Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/752

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
728
BAM

tres, les parties de leurs ouvrages qui sont taillées ou façonnées en balustres, comme le pilier d’un guéridon, la tige d’un flambeau, ou d’un chandelier, d’un bénitier, &c. On appelle encore balustre, la petite colonne ou le pilastre orné de moulures, pour remplir un appui à jour sous une tablette. Les Tourneurs appellent aussi balustre, la petite colonne de bois qu’ils mettent au dossier d’une chaise tournée.

On dit figurément que les dais & les balustres ne rendent pas un homme plus heureux ; pour dire, que l’éclat & les honneurs de la Cour ne sont pas capables de satisfaire le cœur de l’homme.

Balustre du chapiteau de la colonne ionique, est la partie lattérale du rouleur qui fait la volute.

Balustres de serrure, sont de petites pièces de fer en forme de balustres, qui tombent sur l’entrée de la clef, & servent à la couvrir.

BALUSTRÉ, ÉE. adj. Orné d’une balustrade. Ornatus pilarum ordine. Ils traversent une galerie ornée de peintures très-belles ; & descendant dans le parterre par une terrasse balustrée, ils gagnerent une allée faite en berceau, d’où l’on découvroit dix ou douze jets d’eau de diverses formes, qui faisoient un objet très-agréable. Mad. de Villedieu, Journal amoureux, t. 10, p. 7. C’est un mot hasardé.

BALUX. s. m. C’est le nom que l’on donne au sable de quelques rivières qui est mêlé avec de l’or. Dictionnaire de James.

BALZANE. s. f. Terme de Manége. C’est la marque de poil blanc qui vient aux pieds de plusieurs chevaux, depuis le boulet jusqu’au sabot devant & derrière. Albedo in equino pede, nota alba. On dit qu’un cheval est chaussé trop haut, quand ses balzanes montent trop haut.

Ce mot vient de l’italien balzano.

On appelle un cheval balzan, celui qui a des balzanes à quelques-uns de ses pieds, ou à tous les quatre. Equus quaturo pedibus albis. On juge de la bonté & de la nature des chevaux selon les pieds où les balzanes se rencontrent.

BAM

☞ BAM. Ville d’Asie, dans la province de Kerman ou Caramanie Persique. Lng. 94’. Lat. sept. 28d. 30’.

☞ BAMBA. Province d’Afrique, au royaume de Congo, la plus grande & la plus opulente des cinq qui font la division de ce royaume.

Bamba. Province de l’Amérique méridionale, au royaume de Popeian, & vers la ville de même nom. Les Espagnols en sont maîtres.

BAMBERG. Bamberga, ou Babenberga. Ville épiscopale d’Allemagne, en Franconie, située sur une colline, au confluent du Mein & du Réduits. Quelques-uns croient que c’est le Bergium des Anciens. Il faudroit dire plutôt que Bamberg a été bâti à la place de Bergium. Car Bamberg ne fut bâti que vers le Xe siècle. C’est Babe, fils de l’Empereur Othon, qui lui a donné son nom, qui joint à celui de berg, colline, montagne, a formé Babeberg, d’où s’est fait Babberg, & ensuite Bamberg. C’est l’empereur Henri II, qui y fit établir un Evêque, qui bâtit la Cathédrale, qui est une des plus magnifiques d’Allemagne. Ce saint Empereur désirant ériger un Evêché à Babenberg, ou Bamberg en Franconie, qui étoit de son patrimoine, pria l’Evêque de Wirsbourg, dans le Diocèse duquel étoit Bamberg, de la lui céder avec son territoire, lui offrant d’autres terres en échange. L’Evêque y consentit, à condition qu’il seroit fait Archevêque, & que l’Evêque de Bamberg seroit son suffragant. On en convint dans l’Assemblée de Mayence, l’an 1007, & le Pape fit cette érection la même année au mois de Juin. Voyez encore Imhoff, Notit. Imp. Liv. 3, c. 3. L’Evêque de Bamberg est Acéphale, & dépend immédiatement du Pape. La Longitude de Bamberg est 32d. 49′ & sa latitude 49d. 51′.

☞ BAMBERG. Petite ville de la Bohême propre, sur les frontières de la Moravie, au pied des Monts, sur une colline.

