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ADN — ADO

☞ Ce mot employé substantivement désigne l’action d’admonéter, ou la correction verbale dont on vient de parler, L’admonété n’emporte point l’interdiction.

ADMONITEUR. s. m. Celui qui avertit, qui admonète, qui donne un avis. Monitor, admonitor. Je vous supplie de ne pas prendre ce discours comme la prédiction d’un malheur, où je souhaite que vous tombiez ; mais comme un avertissement de ce que vous avez à appréhender, & comme le meilleur office que vous puisse rendre un Admoniteur prévoyant & zélé. P. le Valois. Il n’est pas d’usage. Les Vocabulistes ne nous en disent rien, & le présentent comme un terme d’un usage ordinaire.

En quelques Communautés religieuses on appelle Admoniteur, le Novice à qui l’on donne le soin de marquer ce que les autres Novices ont à faire, & de les en avertir.

C’est aussi le nom d’un Officier dans quelques Maisons religieuses. C’est un religieux préposé pour admonéter, pour avertir le Supérieur, pour lui donner les avis nécessaires. Admonitor.

C’est aussi le nom qu’on donne chez les Jésuites à une espèce de contrôleur, que l’Ordre met auprès du Général, pour l’avertir en secret de ce qu’il trouve d’irrégulier dans sa conduite ; mais il lui est enjoint de le faire avec beaucoup d’égards & de circonspection, & même avec un profond respect. C’est la Congrégation générale qui choisit & élit l’Admoniteur.

ADMONITION, s. f. Avertissement, action par laquelle on admonète. Admonitio. ☞ En termes de Palais c’est une remontrance que fait le Juge en matière de délit, au délinquant à qui il remontre sa faute en l’avertissant d’être plus circonspect à l’avenir.

☞ Elle est moindre que le blâme, & n’est pas flétrissante, à moins qu’elle ne soit suivie d’amende.

Admonition, se dit aussi en matière Ecclésiastique ; & alors il signifie la même chose que Monition. Il y a un arrêt d’admonition & d’interdiction contre cet Officier. Un bénéficier scandaleux doit être privé par le Juge de ses bénéfices après trois admonitions. On a fait plusieurs admonitions au prône ; pour dire, plusieurs publications de censures.

ADMONITRICE. s. f. Celle qui avertit, qui donne des avis. Admonitrix. Les filles de la Congrégation de Saint Joseph ont une Admonitrice. C’est le nom qu’elles donnent à une des Officières, ou Supérieures de leur Congrégation. L’Admonitrice a le même soin dans les monastères de Filles. La Supérieure des Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame a quatre Conseillères, ou Assistantes, & une Admonitrice, qui se nomme autrement Mère Discrète, laquelle représente à la Supérieure ce que les Conseillères, ou autres personnes sages lui ont suggéré. P. Hélyot. T. VI. p. 354.

ADN.

ADNORN. Lieu près de Sarepta en Syrie. Adnornum. À trois quarts de lieue de Sarepta, il y a une assez longue chaîne de rochers, dans lesquels on a creusé des enfoncemens en forme de croix, qui ont cinq ou six pieds de profondeur, & dont l’entrée n’est que d’un peu plus de deux pieds en carré. Il est assez difficile de dire à quels usages ils ont été faits. Les gens du pays prétendent que c’est l’ouvrage des anciens Solitaires qui s’y retiroient, & qui s’étoient fait des sépulcres pour penser jour & nuit à la mort. Je serois plutôt de l’avis de ceux qui croient que ces enfoncemens étoient des sépulcres destinés à la sépulture des personnes les plus considérables de Sarepta. Quoiqu’il en soit, on appelle ces cellules, ou sepulcres, les Grottes d’Adnorn. Mém. des Miss. du Lev. T. V. p. 9. & 10.

ADNOTATION. s. f. Terme de Chancellerie Romaine. Les Adnotations ou signatures sont des Requêtes ou Suppliques répondues par la seule signature du Pape. Hist. du Droit Can.

ADO.

ADOD. s. m. Terme de Mythologie. Nom que les Phéniciens donnoient au Roi, ou Maître des Dieux.

ADOLER, & ADOLORER. v. n. Qui veut dire, selon Perceval, être dolent. Mœrere, dolere. Ce verbe n’est plus en usage.

