Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/606

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
598
CIP — CIR

femme, qu’Hippocrate s’est avisé de donner à celle-ci le nom de cion. Dict. de James.

☞ CION. Ville d’Asie, Capitale d’un Royaume de même nom, dans l’Ile de Celebes. Cette Ville est située au fond d’un Golfe, à cinquante lieues de Macacar.

CIONIA. s. f. C’est, selon Dioscoride, l’entre deux des pourpres & des porcelaines, autour duquel leur coquille est entortillée, & clouée, comme avec de petits clous. Sa cendre est plus brûlante que celle des pourpres.

☞ CIOULE. (la) Rivière de France, qui a sa source aux piés du mont d’or en Auvergne, & se perd dans la Loire au dessous de Saint Pourçain.

CIOUTAT. Mot Provençal, qui signifie Ville, Cité, & qui s’est formé du latin Civitas comme l’Espagnol Ciudad. La Cioutat, Ville & Port de mer en Provence, entre Marseille & Toulon, n’est point l’ancien port appelé Citharistes par Méla, Liv. III, ch. 4, & par Pline Promontorium Citharista, L. III, C. 4, & dont Ptolomée & Antonin parlent aussi. L’ancien Cithariste, ou Citariste, comme quelques-uns écrivent, est apparemment le bourg qu’on nomme aujourd’hui Céreiste, à une lieu de Cioutat dans les terres. La mer s’étant retirée de ce lieu, comme d’Aiguesmortes, & de plusieurs autres endroits de cette côte, la meilleure partie de Cithariste s’est approchée de la mer, & a formé une Ville, qu’on a nommé la Cioutat, c’est-à-dire, la Cité, ou la Ville ; & Cithariste est devenu un bourg. Berthelot, Professeur d’Hydrographie à Marseille, écrit Sciotat, dans sa carte marine de la Méditerrannée, mais mal. Michelot & Thérin dans la leur écrivent Ciotat.

Cioutat. s. m. Est le nom d’une sorte de raisin. Il est fort semblable en tout au chasselas, pour la couleur, la grosseur & le goût. La feuille en est très-différente ; celle du Cioutat étant toute déchiquetée, comme des feuilles de persil. Il me semble qu’il rapporte un peu davantage que le chasselas ; mais j’aime mieux le chasselas. La Quint.

CIP.

CIPIA. s. f. Nom d’une ancienne famille Romaine. Cipia gens. On ne trouve ce nom que sur des médailles Consulaires, qui sont même assez rares, & sur lesquelles on lit M. CIPI. M. F. avec une tête de Rome casquée, ou une tête de Jupiter couronnée de laurier ; & au revers une bige, ou une pouppe de navire, avec ce mot ROMA, dans l’exergue. M. Patin croit que la famille Cipia est la même que la famille Cispia ; que, selon l’ancienne manière d’écrire, on retranchois quelquefois l’s, & qu’il y en a des exemples dans les Inscriptions antiques. Il est vrai qu’il rapporte des inscriptions où on lit CISPIUS & CISPIA, & une où l’on trouve CIPIA, mais il ne s’ensuit pas que ces personnes aient été de même famille. Néanmoins cela ne détruit pas non plus la conjecture de cet Antiquaire.

CIPOLLINI. s. m. Nom que les Italiens donnent à une sorte de marbre, dont la couleur tire sur le vert, par de grandes veines, plus ou moins fortes. Ce marbres sert à faire des pilastres, de grandes tables, & d’autres ouvrages ; mais il n’est pas propre pour les statues. Il se trouve dans les montagnes de Carrare, & en d’autres lieux.

CIPOREME. s. f. Espèce d’ail qui croît au Brésil, & qui n’a point de feuilles. Ciporema. Ray. Index.

