Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ACERBE
52

aussi, qui sont adjectifs, servans quelquesfols d’epithetes, ils les ont tellement exprimez, que tout en un coup ils ont monstre’leur hardiesse au langage estranger, et ont bila grand honneur au leur. J’enter’comme quand pour purpureus ils ont dict pourprire pour ixzarnoreus ils ont dit mar- brin, et pa.reillement du mot acier ont faiet ace- pain duquel ils ont usé souvent avee ce mot branc. 1-1. EST1EN ru, Preeeieenee, p. 186. — Cf. Acerin. Acerbe. Qui cause de la douleur. — Par mes acerbes et poignans souhdains Bars J’en fais meur- trir et mourir griefvernent— A rrr. Poés. franç., X, 176. Méchant, — Se garde bien un Roy d’estre su. perbe, Fier, arrogant, et d’avoir cueur acerbe. J, Bo ue il ET, Episires morales du Tra verseur, I1, I, 7, Triste, pénible. — Et qui pis vault, veu avons la demeure Du noble Pan en ceste annee acerbe, Ardoir en feu qui tout MN et deveureb LnitimEtE IP E B (. ; Es, le Temple d’Honneur et de Vertus (1V, 208). &eerber i si). Devenir acerbe, s’irriter. — s’acerba grandement, et avecques paroles d’ai- greur leur enjoignit. grés-expre.., : iinent qu’ils eus- sent à proceder à la verification de ces lettres,. E. PAsQuiE R5 Pour-parler du Prince (I, 1043. Aceré, Assorti. L’acier, garni d’acier, dur, fort comme l’acier. — Adoncques.,. dressent un grand boys, auquel y pendirent une selle d’armes._ des esperons, un hau.bert, un ha.ult appareil assere. RABELAIS5 I I r — Pour tors vivoit entr’eux Un appellé Ereuthalion, preux Et redoubté, ac- coustré des armures D’Arithous, ace rees et dures. SALe.1., trad. de l’Iliade, VIL — Breton estoit gorgiasement armé, rnesrnement de gretves et solleretz asserez. RÀBELArst IV, 11. — Dieu 5çait comment Ouclart y operoit, couvrant de la man- che de son suppellis le gros guantelet asseré, ID, IV, 12. — Il en persoit brancs d’assier, boucliers espoys, plastrons asserez. In., IV, 84. — Dessus uu aceré Pesant et grand bouclier. JODELLE, Discours de Jules (….esar, II, 264. — A coups de lance et masses asserées. Anc. Po à. franç., Vil, 62. — Cela que les soudars aux espaules ferrées, Que ies chevaux flanquez de bardes acerées Ne peut faire par force, Amour le fait seulet. R.oNsARD, Bocage royal (III, 191). — Ils portent quand et soy, et le feu et la mesche, Lance, pistole, escus, et harnois acerez, E. PASQUi i R, Sonnets dieJers 11, 921). — 11 m’en faut faire un aceré et asseuré bouclier. Du VAiR, Medit. sue Sep, P. de la Consol. de David, Ps. 48. —.— Francine, en vain je cherche en toy pi- tié,.. Tu as la poitrine aceree De diamant ton , sœur est rem paré. BAÏF, Amour de Francine, 14. 1I1 (I, 229). — Donne ]’archet d’airain et la Lyre ferrée, D’acivr donne la corde et. la voix ace- rée— RoNsAuD, Hymne de rEternité OV, 160). —- La meditation et le discours est ce qui donne la trempe à l’âme, qui la prépare, l’affermit contre tous assauts, la. rend dure, aceree, et impene trahie à tout ce qui la veut entamer ou fausser. CHAR- RON, Sagesee, 11, I). — Cette vertu [la vaillance] est le rempart imprenable, le harnois complet, l’annure aceree et à respreuve à tous accidens. I D., /9- Socrates par sa sobriété avoit une santé forte et aceree. In., ib, i I l l a ao_ , ocrer, Rendre dur comme l’acier. — Ainsi tu vois que henin est mon cœur, Le tien de fer aceré de rigueur. RorasARD, PŒMest L. 1, Paroles de Calypso (V, 69). — Tcby qui pour guarentir ton Lac de la rage Dupeuple circoncis, auras le cou- rage De la foible Judith d’une macle vigueur. Du BARTAS, Judith, L, L — Et ne voudroic opposer à tous leurs argumens rien autre, que les simples clefs, qui sont d’un t.rempe si forte, el si bien ace- ree, que je m’asseure que noz Fluguenauts n’ont garde de les faulser ou rompre. PH. D E MARriux, Di/fer. de la I, iv, 15. A, eerin (cité comme vieux mot). — 11[Iluon de Merl] appelle en un endroit les espees aeerines, qui est un epithete assez bon. FAuTHET, Langue et Poesie franç., 11, 13.

