Le murmure des eaux leurs cours arnmoncelans
Par les champs ravagez, ne bruit de telle noise
Que ce chaos bouillant q-ui dans rnoy ne si’accoise.
Am. JAMYN, Poesies, L. V, 165 vo. — Mon coa.ur
s’esgaye et ma bouche n’est close, Voire rua ch.a.ir
s’accoise en seureté. DESPORTES, PS— de David, 15.
— L’ante recueillie en son Dieu, pou rquoy, vous
s’inquieteroit-elle ? n’a. elle pas sujet do s’ac-
coiser et demeurer en repos ? St FRANçois DE
Sm, Es, Am-our de Diee..e, VI, 9. — La. guerre d’Ita-
lie, par les grandes despense.s intérests des
princes, s’accoise. AuBLoNÉ, Hist, Univi, I, 13..
Accoit. Acquiescement. — Combien que cha-
cun des autres pays y— eust donné liberallernent son
accoit, neantmoins les deputez de Flandres… de-
mand.erent jour de retrette sur le fait de la re-
cel : ilion de raadicte dame. LEMAIRE DE BELGES, Chronique annale (IV, 491).
.A.cicoI. Accolade. — Mon col, qui eut Paccol de
chevalier, Est aceollé de trop mortel collier. N[A-
ROT, Etegies, 22 (C’est Jacques de Semblançay qui
parle).
Accolement, Accoler, v. Aecollemeul, Ac-
Accolerye. Embrassement. — Relever fault
son amy quant il elle, De cu.eur entier 4-bn doulce a_ccolerye Raison me rneult. R. LIE C01.1 n Ej Ron-deaux,
Accollée. Accolade, embrassement. — Frere
Ja.n de pari le diable, l’acollee, mon arny. A mu y la
brassee… que je te esrene d+, — force de Vacoiler.
Ii.AnELAis, I., 39.— Mille bons jours viendront de
tous coste7….. Lors que de chere et grandes &cep-
lees. MA Poo-r, Epistres, 43. — celle fin que… Ca-
nope je puisse estre accollant, Qui en ta lettre est.
pa.r toy recollée, Et que par toy j’aye son accollée.
Jr Bo irCHET, Epistres lame. du Traverseter, 65. —-
Par trois fois ressayay d’arrester vollee, Luy
donnant de mes bra.s une estroite accollee. BER-T A UT tra_d. du 2e livre de 1’Eneide (p. 280).
(Spécialement.) L’accolade die la chevalerie. —
Ce Prince Sarrazin desira d’avoir Paccollee, par la
main de ce vaillant chev.dier Chrestien. FAU-CH F.Ti Origines des chevaiiers, 1, 1.
Acconement. Embrassement. — Venez, venez
plustost donner contentement Par un plus dou-
cereux et long accoliernent. GREvIN, l’Olimpe,
p. 12. — Tousjours je desire Appaiser ce plaisant
martrire, Qu’elle pourroit aucun.ement Contenter
par accollernent, L. II de l’Olimpe, p. 263. —
Approcha.nt de Monfort, les citoyens venoient,
Qui d’un accolement Saluste bien-venoient. P. DE
BRACIT Paernes et Mes-1., L. 111, VDyage en Go, 1/47-
cogne. — Alors que tu entortilles Mon. col où tu. te
pandilles D’un folastre accollement. GUY DE TOLIRS Mignardises amoureuses (11, 37). — Me
proposant aller a.ux desirez accollemens, aux
chers ernbrassernens de ma très douce amie. LA Fu-VEY le Fidelle, IV, Li.
Aecolier> Embrasser en mettant les bras au-
tour du. cou ou du corps. — Les meres larincly.rins
de joye non esperee, coururent aux colz leurs
treschers enfans, pour les baiser et bienveignier
et les pucelles accollerent doucement leurs ires-
desirez amis. LEMAIRE DR BELGES., I, 23.
— Comment te va ? — Pa.r le corps bleu (beau
sire) Je ne te le daignerois dire Sans t’accoller. Çà
ceste eschine De l’autre bra.s que je Ves.chine De
fine force d’accola_des. MA ROT„ Die de deux amou-
reux, — Theagenes bouillon d’ardeur, et enra-
geoit de combatre, de sorte que Chariclea, et [’Roy,
eusrnes bien à faire à le retenir, en l’acconnt.
yoT, H ist. 2Ethiop., L. V, 59 1.70. — 11alicorne
feta de tous festoyé, salué, et. accollé à double
rebras. RABELAIS„ IV, 4. — Ainsi tout mignard
l’enfant nice Entre les bras de sa. nourrice La baise
et l’a_colle cent fois.. BA : iie, Aïnou, de Francin, e,
L. IV (I, 268). — Tousjours il m’accoloit d’une chaude ambrassée. Rom A RD Hyrnne de l’Esté (IV
205). — Si fut un spectacle fort. plaisant aux yeulx
de ceulx qui ; y turent prescris de voir… les entre-
veues et caresses des a.mis qui s’entrembrassoyent
et accoloyent arnia.ble.ment. /es uns les autres.
