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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/916

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JUDA (DÉSERT DE) — JUDA HALLËVI


maigre végétation. Avec les sommets dénudés, les flancs pierreux des rochers, les espaces couverts de genêts, de buissons rabougris et d’herbe que paissent les troupeaux de chèvres et de moutons, c’est la succession de la mort et d’une apparence de vie. Près du lac, la verdure disparait, la désolation est absolue, le regard ne rencontre que des ondulations semblables à des amas de cendres. Le désert de Juda n’est cependant pas, comme on voit, une sorte de Sahara, domaine absolu du sable et des cailloux, c’est un midbar, une région qui tient, par endroits, du sleppe, de la lande, du maquis. David pouvait y chercher un refuge, avec ses compagnons ; les forêts de ce temps, d’épais fourrés, les nombreuses

révoquée en doute. D’après les uns, ce sont les villes de Jaïr, Havoth Jaïr (col. 457), qui sont ainsi désignées, parce que Jairappartenait à la tribu de Juda. Voir Jaïr 1, col. 1109. Cf. K. Keil, J’osua, 2e édit., 1874, p. 160. D’après d’autres (Conder, dans le Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1883, p. 183), il faudrait lire un r, au lieu d’un d, et un ii, au lieu d’un ii, min, hûrâh, au lieu de rrnn, hûdàli, et ce mot désignerait le Ghôr ou vallée du Jourdain. Voir Jourdain, col. 1710. Mais aucune des explications données jusqu’ici n’est pleinement satisfaisante. L’omission du mot Juda dans les Septante rend la leçon de l’hébreu suspecte et il est fort probable que le texte original est ici altéré.

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310. — Vue générale du désort de Juda. Vue prise au-dessus de Mar-Saba. D’après de Luynes, Voyage à la mer Morte, pl. 25.

grottes qui percent le sol, leur offraient un abri. I Reg., xxiii, xxiv. Saint Jean s’y retira pour faire entendre la voix qui crie dans le désert : « Préparez les voies du Seigneur ; rendez droits ses sentiers. » Joa., i, 23 ; cf. Is., XL, 3. « Ces ravins infranchissables, ces montagnes se dressant de toute part pour arrêter la voie, ces sentiers que les rochers et les précipices obligent à des détours infinis, Jean les avait devant les yeux, et pour lui comme pour Isaie, ce n’était qu’une image de l’àpreté des âmes dans lesquelles il devait frayer la route au Messie. » C. Fouard, La vie de 2V.-S. Jésus-Christ, 2 in-8°, 1880, t. i, p. 142. C’est dans la partie septentrionale du désert, aux environs de Jéricho, que demeura le saint Précurseur. Sa nourriture se réduisait à des sauterelles et à du miel sauvage. Matth., iii, 1-4. Cf. Conder, Tent Work in Palestine, Londres, 1889, p. 260-272.

A. Legendre.

10. JUDA DU JOURDAIN (hébreu : Yehûdâh hay-Yar dên ; omis dans les Septante), localité située à la frontière

orientale de la tribu de Nephthali. Jos., xix, 34. Son

identification est incertaine et son existence est même

11. JUDA (VILLE de) (hébreu : Hr Yehûdâh), nom donné à Jérusalem, II Par., xxv, 28, où il est dit qu’Amasias ayant été tué à Lachis, on le ramena et on l’ensevelit avec ses pères dans la ville de Juda. Jérusalem peut être ainsi appelée comme capitale du royaume de Juda, mais il est possible que ce nom se lise ici par erreur, car les Septante et la Vulgate portent « cité de David », au lieu de « cité de Juda ».

12. JUDA (VILLE-DE-JUDA) (grec : IIôXiç’IojSa ; Vulgate : Civitas Juda), ville où habitaient Zacharie et Elisabeth, parents de saint Jean-Baptiste. Luc, I, 39. Voir Jeta, col. 1517.

13. JUDA HALLÉVI, ben Samuel, en arabe Abou’l-Hassân, né vers 1086 dans la vieille Castille. Il est peut-être le plus grand poète juif, et en même temps théologien, grammairien et exégète de valeur. Dans un ouvrage composé en arabe et traduit en diverses langues, appelé le Khozari, il cherche à défendre le judaïsme rabbanite contre les objections soulevées par la philoso-