Acertener qqn. L’informer d’une façon cer- taine ; Acertené, sûrement informé, sachant d’une façon certaine. — Lors Priam acertené de son meschef, fut plus a.ngaisseux que devant. LE- MMIU DE BEL CES nieter., I, 20. — Le tresbea.0 Paris acertené de son origine, à peine se savon contenir de Iiesse+ ln, , ili, , I, 2/4, —Œnone… assez nen pouvoit estre acertenee, si elle mesures ne les- prouvoit par son regard. Et se meit sur un haut tertre pour choisir de plus loin, In., II, 12. — Ausquelles guerres, celle année, en moins de huict mois, il despendit comme je suis acertené, outre la soulde ordinaire, plus de trois millions de livres tournois. SEYSSEL, Hist. de Lorty$ p. 135. — De toutes ces parolles estoit bien ad- verty le bon chevalier, et aussi estoit. acertené comment les bons e.appitaines mares oient pour parachever l’entreprise. LOYAL SERVIT E de Bayart, 5g. — Elle bailla Ce corbillon en garde Entre les mains de trois pucelles nées Du roy Ce- crops, sans ce qu’acertenées Pallas les eut de l’es trange m.erveille Qui enfermée estoit dans la cor- beille. MA Ro T, trad. du Liv. I I de la Metanzorphose, Sainct Paul, les voulant acertener, comme ilz estaient receuz en la COMID1111i0I1 du peup.le d’Israël, leur dit que l’empeschement, qui estoit auparavant pour les diviser, a esté osté1 CALviN, 111, p. 185. — Les reprouvez… ont esté plus clairement acertenez qu’il ne leur pouvait rester aucune esperance, ID., ib., IV, p, 256. — Elle ha promesses tresclaires, par lesquelles Jesus Christ l’a acertenee, que la presence de son Esprit re lu y defaudroit jamais. In., ib., p. 727., — Le seigneur Alexandre Schivanoia… expressement envoyé de la part de sa Majesté, pour acertainer le Pere saint… de ce que dessus. RABELAis, la Sciomachie (111, 394). — J’ay… depesché Mali- corne : à ce que par lu y je soys acertainé de ton portement. ID., IV, 3+ — Si l’oiseau qu’on voit amener En fuyant le temps qui ennuye, Peut de ses cris aceriener Du prognostique de la pluye. Ro N SA e Dl Odes, II, 11. — AcerteJLé Petrarque ce pendant qu’esta, en Italie de la mort de sa Dame, il en faict ses admirables lamentations. VASQLUN PlIlLiEtrirt trad. de PÉTRA RQUEe L. 1 I„ titre du S. — Morfé prenant pitié de ma dou- leur, Wa.certenoit de mon proche malheur. BAïlii Diverses Alreours, L. 1 (I, 290). — Estans desja acertenez du fruict que produict vostre Secte, pa.r les exemples familiers qui se presentent devant vos yeux. E. PAstiumn, Recherches, 111, 44. — lis s’alleren t resenter devant les faux-hourgs de Paris, bru ans tn village et des moulins à vent a la voue de la vine, pour les acertener que tous les Fluguencits n’estoyent pas morts. LA N’ou E Disc. Fol. et mil., XXVI, 2 {p. 742). — Je suis fort asti que vostre fils soit de retour… il y a si long temps qu’on disoit qu’il estoit mort que c’est merveilles, vous-mesmes rreen avez acertené plus de cent fois, LAR1VEYI, les Escaliers, IV,. 2.. Je suis re- solu de persister en la iidelle volonté que je vous proteste afin que par mes comporiemens, vous soyez acertenee que vous estes rr1011 unique flam-