ADOLESCENCE, s. f. La fleur de la jeunesse, l’âge qui suit l’enfance, depuis 14 ans jusqu’à 25. Adolescentia, adulta ætas. Cet homme dès son adolescence s’est mis dans les voies de la fortune. La Bruy. Clément Marot a fait un recueil des vers faits en sa jeunesse, qu’il appelle l’adolescence Clémentine. Il ne se dit que des garçons.

☞ Les Romains l’appliquoient indistinctement aux garçons & aux filles, aux uns depuis 12 ans jusqu’à 25, aux autres depuis 12 jusqu’à 21.

Adolescence, se dit figurément du premier âge du monde. On ne l’emploie que dans le style élevé. On feroit encore mieux de ne l’employer nulle part. L’innocence & la vertu regnoient parmi les hommes, lorsque le monde étoit encore dans son adolescence.

ADOLESCENT. s. m. Jeune homme depuis 14 ans jusqu’à 25 ans. Adolescens. Il ne se dit guère qu’en plaisantant. C’est un jeune adolescent ; pour dire, c’est un jeune homme étourdi, sans expérience.

Ce mot vient d’adolesco, mot latin qui signifie croître ; parce que le temps de l’adolescence dure tout autant que le corps croît & se fortifie, tant que les fibres continuent de croître & d’acquérir de la consistance. Après l’âge de l’adolescence, le corps ne reçoit plus guère d’accroissement.

☞ C’est par abus des termes, que quelques écrivains emploient indifféremment ceux de juvenis & d’adolescens, pour toutes sortes de personnes en deçà de 45 ans.

ADOM. Bourg de la basse Hongrie. Adoma, anciennement Salina, Salinum. Il est au-dessous de Bude sur le Danube.

Adom. Petit royaume en Guinée. Voyez Adon.

ADOMESTIQUÉ. adj. Mot hors d’usage, qui signifie demeurant dans la maison de quelqu’un, & vivant avec lui. Le Perroniana a été recueilli par Christophe du Puy, Procureur de la Chartreuse de Rome, lequel étoit dans ce temps-là Aumônier du Roi, & adomestiqué chez le Cardinal du Perron. Anti-Baillet. Ce mot se trouve dans le Dictionnaire François & Anglois de Cotgrave, où est aussi le verbe adomestiquer, écrit avec dd dans Furetière, qui dit que c’est un vieux mot hors d’usage, qui signifioit, se rendre familier, ou domestique chez quelqu’un.

ADOMESTIQUER. v. n. Vieux mot & hors d’usage, qui signifioit, se rendre familier chez quelqu’un, s’attacher à lui. Insinuare se in familiaritatem. Ce mot vient du Latin domesticus, de domus, maison.

ADOMMIM. La montagne d’Adommim est un lieu de la tribu de Benjamin, autrefois fort infesté de voleurs. On prétend que son nom, qui en Hébreu signifie Rouge, lui fut donné, parce que ce lieu étoit souvent ensanglanté par les meurtres que les voleurs y commettoient. Il étoit sur le chemin de Jérusalem à Jéricho.

ADONAÏ. s. m. C’est un des noms de Dieu, qui signifie proprement Seigneur ; car quoiqu’en Hébreu il soit pluriel, il n’a cependant qu’une signification singulière, comme bien d’autres dans l’Hébreu & dans toutes les langues. Quelques Auteurs le tirent de אדן eden, base, & disent qu’il convient à Dieu, parce qu’il est le fondement, la base, le soutien de toutes les créatures. Il est plus naturel de le tirer de דון juger, être Juge ou Magistrat, gouverner, dominer. Les Septante le traduisent par Κύριος & la Vulgate par Dominus, Seigneur ; & les Juifs le mettent & le prononcent à la place du nom propre de Dieu Jehovah, que le Grand Prêtre seul avoit droit de prononcer quand il entroit dans le sanctuaire. Adonaï se dit aussi des créatures ; mais le plus souvent quand il se dit des hommes, il y a dans l’Hébreu Adoni au singulier, ou Adonaï au pluriel par un a bref ; & quand il se dit de Dieu, jamais qu’Adonaï au pluriel par un a long. Quelquefois il le dit au pluriel pour un seul homme ; comme d’Abraham, Genes. xxiv. 9. de Putiphar, Genes. xxxix. 2. de Pharaon, Genes. xl, 1. de Joseph, Genes. xlii, 30, &c.