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Le bréviaire de l’Eglise de Lyon, si l’on en croit la tradition, est presque le même que S. Irénée y établit autrefois. A Prime durant la semaine on ne dit que trois pseaumes, & neuf les Dimanches, avec le symbole de S. Athanase. Depuis la Septuagésime jusqu’à Pâque les deux premiers pseaumes des Kaudes sont le 50e. Miserere, & le 117e. Confitemini, le reste de l’année on dit ceux qui sont marqués dans le bréviaire Romain. Avant Matines on dit seulement un Pater, puis une courte prière au Saint-Esprit, les versets Domine, labia, &c. Deus in adjutorium, &c. l’invitatoire, puis les pseaumes, sans hymnes, car on n’en dit qu’à Complies. Le nombre des leçons & la forme de les lire sont conformes au Romain. Après le Te Deum on dit Gloria Patri, &c. comme après les pseaumes. Au commencement de chaque heure du bréviaire on ne dit que le Pater, & à la fin le pseaume De profundis, avec l’oraison pour les morts. Il y a certains jours où l’on répéte sept fois l’antienne du cantique de Vêpres, & on la mêle aux versets de ce cantique. Complies se disent sans leçon bréve, mais après le Pater & les verset Converte nos, & Deus in adjutorium, on dit les quatre pseaumes des Complies du bréviaire Romain, puis l’hymne qui change à toutes les fêtes & à toutes les féries ; le reste comme dans le Romain, hormis le chapitre qu’on ne dit point. Voyez le bréviaire de l’Eglise de Lyon, & le Cardinal Bona.