CIPPE. Terme d’Architecture & d’Antiquaire. Cippus. C’est une petite colonne peu haute qu’on érigeoit dans les grands chemins, ou ailleurs, & sur laquelle on mettoit le plus souvent des inscriptions, ou pour apprendre les chemins aux voyageurs, ou pour conserver la mémoire de quelque chose. On voit des cippes sur plusieurs médailles. Les cippes, qui se mettoient sur les routes, pour la commodité des voyageurs, s’appellent proprement colonnes miliaires, parce qu’on y marquoit combien il y avoit de milles d’un lieu à un autre. Hortinger a fait un petit ouvrage de Cippis Herbræorum, des Cippes des Hébreux, dans lequel il prend Cippe pour tombeau, ou pour tout monument qui se met sur le tombeau d’un mort. Il se dit encore pour une petite butte ou élévation de terre.

Cippe étoit aussi dans l’antiquité un instrument de bois qui servoit à tourmenter les coupables & les esclaves.

☞ C’étoient des espèces d’entraves qu’on leur mettoit aux piés.

César se sert encore du mot cippus pour désigner des pieux pointus, enfoncés en terre pour embarrasser un passage.

CIPRÈS. Voyez Cyprès.

CIR.

☞ CIRAGE. s. m. Action de cirer, ou l’effet qui résulte de cette action. Ceratura. Ce cierge a été fort long, & est mal fait. Le Cirage d’un appartement.

☞ On le dit aussi de la cire appliquée sur quelque chose. Cirage des bottes, cirage des toiles, des gants.

Cirage, en termes de Peintures, est un tableau peint en camayeu de couleur de cire jaune. Cet terme est peu utile & ces sortes de tableaux sont regardés comme de vrais camayeux. Pictura monocromatos monocromatea, monocromatum, monocromatus, monochronum.

CIRCAISSE. s. f. Au lieu de Circasse. Du Loir a dit Circaisse. Les Turcs seuls peuvent avoir en Turquie des femmes de toute sorte de religion, & privativement à tous autres des Circaisses, parce qu’elles sont ordinairement si belles, qu’ils en sont jaloux. Du Loir, p. 176.

CIRCASSE. s. m. Peuple qui habite la Circassie. Circassus. On dit Circasse & Circassien. Les Turcs les appellent Charkes. Les Circasses se retirent dans d’épaisses forêts, pour être à couvert des Tartares, qui les vendent cherement pour esclaves, parce qu’ils sont bien faits, beaux & adroits. Maty. Quoique les Circasses aient leurs Princes particuliers, uls sont tributaires des Moscovites. Voyez Oléarius, Herbert & Tavernier, dans son Voyage de Perse, L. III, c. 11.

Les Tartares Circasses, voisins des Nogais, sont plutôt tributaires que sujets du Kan. Leur tribut consiste en miel, ou fourrures, & en un certain nombre de jeunes garçons & de jeunes filles. Ces peuples ont le sang parfaitement beau. Ils ont leur langue particulière, qu’ils parlent avec beaucoup de douceur. Leurs mœurs, quoique toujours farouches & sauvages, ne le sont pas tant, à beaucoup près, que celles des Nogais. Il y a parmi eux des vestiges du Christianisme, & ils font carresse aux Chrétiens qui vont chez eux. Leur pays, que les Tartares Précops nomment l’Abba, est bon & fertile ; l’air y est très-pur, & les eaux y sont fort bonnes. Ses limites sont au Nord, le fleuve Kouban & les Nogais au Midi, la Mer Noire ; à l’Orient, la Mingrelie ; à l’Occident, le Bosphore Cimmérien, & parti du limen, ou mer de Zabache. L’Adda est presque moitié plaines & moitié montagnes. Les Circasses des montagnes, font leur demeure dans les bois, & ne sont pas si sociables que les autres : ceux des plaines ont des villages & quelques petites villes sur la mer Noire, où il y a du commerce. Les Beys ou Seigneurs qui les gouvernent, trafiquent de leurs vassaux, & les peres & meres de leurs enfans. Les Circasses passent pour être plus adroits à manier les armes à la chasse, que vaillans à s’en servir dans le combat. Mém. des Miss. du Levant, 1715. Voyez ce livre, p. 26 & suiv. p. 95 & suiv.

CIRCASSIE, pays habité par les Circasses. Circassia, Circassi, Mœtæ, Comania. C’est un grand pays que quelques Géographes mettent dans l’Asie, &