BAMBIAYE. s. m. Oiseau de l’île de Cuba. Il ne s’éleve presque point de terre, & on le prend à la course. Sa chair est d’un bon goût.

BAMBIN. s. m. Terme du discours familier qui signifie un enfant. Dans la Tragédie d’Œdipe on met en culotte les deux bambins, qui dans Inès ne s’étoient montrés qu’en jaquette. Merc. Avril 1766.

Un loup entre dedans, & jetant de fort loin
Ses regards dans un coin,
Y vit la louve charitable
Qui tenoit deux petits bambins
Comme deux louveteaux pendus à ses tetins,
Et courut, la prenant pour louve véritable.

Ecole du Monde
.

Jouissez de votre innocence,
Tandis qu’il en est temps encor ;
Cher Bambin, l’âge de l’enfance
Est le véritable âge d’or. Du Cerceau

BAMBOCHADE. s. f. On appelle bambochades certains tableaux dans le grotesque, qui représentent des sujets populaires, bas & ignobles. L’étymologie de ce mot vient de Bamboche, fameux Peintre Flamand, qui s’est particulièrement adonné à ce genre ; son nom de famille étoit Pierre de Laar : mais les Italiens lui donnerent le nom de Bambocio, à cause de la singularité de sa taille. Il étoit de Harlem.

BAMBOCHES. s. f. Figures en forme de Marionnettes, plus grandes qu’à l’ordinaire, auxquelles on fait représenter des ballets, ou des Comédies. Alienis nervis lignum mobile, sigillum automatum. On a vû à Paris une troupe de Comédiens qui faisoient jouer des bamboches, mais qui n’ont pas eu grand succès. Nous avons aujourd’hui des Comédiens de bois.

Ce mot vient de l’Italien. On appelle aussi une femme de fort petite taille, une bamboche. On le dit aussi d’un homme. Cet homme est proprement une bamboche.


Bamboche. s. f. Petite canne qui vient des Indes, & qui est pleine de nœuds. Les Bamboches ont été fort à la mode quelque temps.

Ce mot vient de bambous qui suit, que l’on a pris des Indiens, qui appellent bambu, ou mambu, le roseau dont on fait ces sortes de cannes.

BAMBOU. s. m. Arundo tabaxifera, spinosa. Plante des Indes que Pison dit être une espèce de roseau. Il part de sa racine plusieurs jets beaucoup plus considérables que ceux de nos roseaux ordinaires, branchus, creux, noueux, & séparés d’espace en espace par des cloisons. Ces cavités au lieu de moelle sont remplies d’un suc doux, fort agréable, & qui s’épaissit ensuite par la chaleur, & devient ce qu’on appelle sacchar. Ce suc dans les Indes est fort estimé. Ses feuilles naissent de chaque nœud, & sont accompagnés d’épines. Elles sont longues de quatre à cinq pouces au plus, sur un bon doigt de largeur, terminées un peu en pointe, cannelées par des nervures qui suivent toute leur longueur, vertes, rudes & âpres au toucher. Ses fleurs naissent en épics écailleux, & semblables à ceux de blé de froment. Il s’est élevé beaucoup de disputes entre les Naturalistes sur le Sacchar & Tabaxer ; la plûpart prétendent que ces noms étoient propres à la canne de sucre & au sucre qu’on en tire. Les autres au contraire soutiennent que c’est mal-à-propos, puisqu’ils sont encore usités dans les Indes, & consacrés pour signifier le suc du Bambou. Les jets de Bambou viennent souvent si pressés qu’on ne sauroit pénétrer une forêt de cette plante ; son suc est très-vanté dans les Indes pour plusieurs maladies. Il y a trois espèces de Bambou dans l’Hortus Malabar.

On l’appelle aussi Mambou & Voulu. Voulou est une espèce de canne d’Inde, qui tient de l’arbre appelé par Linschot & Acosta Mambu & Bambu, à l’imitation des Indiens, d’où est venu le nom de bamboche, que nous lui donnons dans ce pays-ci. La moelle humide approchante du lait qui se trouve dans le Bambou est nommée par les médecins Arabes Tabaxir, & par les Indiens Sacar Mambou ou Bambou, c’est-à-dire, sucre de Mambou, dont les Arabes, les Persans, & autres Orientaux, sont un cas tout particulier. Dapper.