Amïo’r, Antoine, 35. — 0 la_ pitié de voir les
meres desolees, De leurs piteux enfans tendre-
ment acoIee.s, S’en aler d’huis en huis leur vie que-
[’m'Ader. BAÏF, Poemeg, L. V {II, 226). — Ceste
Andromache, à. qui l’estomac fend D’aise et de
crainte, accolloit son enfant A plis serrez comme
fait le lierre Qui bras sur bras les murailles en-
serre. RoNsAlt.n, Franciade, L. I (III, 33). — A
quoy cet euil qui luit S’il ne eaproche ? à quoy
ces bras s>ilz ne m’accolon I ? A I_FBi(.. ; rd, Prirntems,
40 (III, — ào me dresse la teste, et mes deux
bras je rue Pour cuider rembra.sser, niais l’ombre
disparue Me frauda. tromperesse, et l’accolant
souvent Je me trouvay tousjours n’accoler que du
vent. H. GARNIER Cornelie, 706, — Je vouloyluy
respondre alors qu’il s’envola, Et mon embrasse-
ment rien que vent n’accola. 1)E…s’ion-Es, Elegie.s.,
L. II, Cleophon, — Thcoxena… aceolIa_nt cl-ea.u-
de.ment son mary Suyvons ces garçons, mon
ainy, et jouyssons momie sepulture avec eux.
Et se tenants, ainsin embra.ssez, se precipiterent.
MoNTAIGNE., II, 27 (III, 113’. — La comtes.se…
remercia le roy, et puis vint. devant. tout le mande
baiser et accoler de bon cœ.ur sort filleul. BRAN-
riiÔfin Fi, Dise. sur les Duels (VI, 248). — Quiconque,
viendra à ma porte m’annoncer la guérison du roy
mon frère, tel courrier, fût-il Ias, arassé, fangeux
et malpropre, je Pyray baiser et accoller, comrae
le plus propre prince et gentilhomme de France. I)es Dames, part. I, Marg, , reine de Nay.
(V111, 119). — Lors se tournant vers mov,
Wang : plie à tour de bras, et tout petillant.
Doux comme une espousee, à la joue il me baise.
REGNIE.B., Sat. 8. — Les _bras qui son col plus n’ai.— coIent„ Tragiques., 1 rIV 45).
(Au figur6..) — Aussi affin qu’encor un coup
raccolie La court du Roy, ma maistresse d’es-
colle. MAROT ! Epistres, 43. — Je ne te prie pa.s de
me faire enroller Au rang de ces messieurs que la
faveur accolle. BELLAY, Regreis, 96. — Si tu
n’accroies la mort, au moins tu luy touches en
pa.urne une fois le mois. MONTAIGNE, 13 (IV,
2FÉ7). — Jà la vigne amoure.use ;..lccole en mainte
sorte D’un bras entortillé son mary qui la porte.
Du BAHTA$., ire Semaine, 3e Jour. — [Le herre I
corrompt et ruyne la paroy qu’il accole. MON-
TAIGNE, I ri 10 (IV, 1-26).
Accoler qqn de qqch. Lui en entourer le cou. —
C’est le sainct nom du pape, qui accolle Les chiens
d’Enfer (s’il luy plaist) d’une estolle. MARCFT,
l’Enfer.
Porter sur le cou. — S’il me faloit acoller un
joug si rude, quo d’estre tousjours occupé apres
toy en ces spiritualit.ez, je ne le porterois gueres
loin sans le. secouer, et gagner les champs. Trad.
de GSLLL„ Disc. fantast. de /cadi ?. Tonnelier,
Disc. 10 (p. 335).
Acconetter. Prendre par Ie conet.— Ung des
miens accolletta celuy qui portoict l’enseigne,
mais il se deffict bravement de lu : ±, r, et sauta dans
le ChOlnin. MONLUC, CoMenenli, Li II (I, 425).
Accolt, v. Accort.