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ADVERER
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déterminer l’emploi. — Les praepositions semblablement sont adverbes… comme sont. à, au, aulx, avecques, en, es, entre, LA R.A.Ndt, Grammaire, ch. 18. — Nous en avons fait encores [de fini un adverbe, comme quand Philippes de Commines dit que quelques seigneurs dont il parle, estoient au fin bord de la riviere de Seine. E. PAsgursn., Recherches, V11I, 64.

Adverer, v. Averer.

Advers. Opposé, ennemi. — Il a saiu.é le Roy advers, et dit, Dieu vous gard. Riinti.A.ts, V, 24. — Ce dit, un dard il enfonse à travers Les ennemis, droit au parti a.dvers, Courant encontre.. DES MASI : RESi Énéide, XII, p. 630.

Méchant. — La femme est plus imbecile par nature, moins en seureté, plu.s caduque, averse et craintive. P. un CEIANGY, de l’Office du enary, 2. — Ce qui fit grande perturbation au droict du temps de Justinien l’empereur, qui se laissoit du tout gouverner par Tribunian, homme tressçavant, mais ires advers. Butd, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 58.

(Subst. Açlversaire. — Car prés de luy mes advers sont rengés Pour luy tolir, ainsy COMITIC ara.gés, De tout so.n Merda meilleure partye. P. D u —VAL, Morallité à six personnages, da.ns le Théâtre mystique, p. 138. — Tu demou.rras a ma main toutefoys, Mal gré qu’en ayent tes amys ou advers. Morat à trois personnages, ib, p. 225. —Sili se sentent pressez. du trop grand nombre de leurs advers, a.donc une belle nuict, sans faire bruict remuent leur camp. LE ilLOND, trad. de Tu. Mon_us, i’lgee d’Utopie, LI. Hi 86 ro.

(Prononciation.) — Je… vous depestreray de vostre averse partie, avec un inuvage que je lu.y mixtionneray. AuTcyr, Hist../Eghiop., L. vo. — Le pita.ult… s’en vient à Pasquier qui ne faisoit pas moindres mines qu’averse partie. DU FA IL RaliVerrierie d’Elarapel, p. 33-34.— Ou si fortune averse Vous dorinoit en passant le hue d’une traverse. HorisAR.D, Poernes, Li II, Disc, au card. de Chai ilion (V, 180).

Adversaire (employé au féminin). — Il tallt QI) que je meure, ou que la cruauté Ne vive plus au cœur de ma belle adversaire. Du MAS, Lydie, p.13. — Mon cœur est vivement atteint Des yeux de ma belle adversaire. ID., Œuores rnestées, p. 154. (Adjectif.) Contraire, ennemi. — II convient remedier contre les temps adversaires a_vecques ung cueur magnanime. MAURICE SCÈVEb Deplou-rable Fire de Flamete, ch. 13. — Elle ouyt le desplaisant bruict des despouilleurs, et apperceut le cha_mp sec estre… plein de’andversaire gent. A. SEvix, tra.d. de EloccAcz, k Philocope, L. I, 16 ro. — Tel n.e pouvant obtenir de perdre sa vie par les forces adversaires, apres avoir tout essa.yé, a. esté contraint… se donner soy mesme la mort. MorcrAIGNE, II, 21 (III, 83). (Prononciation.) — Cette ancienne amitié et aliance de ces deus, meiatenant aversaires, qui les raison si uniz et conjoins. urs g LABÉ, Début de Folie et d’Amour, Disc. 5. — Craindras tu dong les flesches et les arcs Du rouge Angioys ton antiqi aversaire… ? Du BELLAY, Recueil de Poesie, Chant triumphat. — Israêl en ses tentes se cache, Espovanté cl’ung si fier aversaire. Monoinachie de David et cie Goliath. — 0 Dieux, d déses-poir„ 13 forces aversaires1 RIVAUDEAU, (p.. 69). — Pense quel est ton aversaire A qui tu vas avoir araire. Baïf, rEUJI.IitqUe, IV, G.

