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AFFOLER 2
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deviens vieulx, le temps est dangereux, je pourray prendre quelque fiebvre, me voylà affolé. Rabelaise II, 3. —-Nous ne cherchons ies gros Jarrems et tyra.ns, orga, ils sont de trop dure diges1101’13 OFça., et nous affolleroient. ID,’V> 12, — Encore te monstrerayle… les uns usans si bien de leurs feinmes qu’ils ont d’elles secours et com.pagnie, pour faire d’un accort la. maison meilleure ; et d’autres qui pour en avoir en sont affolez. LA BO.E.TIE.5 trad. de la Mesnageric de XÉS-opnorii, cli. 7. — Un autre coup, « Illetellus Nepos luy dit, qu’il avoit affolé plus d’hommes par son teszioiguai : 1.e, qu’il Wien avait sauvé par son beau pa, rler. Amyot, Cicéron, 26. — S’il allait se convertir et ouyr une mesch.ante messe seulement… nous serions affolez, et a_urions perdu tout à un coup nos doublons el. nos peines. Gal. Men., Bar. du cardinal de Pelvé, p.. 114. — Or avecq » tout cecy le point qui me console, C’est que la pau-vreté comme moy les affolle, Et que, la grace à Dieu, Phcebus et son troupeau, Nous n’eusmes sur le dos ja.mals un bon manteau. REGPilER„ SEU. 2. Frapper, blesser, assomrne.r, mutiler, L’hoste… trouve ce gentilhomme mussé soubz. banc, qui— avoit les jambes tolites frangées, et s.a personne affollée des coups de fouet. DES PÉRIERSI Noue, Réer., fit — Vous nous affilierez de coups, monsieur eeia. est sceur. Rabelais5 Pir, 16. — Il m’a affolee, je suis perdue, je meurs du mal qu’il m’a faict. In+, IV, 47. — Ilz eiriplirent plusieurs batteaux de grosses arbalestes… et les approchans de couix qui besongnoient à la levee en a.ffolloient plusieurs, et plusieurs en tuoient. Am-Yer, trad.. die DioDonE„ XVII, 10. — Lescruelz [chariots armez de faulx] affolerent en passa.nt beaucoup d’hommes en plusieurs manieres car, ilz covppoient aux uns les bras avec leurs boucliers mesmes, et tranchoient aux autres le col. Id., ib., XVII, 12. — Il luy dit (son ccnur decelant) De coups faudra que je Varfoule. FERRY JULYOT„ Meg. de la belle fille, II, 5. — 11 ne ch.aloit point aux Dieux, si aucun s’estant a.ffolé un pied venoit à estre Roy, mais bien s’il n’estoit pas legilime ni veritahlement extraict de la race de Hercules : car ce seroit alors… que la royauté" viendroit à clocher. Am YOTi Agésilas, 3. Androclidas Laeonien estant affollé d’une cuisse. se t’en. neantmoins enroller au noinbre de ceux qui devoient aller à la guerre. Id., Dicte des Lacedaem., Androclidas. — [François ler] entendoit que tous ceux_ qui seroient affoliez en aucuns endroits de leurs personnes et membres, pour son service à la_ guerre… fussent à jamais exempts de tailles. THevEr, Crsrelogr., X_V, 20. Tuer. — Ainsi qu’estait jadis Andrornacha, quand d’un cœur desolé Son niary vid meurtri affollé. LE:grIAIRE DE BELI.. ; ES„ Plainte du Desiré (III, 165). — Maint vaillant homme qui cuida resister à leur damnable emprise… fut meurtry et. affolé. Id., 111ustr„ I1, 8. — Leur priant et requerant qu’Il ne les voulsissent point aInsi affoller parb lesdietz conjurez, qui avoient conspiré leur mort. SEYSSEI„ trad. de THUCYDIDE., 9111TIII1 10 (269 ru.). — Hercules vainquit les monstres par sa. prouesse, que Junon luy avoit envoyez, pour le destruire et affoler. ID, de Louys XII, p. 98. — Et ne crois pas que sa simple parolle L’un de ces jours ne l’occise et affolle, ]iilAnoT, le Bei/ladin, Plutôt, bel qu’estre banni de toi, Retire encor’, cheveux r’enlacés moi, Bras, s’il te plaist, tue moi, et m’accolle, Aftin