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ADVOUER
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la fin à advocasser, là où il… reluisit en estime de bien dire par dessus tous les autres orateurs qui se mesbyent de plaider en ce temps la. Ir., Cicéron, 5. — 0 toy donc Pais I e toy sainte Equité ! Gardez le peuple en sa tranquilité… Et pour son Roy allez avoca.ssans Vers Jupiter le patron des grain Princes, Qu’il le meintienne à ses soies provinces. Baïf, PŒrneS L. (Il, IO6). — Ceux… qui,.. s’attachent seulement à la superficie des closes, me diront qu’il ne faut rien attendre de sinistre deux, attendu la simplicité dont nous les voyons se gouverner et maintenir avec nous. Car ainsi advocassent les simples Femmes pour eux. E. PASQUCER, Recherches, III, 44.

Faire un discours, — eMelle… fut natif Roseie, qui fut si subtil bouffon et joueur de farces, que les Orateurs alloient à luy pour apprendre les gestes en advocassant a uSenat. THEVETe’COSmogr., XVII, 4.

Advocasserie. Profession d’avocate — broudroit-on venir raison plus mercenaire ou rnecanique que celle de laquelle ils ont accoustumé duser pour approuver l’advoca.sserie et autres especes de la farine praticienne, disant que c’est le vra.y, subtil, honneste et mercurial moyen de gaigner son pain… ? TMIT.IREATTJ ter Die du. Dernocritic, p. 79. — Il nous faut passer un si long espace d’années pour nous rendre capables d’entrer à la lice dsadvocasserie. ClioL[AREs, 3e Maiinee,. 102.

Advocasseur. — Legiste. Sça.vant, memoratif… a.dvocasseur. : Id. DE LA Po RTE, Epithetes.

Advocat. On emploie souvent ce mot en parlant des orateurs et plaideurs de causes de l’antiquité. — Le grand Dieu Osiris… me commanda que doresnavant je fusse Advocat en la court. Louveau, trad. d’Apulé, XI, 9. — Hyperides l’advocat Ainsy descouvrit de Phrine Le sein blanc et delicat. Aubigné, Pièces épigrammatiques, 39.

Valet d’un advocat. — Tenez-vous pour tous resolus Que Bon Temps vient le grand galot, Accoutré en godin fallot, Plus fringant et esperlucat Et cent fois plus gay que Perrot Ou le valet d’un advocat. Anc. Poés. franç., IV, 149.

(Fém.) Advocate. — Pour en faire present à Octavia et Livia, affin que elles soyent mes advocates envers toy. Seyssel, Guerres civiles, L. VI, extraict de Plutarque, ch. 5. — Vierge Marie, aux pecheurs avocate. Michel d’Amboise (1532), Oraison, 152 ro. — Les Papistes disent la vierge Marie entre leur advocate. Calvin, Serm. sur le Deuter., 168 (XXVIII, 541).

Advocateur. — A Venize tous les jeunes descendus de l’ordre des se-aleurs et nobles qui ont passé 20 ans, s’a_dressent au magistral, qu’on appelle des Advekateurs, ausquelz est principalement commise la tutelle et defense des loix. Loy s LE RoIrj, trad. des Politiques. d.’ArtisToTE.,. III, 1, Comment a, ire Advocatlere. — %mina mulierum desi rien lia ii iere ut Lingiere,

Advocatiere, Taverniere. BELAISI Pantagrucline Prognostication, 5.

Advocation. Action de plaider une cause. — L’Advocat Ferait bien vendre son advocation, Le sage son conseil, sans diffamation. Arec. Poés. iranç.i X, 357.

Profession, — N’a cause de soy destourner de son advocation de la medecine, que luy seroyt plus proffitable de icelle continuer que de accepter ladicte regence ausdictz gaiges. Texte de 57 219ocalion).

Évocation. — Plaidons tous les jours pour leurs taxes et obtenons avocations au conseil d’estat. Texte de 1598 (G., A Q0Ciaii011).

