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ALEMELLE
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ordonnerent pour le rninistere des povres, tu es fourvoyé plus de dix huit lieues d’Allemagne hors Diu grand chemin. PH. DE MAE.rinx, Differ. de la Rclig.. ri, 1, 20. — Ils surpassent de chiquant() cinq lieues d’Alemaigne toute la subtilité des Prophetes et Apostres. lu., ib., II, II, 6. Querelle d’Alemagne. Querelle sans sujet (aujourd’hui querelle d’Allemand). — Le roy prenant une querelle d’Alemaigne (comme on dit) contre ledit seigneur, luy devait donner un coup de dague, et les autres l’achever, REGNIER DE LA PLANCHE, hrist. de il Este de France, IL 100— On luy dressera quelque querelle W.ornme on dict) d’ildlemaigne, pour luy faire croire qu’il a violé et rompu le contract. Pu. DE MARNix, Eire pal. et histor., 1-, 217.-Cet autre s’arme de pures injures, et cherche une querelle d’Alernaigne, pOtir se defraire de la societé et conference d’un esprit qui presse le sien. IVIONTAIGNE, III, H.(EliT, 16). (Pronone.) r— Nesmes avant qu’il eust esté. Deux jours hors de ceste cité, Piequant a la guerre d’Alrnagne. JOIDELLE1 Eugene, Ji, 3. Alemand, A l’allemande, en allemande. A la mode allernande.L.. — Et avais eneores ung chappeau de ove grize, fait te a l’allemande, avec un grand cordon d’argent et des plumes d’aigrette bien argentées. Par lors les chappeaux ne couVrifillet pas grandi, comme font asteure. Mo NLUCI. Crunmentaires, L. III (II, 36). — Leur habillement est si proprement jointi.ï. l’Allemande, qu’à grand peine se peut venir la cousture de tels juppons, Trad. de FoLEtico, Merlin Coccaie, L. I (I, 23). — On me donne enfin ceste indulgence, que je pelasse tenir hostelerie devant la porte du ciel, afin que quand les Prelats de l’Eglise, biens gras et bien refaits, viendraient au Royaume de Paradis sur leurs mules, je russe prest à les recevoir en pria bonne hosteieriew et les loger en chambres garnies à rAllemande. ln., ib., L. XXIII tII, 259). — De ces colletz à la grand ! aie, En ailemande ou renversez, Ou bien de ceux qui sont plissez Tantpar devant., que par derrière, —Il n’y a plus gentille ouvrière Pour les accommoder que moy. id ne. Pôés. franç.> I, 91. 11 Chausse d’Alternant, Fleute d’Ataon, içiéT a e..e..5-se d’A 11e/ware, y. Chausse, Fleur.e, Saul.5e. I+ A Ileman de, Sorte de danse. — Pour bien danser une. allemande, Je crus qu’elle est assez fendue. MA.B 0 T, le Grup de CL Marot, édit. Guiffrey, II,’e.74. — L’alemande. Rabelais, V, 33, ms. (III, f’22), — Pour quelque temps vous serez Ies premiers aux festins, et vos femmes auront quelque rang en dançant les Allemandes desrobees en la ale du bai AuBIGNÉ, Lettres diverses, 23b rde grand akinant, Sorte de danse. Re.DELms,., 33, rns. (HI, 223). Alemaniser. Parler à la façon allemande, Nous pouvons en certains cas non seulement Kalianizer, mais aussi hespagnolizer, voire germanizer, ou (si vous aimez mieux un autre mot) alemanizer. H.. ESTIENNE, Dial. du Lang. franç. I, 86. — De dire, le ieous porte ce verre de • Pin. aussi.. Je vous feray raison, au lieu de dire Jr. plegeray… je trouve que ce soit trop alem.aIlizer : et aimerais autant avouer pour François Trinquer, el Faire brindee. Id., ib., I I, 124. Alembiquer, v. Alambiquer, Alumelle. Lame. — Si commanda g, erwralemeni à tous de prendre telz harnois quilz trf)u-vreroient de prime face… avecques… iisartnes, badelaire, alemelIes ployees… et autres bastoas invasibles. LE MAIRE DE BEL ES, iiht$C.5 "1123. — Men.elaus tira… sa clerc espee, et en la