Advertance, ve Adverience.

Adverté. Notion, connaissance. — Le second


aage on nomme puberté Ou. lon commance avoir adverté De bien et mal. J. BOUCHET, Epistres morales du Traverseur, I, 14.

Advertence, Avertissement, information, notification. — Charles Cesar, vostre benevolence Prende en gré de Julien Fossetier, Prebstre indigne, ceste simple a.dvertence, Laquelle il vous dedie volentiers. Anc. Poés. franç., VII, 122. — Puis que les Dieux… mont baillé la bienheurté de te trouver, je ne croy point que ce soit pour me laisser ainsi incertain des choses proposées… Parquoy je te fais humble priere de men bailler advertence de plus grand integrité. LEMAIRE DE BEI, GES1 IibiStr. I, 24.. — Il [Helenusi revela à son cousin EilleaS tous les cas de fortune quil avoit à passer : et luy bailla advertance de tous les rem.edes et consa_ux pour parvenir au Royaume d’Italie. ID., ib., III, 1. — Avant la reception de vosdictes lettres, je vous ay donné pleniere advertence de tout par mon nepveu. ID., Lettres (IV, 405). — Que voz conseilz soient secretz sans vantance, Executez sans en faire advertance. J. BOtiefIET, Epis-tres morales du Traperseur, 11, Ev, 5. — De ce, et de l’ouverture et communication verbale que nous firent lesdicts seigneurs „. en avons faict advertence par noz lettres. PH. DE MARNIX, &ries polit. et histor. p. 225. — Selon le desir qu’en a plus de la. moitié de la bourgeoisie d’Anvers, a ce qu’entendons par les a_dvertences q_ue journellement et à toutes heures on nous en donne de tous costez. Da.ns PH_ DE MARNIX, ib., 318-a19. Attention, sollicitude, soin. — Aussi seroit la. femme bien farouche et mal privée, qui ne tiendroit compte de l’homme gratieux, courtois, modeste en fait, respectueux en parole… faisant profession d’avoir en recommandation tout ce qui plaist à sa Da.me, avecques une advertance qu’il a de tenir secret non seulement toute chose qui importe, ains jusques aux petites faveurs qu’il reçoit de sa. maistresse. E. PJfflUIER, 1e Monophile, L. Il (II, 278). — Nous enseignons aux enfans à. se vestir et à se chausser, et à prendre la viande qu’on leur baille avec la main droite, et, avec la main gauche tenir leur pain, com.me. n’estons pas jusqu.es à ces petites choses là dependa.ntes de Ia fortune, ains aians besoing d’advertance et de sollicitude. AmYcyr, de la Fortune, 5. — Tout seing curieux autour des richesses sent à l’avarice,.. elles ne valent pa.s une advertance e I. sollicitude penible. Mo N TAIG NE. III, 9 (IV, 56). — Parmy ces. exercices… il faudra tousjours mesler et entre-lasser ceste advertance, quand nous voudrons dire quelque chose, et que quelques paroles nous couleront en la bouche, Quel propos est-ce qui me vient sur la langue, et qui rne presse de sortir ? AMYOT, DU. trop parier, 23.

Adverteur. 1ndication. — nous fa.ut savoir les limites anciens du Royaume de Bourgongne, dont j’ay veu plusieurs gens de bien estre en doute… Mais je men suis pais hors de soucy, pource qu.e apres avoir trassé beaucoup, j’ay trouvé certains Acteurs anclens qui men ont donné ladverteur. LEMAIRE DE BELGES, arikeir.„ 2.


Advertisseur. Celui qui a.verlit. — Va.-Ven au camp et fay diligence de m’advertir de. ce qu’on y faict. —11 ne fa-ult autre advertisseur que moy, qui vient tout maintenant de là. MELIN DE SAINCT.GELAYS, Sophonisba (Mt 192), — Que Dieu ne luy espargne point… les bons et moolerez repreneurs et advertisseurs. DE BÉIF., Ps. cle David, 141 (Argument). — Il ne faut pas qu’en un