Advoirie. Protection, tutelle. — Afin d’entretenir leur reputation à Borne, ou possible pour garder le droit d’Advoirie que leur pere tenon en ceste ville… ils [Charles et Carloman] despecherent les Arhbassadeurs Papaux. FitlucRET. A nii7 quilez, VI, 8. — C’estoit quelque Advoirie, introduite du temps de Charles Martel. ID., ib., Inn’, 9.

Advolee. Lieu vers lequel un oiseau vole. — Ainsi à. cela servira telle fenestre, et de principale advenue ou advolee aux pigeons, pour dficelle monter au toi& O. DE SERRES, Théfitre d’Agric., V, 8.

Advouement. Aveu. — Sur une simple recognoissance et advouernent des crimes commis. SULLY1 Œcon, roye, ch. 65 (G., voement).

Advouer. Admettre, accepter, reconnaître comme sien (comme serviteur, maître, compagnon, etc.). — Ne rejettans point la grande benignité de notre Seigneur, presentons luy hardiment no enfuis ausquels il a donné par sa promesse entrée en fa compagnie de ceux qu’il advoue pour ses familiers et domestiques de sa maiL’ALVIN, Instit.., XI, p. 624. — II sera bon aussi de te taire advouer De quelque Cardinal, ou te faire louer Par quelque homme savant. Du BELLAYi trade d’une Epistre de M. TORNEer_55— Nous clavons recongnoistre pour membres de l’Eglise, tous ceux qui.„ advouerit un mesme Dieu, et un mune Christ avec. nous. CA_IXIN a in, SÉiÉrr IV, p. 270. — Ilz l’avoient advoué pour Seigneur et rnaistre, et luy avaient obligé leur Foy. ID., ib., XI, p. 589. — Ses antiques et feaulx subjectz. Les quelz de toute memoire autre seigneur n’avoient congneu, recongneu, advoué, ne sem, que Iuy. RABELAIS, 111, 1— En leur troppe blanchissante Tes cygnes m’on.t avoué, Bien que mon chant enroué Vole d’aile languissante. Du BELLAY, Lex..eange de la FrencÉ.b. — La seconde guerre fut ouvertement en defenclant les Ga.ulois contre les Allemans, combien que lui mesme eust fait recevoir et advouer leur Roy Ariovistus pour amy et allié du peuple Romain. Amyo-r, César, 19. — Ne sçay quelle sorte de bectes comprenez en ces dénominations. Ayant faict diligente recherche par diverses contrées, n’ay ttouvé homme qui les a.dvoua.st, qui ainsi tolerast entre nommé Ou desigriô. RABELAis, IV. Ancien prologue.

J’advoue Dieu. (Employé au lieu du juron habituel et de sens tout contraire : je renie Dieu.) _ advoue Dieu s’il ne In_ iaisoit ben veoir. RIDELA1S I, 8. — J’advoue Dieu, si j’eusse esté au temps de Jesuchrist, j’eusse bien en gardé que les juif !. ne l’eussent prins. id., I, 39.

Avouer de, à. Reconnaître comme appartenant à. — Le don qu’il eut fut une esclave duite En Part exquis à Minerve avoué. Des MASURES, Eneide, V, p. ln. On peut comprendre aussi : approuvé par Minerve. — Car j’avoy si bonne envie D’estre fidelle, Que je n’avouoy ma vie D’autre que delle. BAL, Diverses Amours, L. I (I, 327).

Avouer. Approuver [qqn ou cigch]. — Tu Foudra$ a l’aventure appeller r.e plus proprement apocope, qu’apostrophe : erg quoy je t’avoueray voluntiers. SEBILLET, Art poetiques I, 6.— Quand rd on iàaonne à ceux qui troublent l’ordre public, c’est autant comme si on les advouoit. CALVIN, Serin. sur le Douter., liS. Eneores oujourdhuy plusieurs François prononcent Se,.. mais ils ne sont avouez par ceux qui Font profession de