Le bréviaire de l’Eglise de Milan est selon le rit qu’on appelle Ambrosien, non pas, dit le Cardinal Bona, parce que S. Ambroise l’a institué, car cela n’est pas ; mais parce qu’il s’en est servi quand il étoit Archevêque de Milan. Selon le rit Ambrosien le pseautier est divisé en deux parties ; la première comprend les pseaumes, depuis le premier jusqu’au cent neuvième, & ce sont ceux qu’on récite aux Matines en les divisant en deux semaines qui ont dix parties, qu’ils appellent dixaines, ou décuries, decuriæ, par un usage arbitraire, car il y a de ces parties qui contiennent plus de dix pseaumes, d’autres qui en contiennent moins, d’autres enfin qui en contiennent dix précisément. La seconde partie comprend les pseaumes depuis le cent neuvième jusqu’au dernier, qui sont ceux qu’on récite aux heures du jour. A Matines, après le Pater, l’Ave, le verset Deus, in adjutorium, on dit l’hymne Æterne rerum conditor, &c. qui se dit toujours à Matines, puis un répons, ensuite le cantique Benedicite, omnia opera, &c. avec antienne, trois fois Kyrie, eleison, les pseaumes du jour avec leurs antiennes, les trois leçons avec leurs bénédictions & leurs répons, qui sont presque toujours propres. Les Dimanches les leçons sont des homélies sur l’Evangile ; les jours de férie, elles sont prises de la sainte Ecriture, & les jours de fêtes, elles sont tirées de la vie des Saints, ou d’un sermon sur la fête. Le jour de Pâque & le jour de l’Epiphanie il y a trois nocturnes & neuf leçons, & le Vendredi-Saint aussi, & les trois dernières leçons, de ce jour ne sont autre chose que l’histoire de la Passion rapportée par S. Marc, par S. Luc, & par S. Jean ; on lit à la Messe la Passion prise de S. Matthieu. Après les deux premières leçons, il y a des répons, on dit le Te Deum après la troisième. A Laudes on dit le verset Deus, in adjutorium, puis le cantique Benedictus, à la place duquel les Dimanches de l’Avent, & les jours de Noël, de la Circoncision & de l’Epiphanie, on dit le cantique Audite cœli, ensuite trois fois Kyrie, eleison, & les Dimanches & les jours des fêtes des Saints, cinq ou sept fois une antienne à la Croix, avec l’oraison, ensuite le cantique des trois enfans, Benedicite, ou le Samedi le pseaume 117, Confitemini, ou enfin le pseaume 50 Miserere les jours de férie, puis une antienne, trois fois Kyrie, eleison, une oraison à haute voix, quatre pseaume sous un seul Gloria Patri, après les pseaumes le chapitre, une antienne, trois fois Kyrie eleison, Dominus vobiscum, &c. un pseaume qu’ils appellent direct, psalmus directus, une hymne qui change selon la différence des offices, douze fois Kyrie, eleison, une antienne simple ou double appelée psallenda, quelques versets & l’oraison du jour ; on ajoute quelquefois des commémorations ; & quand l’office n’est pas solennel, on en fait toujours trois, savoir, de la sainte Vierge, de saint Ambroise & du Patron de l’Eglise. A Prime, après un Pater & un Ave, le verset Deus, in adjutorium, &c. l’hymne Jam lucis orto sidere, on dit sans antienne les trois pseaumes ordinaires de Prime marqués dans le Bréviaire Romain, après quoi l’on dit Alleluia, ou Laus tibi, Domine, en Carême, puis une petite épître, Epistolella, avec un court répons, le symbole de S. Athanase, un chapitre avec des prières, qui ne se disent point les jours solennels. Ensuite on dit trois oraisons, qui sont toujours les mêmes ; puis on lit le martyrologe, que l’on termine par le verset exultabunt sancti, &c. & une oraison. A Tierce, Sexte & None, on dit les hymnes & les pseaumes qui sont marqués dans le Romain pour ces heures, mais on ne dit point d’antienne ; après les pseaumes on dit Alleluia, ou Laus tibi, Domine, puis une petite épître, un court répons, les prières si l’office n’est pas solennel, enfin l’oraison. Les Dimanches & les fêtes solennelles on chante à Tierce l’hymne Jam surgit hora tertia, &c. A Vêptres on dit le Pater & l’Ave, puis Dominus vobiscum, ensuite un lucernaire, lucernarium (c’est un répons qui se dit trois fois, & qui change selon les fêtes) on répété Dominus vobiscum, après qui l’on dit une antienne, & Dominus vobiscum, pour la troisième fois, puis l’hymne du jour ou de la fête, Dominus vobiscum une quatriéme fois ; cinq pseaumes avec leurs antiennes : après les pseaumes, on dit trois fois Kyrie, eleison, puis Dominus vobiscum, une antienne, le cantique Magnificat ; après l’avoir dit, on en répète le premier verset & l’ancienne ; on dit ensuite trois fois Kyrie, eleison, & une oraison, une autre antienne appelée psallenda, & le reste comme à Laudes. Les jours de férie en Carême, on dit neuf fois Kyrie eleison, au lieu de Magnificat. Les Vêpres des saints Patrons & Titulaires des Eglises ont ceci de particulier : après la première oraison, on dit le premier pseaume, & on lit une leçon de la vie du Saint avec son répons, & après une seconde oraison & le second pseaume, on lit une seconde leçon avec son répons ; enfin, après Magnificat, on chante des antiennes (psallenda) des prières & quelques oraisons. Il y a encore quelques petits changemens qui se font aux fêtes de notre Seigneur & à celles des Saints à Vêpres. A Complies, après le Pater & l’Ave, les versets Converte nos, & Deus, in adjutorium, on dit l’hymne, Te lucis ante terminum, &c. durant l’année ; & en Carême, Christe, qui lux es, &c. puis six pseaumes sans antiennes, & deux fois Gloria Patri, chaque fois après trois pseaumes ; après les pseaumes, on dit Alelluia, ou Laus tibi, Domine, puis en Carême l’hymne Te lucis, &c. 1 dans un autre temps une petite épître avec son répons ; après quoi l’on dit le cantique Nunc dimittis avec des prières, ou sans ces prières, suivant l’office du jour, puis l’antienne de la sainte Vierge ; & on finit par faire la confession à l’ordinaire. Voy. le Bréviaire de l’Eglise de Milan & le Cardinal Bona.

Le bréviaire Mozarabe est celui dont se servoient les Ecclésiastiques en Espagne, depuis que les Maures s’en furent rendus maîtres. Le quatrième Concile de Tolède ordonne à toutes les églises de s’en servir. Dans la suite il s’y glissa des fautes & des erreurs. Le Cardinal Ximénez l’a réformé, & il est encore en usage dans cinq Paroisses de Tolède, & dans la chapelle du Cardinal Ximénez, & à Sala-

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