haussant contremont, donna un coup sur le heaume de Paris si grand et si veliement, que lallemelle vola en pleces, et. le manche luy saillit hors du poing. Id.5 ib., Il, 17, — Vueitles ô ! la maure alemeIle Fourbir d’une enclume nouvelle Sur l’Arabe, et les Massagets. Luc DE LA PORTE, trad. d’H onAcE, Odes, I, 35. La forma aleeneelle est beaucoup plus fréquente. — Où lois a veu de guerre maintz esbatz, Advanturiers esmouvoir gros comhatz Pour leur plaisir ; sur petites querelles Glaives tirer el briser allumelles. fidArLoT, Epistres-, 2. — Il me souvient d’une alumelle, La.quelle, estant luysan te et belle, Se voulut d’un manche garnir, Afin de couteau devenir. Lis CEre. div., I’Avarice. — Car le party d’Henry (duquel lenseigne La rote rouge estoit, ainsi qu’on scel Mon pere Hast (lors duc de Sombersetl, Qui fut oc..is, d’alumelIeou de manche, Par Edouard, portant la roze blanche. BoUCHET, Episfres familieres Traeerseur, 1. — [Hector] sa prouesse monstra Sur les premiers que pour tors rencontra, Blessant ! es uns de. sa lance cruelle, Autres du coup de sa large alun-lel-le. SALE L, Iliade, XI (p. 210}. — poignars, cousteaulx, aliumelles, raillons. Rabelais, Ill, Prologue. — [Piques, lances, javelines] rencontraient leurs fers et allumelles, chascune competante à sa sorte. lo., V, 9.. — Quand Fortin sceul la triste nouvelle De son mariy Brutus mort Pstendu, i’ascha frapper son cœur d’une. OuFŒRCADEL, poet., p. 146. — Ainsi ces Borea.ns à grands coups d’alumelles Chamaillaient sur le chef, sur les flancs, sur Ies aisles f des Harpies], D’un coup suivy menu le dos en gemissoit, Et sans playc respée ert hault rejalissoit. Ro rgs A 11.05 Hymne de Calays et de Zeihèe (1.V 176).. — Apros en leur joignant tirerent les espées Qui leur pendaient aux flancs en ries gaines houpées A boutons faits de soye, et secouant en l’air Lo fer estincellant, viennent à chamailler Leurs morions ferrez, qui rouges d’estincelles LuisciFient dessous les coups des dures allurnelles. Hymne de Pollux ce de Castor (IV, 297). — Qui pis est, des humains les races trop c : ruelles N’ont pas fait seulement raidir en allurnelles… Le fer enfant du feu niais du grand Jupiter Ont osé par le fer le tonnerre imiter. In. Poemes, L. I, tee Armes. — Donne que hors des poings eschappe l’alumelle De ceux qui soustiendront ! a. mauvaise querelle. Id.., Disc. des Miseres de ce temps (V, 236). — Ainsi que Briarée dl’s’aidait de cent bras, Qui l’un à l’autre avoient continuels debats tenoient cent poignons, desquels les allumPiles Fistoient rouges du sang de ses propres rnammulles.. JEAN DE LA TAILLE ! _Remo niçartince pour le Roy à toue ses eubjects. — Car Roger ne veut point. le laisser sejourner, Le presse et le poursuit à grand coup d’allumelle. DESPORTES, fileed0Marite — Maudit, par qui fut le fer deterré… El, qui premier sur l’enclume méchante, De luy forgea l’alurnelle trencliante. Baïf, Poemes, L. VIII fin). Toutefois pour ce coup Ta peau ne fut touchec, Car l’allumelle fut du harnois empeschee. Am. JAmyrir, Iliade, XXIII, 2.17 vo. — Rois, qui mains armez d’une juste allumelle, Pardonnez au subjet et domtez le rebelle. Du BARTAs, ire Semaine, 7e Jour. — Le cerf sentant le fer Luy traverser le flanc, pour, pauvret, se sauver Du bras qui, relançant la sanglante allumelle, Vomit le blesser encor’d’une playe nouvelle, Se re.rnict à fur. CL. GAucIrrr, P1 i, âr des Charripie, l’Esté. Chasse clu Cerf. — H trempe genereux sa meurtriere alumelle Dedans le vaste corps d’un Satra.pe infidelle. Du BARTAS. 26 Semaine, 3e Jour,