qu’ainsi doucement a.ffoulé, Je meure hellreliX. BUTTET, Amalthee, 252. — Et vous autres citoyens, oyans CeS choses, endurez impuniment les blasphernes execrables de cestuy envers les Dieux, et n’affolez point ce meschant à coups de cailloux+ F. BRETi trad. de LuciEN, Jupiter tragique., 36, Fatiguer, — Ceulx qui sont travaillez et affoliez par longs labeurs. SEYSSEL> trad. d’Appip.N, Guerres civiles, II, 11. —Vous ne voyez eheval, tant —maigre et épaulé, Tant boiteux, ni tant vieux, poussif et affoulé, P, MfiTTHIEU„ Clytem-nestre, II, p, 16, Nuire à qqch, endommager. — Et ne dire pareille Qui du prochain l’honneur ou bien a.ffolle. J. BOUCHET, EpietreS jalireilieree chi Tricaperseur, 118. — Ce temps est taillé de gelée; La. vigne en seroit affolée Quand les bourjons seroyent saillis. Anc. Poés. franç., IV — 0 paix, heureux confort des François desoIez, Tel qu’est Ie. renouveau à_ nez cha_mps afollez Par les neges d’hyver. B Éram_r, CEuv. poét., Sur la Paix (p. — Cette contexture naturelle [du corps] regarde par son usa.ge, non seulement nous, mais aussi le service de Dieu et des autres hommes : c’est injustice de l’affoler à’lustre escient, connue de nous tuer pour quelque pretexte que ce soit. Mora TA IC N E 1I, 12 (II, 266). — Et, leur sembloit que c’estoit a.ffoller les mysteres de Venus, que de les aster du retiré sacraire de son temple, pour les exposer à ia veue du peuple. Id., (H, 3541). — Qui plus est le fievreux fievreux nous appel ors., L’hydropique hydropique : ne dissimulons Sous le masque trompeur d’une feinte parole La cruelle douleur qui nos membres affole. Du BARTAS„ 2e ireiteaine, ler Jour, les Furies. • f oler. Se fouler, se presser. — Passant par la ville, le peuple s’y affouloit alirecq « une si grand’presse, que demeura prés d’une grand’heure avant qu’arriver au logis du roy. BRANTePlitEr Cap. franç., M. de Guise OV, Se frapper, se. blesser, se faire mal. — Amour voltant par voyes indiscrettes Vint rencontrer Ia. Mort qui aussi voile : Mais il trouva ses costes trop durettes. Si dit ainsi, 0 vieille aveugle et folle, Voir ne. te puis, car ray les yeux bendez, Dont en hurtant contre toy jo m’affolle. LEMAIRE DE BELGES » 1’6r Conte de Cupido et d’Atropigs (III, 39). — ruyne cle’muraille me glicer et tomber sur ie cousté gauche dans les pierres, de telle force que je me deslouys la banche._ M. le rnaroschal m’envoya querir Monqualier, où je m’estois faict a.ppourtrui dans une litière, six sepmaines a.près que je me. feuz ainsi afoulé. MONLUC, Commenti, 11 (1, 3/k). — Elle au matin trouvant que seule elle estoit D’inliniz coups de poing pleurante slaffolla., S’arracha les cheveux, et fit complaintes. AMADIS JA.MYNe Metamorphoze de la Nimphee, Se fatiguer. — Il laie avoir l’aine_ instruite des regles de bien —vivre et de bien croire et souvent l’esveiller et exercer en cette belle estude. Mais à une ame de commune sorte, il faut que ce soit avec relasche et il-iodera-Lion : elle s’atone, cl’estre trop continuellement bandee. MONTAI-GNE, Mt 5 {Ill, 312), ii.ffolier 2, Devenir fou, être fou. Il m’est il m’est à tard, j’a.rds, je brusle, raffole Que ]on le massacre. R. GARPUER, Cornelie, 1135. — Je ne puis l’oublier, tant j’affole, combien Que de n’y penser point seroit mon plus grand bien. Id., flefarc Antoine, 922.— La.s1 je tra.nsis d’horreur, je forcene, j’affole. les Juiffies, 719. — Et n’y a point de plus grand’sagesse que d’affoler pour ton amour, DEsporicus, Priéres chrestiennes, p, A ffoleure, Allolure, Affolir. Rendre fou, affoler, dérégler. Je suis