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hac re ad impugnandum multiplices supra adumbravimus : jam, quibus præsidiis ad defensionem nitendum, commoneamus.

Est primum in studio linguarum veterum orientalium simulque in arte quam vocant criticam. Utriusque rei scientia quum hodie in magno sit pretio et laude, eà clerus, plus minusve pro locis et hominibus exquisita, ornatus, melius poterit decus et munus sustinere suum ; nam ipse omnia omnibus[1] fieri debet, paratus semper ad satisfactionem omni poscenti rationem de ea quæ in ipso est spe[2]. Ergo Sacræ Scripturæ magistris necesse est atque theologos addecet, eas linguas cognitas habere quibus libri canonici sunt primitus ab hagiographis exarati, easdemque optimum factu erit si colant alumni Ecclesiæ qui præsertim ad academicos theologiæ gradus aspirant. Atque etiam curandum ut omnibus in Academiis, quod jam in multis receptum laudabiliter est, de ceteris item antiquis linguis, maxime semiticis, deque congruente cum illis eruditione, sint magisteria, eorum in primis usui qui ad Sacras Litteras profitendas designantur.

Hos autem ipsos, ejusdem rei gratiâ, doctiores esse oportet atque exercitatiores in vera artis criticæ disciplina : perperam enim et cum religionis damno inductum est artificium, nomine honestatum criticæ sublimions, quo, ex solis internis, uti loquuntur, rationibus, cujuspiam libri origo, integritas, auctoritas dijudicata emergant. Contra perspicuum est, in quæstionibus rei historicæ, cujusmodi origo et conservatio librorum, historiæ testimonia valere præ ceteris, eaque esse quam studiosissime et conquirenda et excutienda : illas vero rationes internas plerumque non esse tanti, ut in causam, nisi ad quamdam confirmationem, possint advocari. Secus si fiat, magna profecto consequentur incommoda. Nam hostibus religionis plus confidentiæ futurum


du champ de bataille, Nous l’avons dit en passant, plus haut. Quels sont les moyens de défense ? Nous allons maintenant les indiquer.

Le premier consiste dans l'étude des anciennes langues orientales et aussi dans ce qu’on appelle la critique. Cette double connaissance, qu’aujourd’hui on estime si fort, le clergé doit la posséder, à un degré plus ou moins élevé, selon les lieux et les personnes. De cette manière, il pourra mieux soutenir son honneur et remplir son ministère ; car il doit se faire tout à tous, et être toujours prêt à répondre à tous ceux qui lui demandent compte des espérances qui sont en lui. Aussi pour les professeurs d'Écriture Sainte c’est une nécessité, et pour les théologiens une convenance, de posséder les langues dans lesquelles les hagiographes ont primitivement écrit les livres canoniques. Il serait aussi à désirer qu’elles fussent cultivées par les élèves ecclésiastiques, en particulier par ceux qui dans les académies aspirent aux grades théologiques. De plus, il faut tâcher que dans toutes les Universités, ce qui heureusement s’est déjà fait dans plusieurs, on établisse des chaires pour les autres idiomes antiques, en particulier pour les langues sémitiques et pour les connaissances qui s’y rattachent, dans l’intérêt de ceux qui se destinent à professer les Saintes Lettres.

Pour la même raison, ces hommes doivent être plus savants et plus exercés que les autres dans l’art de la vraie critique. Car c’est au détriment de la vérité et de la religion qu’on a inventé une méthode qu’on décore du nom de critique supérieure. D’après cette méthode, pour juger de l’origine, de l’intégrité et de l’autorité de n’importe quel livre, on doit avoir recours uniquement aux preuves intrinsèques, comme on les appelle. Au contraire, il est clair que dans les questions historiques, telles que l’origine et la conservation des livres, les preuves fournies par l’histoire ont plus de force que toutes les autres : aussi doit-on les rechercher et les examiner avec le plus grand soin. Les preuves intrinsèques, le plus souvent, n’ont pas assez de poids pour qu’on puisse les invoquer, si ce n’est comme une confirmation de la thèse. En agissant autrement, on rencontrerait de graves inconvénients. Ce serait encourager les ennemis

  1. 1 Cor., a, 22.
  2. I Petr., iii, 15.