y reste plus qu’une petite inégalité à l’endroit où le cal s’est formé. Id.

Dans les essais & observations de l’Académie d’Edeimbourg, Tom. I, p. 184, il est parlé d’un cal extraordinaire, qui répare la perte d’une grande partie du tibia.

☞ CALA ou KALA. Ancien palais des Rois de France, dans le territoire de la ville de Paris, auprès du lieu où a été fondée l’abbaye de Chelles. Ce fut à Cala, selon Grégoire de Tours, que le Roi Chilpéric fit emprisonner son fils Clovis, & qu’il permit à la Reine Frédégonde, sa belle-mere, de le faire mourir. Le crime fut cependant commis à Noisy sur la Marne. C’est encore à Cala que fut tué Chilperic. Le Roi Robert assembla un Concile à Cala l’an 1008. Le bourg de Chelles a été bâti des ruines de cette Maison-Royale.

CALABA. s. m. Arbre gommeux des Indes. Il a la fleur en rose, composée de plusieurs pétales placés dans un ordre circulaire. Il s’éleve de son fond un pistil qui devient ensuite un fruit sphérique, charnu, & qui contient un noyau de la même forme. Il sort du tronc de cet arbre & de ses branches une gomme claire, à peu près semblable au mastic, dont elle porte le nom, & aux usages duquel on le substitue dans quelques endroits.

CALABERNO. Voyez Carabouron.

CALABOURNO. Nom d’un Cap situé à dix mille au sud-est de Salonique. P. Feuillée.

☞ CALABRA-CURIA. La cour Calabre, bâtie par Romulus, sur le mont Palatin, selon Varron, ou selon d’autres, près du Capitole. Elle fut appelée calabra, du mot calare, qui signifie convoquer, parce que Romulus destina ce lieu pour les assemblées du peuple. Depuis ce temps-là le Roi des sacrifices y convoquoit le Sénat & le peuple pour leur annoncer les jours des jeux & des sacrifices. Voyez Macrobe, Ch. 15, & Festus.

CALABRE. Nom d’une Province du Royaume de Naples, laquelle a titre de Duché. Calabria. La Calabre a été nommée anciennement Messapie, Messapia, de Messapus ; & Pencétie, Pencetia, de Pencétius frere d’Oënotrus. Ensuite elle a pris le nom de Calabre, qui est très-ancien, & que quelques-uns tirent du grec καλὸς (kalos), beau, bon, & βρίθω (brithô), je suis chargé, parce qu’elle est chargée, c’est-à-dire, pleine de toutes sortes de biens. Mais Bochart veut qu’il vienne de l’hébreu קלב. Car, dit-il, Chanaan, Livre II, chapitre 33, & קלבא, Kalab & Kalba, signifient de la poix ; or la Calabre est pleine de picea, & d’autres arbres d’où coule la poix ; & c’est même pour cela que les Grecs l’ont nommée Pencetie, πανκετία, car πανκύ, signifie picea. Ainsi selon lui Pencétie & Calabre ne sont que la même chose.

Le P. Briet montre que la Calabre n’étoit autrefois qu’une partie de l’ancienne Messapie qui comprenoit les Salentins & les Calabrois. Aujourd’hui la Calabre est une grande contrée que l’on prend quelquefois pour une des quatre parties générales du Royaume de Naples ; mais qui dans sa signification propre & commune est une presqu’île baignée au couchant par la mer Thirrene, ou de Naples ; au midi par celle de Sicile, au levant par la mer Ionienne, ou de Grèce ; & qui a au nord la Basilicate. Elle se divise en deux parties ; la Calabre citérieure ou supérieure, & la Calabre ultérieure ou inférieure. La Calabre citérieure, Calabria citerior ou superior, est la partie qui est au nord, & touche à la Basilicate, & s’étend de-là environ vingt lieues au midi. Sa capitale est Cosenza. La Calabre ultérieure est le reste, Calabria ulterior ou inferior, ou la partie méridionale de la Calabre générale. La capitale de la Calabre ultérieure est San-Severino. La Calabre d’aujourd’hui n’est point la Calabre de Ptolomée, de Tite-Live, ni de Pline. Elle en est même assez éloignée ; car celle-ci étoit une partie de ce qu’on appelle aujourd’hui la terre d’Otrante.

La mer de Calabre est la partie de la mer Ionienne qui baigne les côtes de Calabre & de Sicile, qui s’étend jusqu’à Santa-Maria de Leuca. Voyez sur la Calabre Cluvier, Liv. III, & Leand. Desc. Italiæ.

On dit, battre la Calabre ; pour dire, battre la campagne. Ho, pour cette fois-ci, il faut battre la Calabre ! Abbé de Choisy.

CALABROIS, OISE. s. m. & f. Qui est de Calabre. Calaber. S. François de Paule étoit Calabrois.

☞ CALAC. Ville d’Afrique, dans la province de Béni-Arax, Royaume de Trémecen.

☞ CALACIA. Ville de la Tartarie, au Royaume de Tanguth, capitale de la province d’Egrigaia.

☞ CALCAOROLY. Royaume d’Afrique dans la Nigritie, au haut de la rivière de Saint Domingue.

CALADARIS. Voyez Calladaris.

CALADE. s. f. Terme de Manège. C’est la pente d’une éminence, d’un terrain élevé, par où l’on fait descendre plusieurs fois un cheval au petit galop, pour lui apprendre à plier les hanches, &