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AMICABILISSIME
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humanité et doulceur. ID., ib., XVII, 796. — Vous estes s’euh mon etoile amyable. Du BELLAY. COIii)e, 12. — 0 douce peinture amiable, Pen Lure toute pitoyable_ Qui me ris promettant le bien Vers qui tout autre ne m’est rien.. BAÏF, 4rer-ober5 de Meli, pie, Li I (I, 28). — Je ne puis me souler, ô Clwinette amiable [une chaine d’or donnée par Francinel, De te mettre en ma bouche et de te relia-Ler. In.,.Anwear de Francine, L II (1, 168). —— Ainsi semble il que l’amiable Mantinee (car ainsi la surnomment les poMes) ait esté totalement effacee…Aimyor. Arahts„ 45. — H n’y a vraye foy… sinon eelle qui nous suggere ce nom tant doux et amiable de Pere, pour invoquer Dieu franchement. CALVIN, (1560), HI, Mill 5, — Mais son peu de loyauté Avec son peu de beauté M’ont fait estre variable Pour d’une plus amiable Desirer la privauté. BAÏF, , Diverses Amours, L. I (I, 328).

Agréable, qui plat. — Celles [les salades] de Legugé me semblent bien aussi bonnes et quelque peu plus doulces et amiables à reste-mach. RABELAIS, Letlres (III, 260). — Les pommes de Coing… sont Flrofitables à l’estomach..+ mais estant rosties au feu, elles sont plus amiables. M. DE LA_ PORTE, Epahetes, 87 vo. — Les viandes qui sont un peu saupoudrees de sel, pour la bonne bouche, ont force de rendre agreable au goust toute sorte de vin, et toute eau amiable. ArdvoT, Propos d-e table, IV, 4. — C’est une philosophie populaire et amiable entre ceux qui, estai-1s aveuglez de la folie de leurs concupiscences, ont perdu le sens commun. CALVIN, instit., IL p. 84. — [Que] Ny pour def aire un las tant agreable, Ny pour éteindre un feu si amiable, Nul ne me dorme ou conseil ou moyen. BAÏF, Ainor$ de Meline, L. I (I, 25). — II nous ont monstré combien ce repos est amiable, quand David dit qu’il s’est couché et a dormy paisiblement et s’est levé, d’autant qu’il estoit en la garde de Dieu. Cie.uvr_N, Ins. lit. (1560), III, n, 37. —O sejour amiable ô repos pretieux I AUB IG N Pr britteeng, 1, 19. — Des principaux bienraicts de la vertu, c’est le mespris de la mort, moyen qui fournit nostre vie d’une molle tranquillité, et nous en donne le goust pur et amiable sans qui toute autre volupté est esteinte. MONTAIGNE ! I, 19 (1, 85).

Doux. —Ori m’a dict qu’elle est amyable Comme un mouton. MAROT, Dialogue de deux amoureux. — Les pasteurs remenent aux estables Liées herbages fleuris les brebis amiables. BAÏF, Poemes, L. VI (II., 286.

Bienveillant, affable— — Bien me congnoist la prudente Cybelle, Mere du grand Jupiter arnya-ble. MAROT, l’Enfer. — [A Ovide] Si tu me lainez en l’art tant agréable. Je te surmonte en fortune arayable. ID., Epistres, 50e — IL. alla preschant à ses parents et amis que Lyturgus n’es toit pas ainsi ru.cle ne rebours, comme il sembloit de prime face, ains estoit le phis douliz et le plus amiable envers les autres qu’il estoit possible. AMYOT, Lycurgue, 1, 1. — Il [Pisistrate] estoit courtois, et avoit la parole doulce et amiable. ID., SOIOn„ 29. — Ceux qui veulent monstrer leur subtilité cavillent que cela, ne se doit pas entendre de ]a derniere resurrection : mais du temps auquel Job es— peroit le Seigneur Iuy devoir etre plus doux et amiable. CALVIN, Instit., Il, x 49.

En bon accord, uni par — Ih avoient de tous temps esté bons et. amiables voisins. RABELMS, I ! 26. — [A la France et à l’Angleterre]. Pour ce, vivez comme amiables sœurs Par les combats les Sceptres ne sont seurs. RONSARD, Bocage royal (In, 251).


Amical. — Le ciel, la terre, Pair, et la mer et le feu, Et tout le monde entier, d’un amiable neu S’entretiennent conjoints. BAnire Poceneu, L. V ([1, 224).

Amoureux. — Ce franc baiser, ce baiser amyable, Tant bien donné, tant bien receu aussi, Qu’il estoit. doulx I MAROT> Epigrarnmes, 126. — Ainsi ie dolent Cephale Vous soit amiable et dous, Et laissant sa femme palle Daigne aller avecque vous. RONSARD, Odes, IV, 12. — Couple d’amans amiable, Que puissiez-vous sans ennuis D’une amitié perdurable Passer les jours et les nuits. BELLEAU, la Berger, iFe Journ., les _Nyififes de la Seine.

Amiable de. Ayant de l’affection pour, — Un cousturier fort amyable Des povres, mais plus que le diable Quand au reste subject au croq, Robboit chascun jour drap ou (roui Dont il accoustroit de tous poinctz Jaquettes, robbes et pourpoinctz, Lesquelz donnoit gratis aux gentz Qui luy sembloient estre indigentz. HAUDENT. Apologues. d’EsoPE, Il, 159.

Amiablement. Amicalement_ — Il le traictif.i courtoisement, amiablement le logea aveeques soy. RABELAIS, 1, 50. — A fini… que tous iirTes— eussent amiablement en bonne paix les uns avec les autres. AMYOT, Périclès, 1 — Quand ces hommes d’armes turent aupres des premiers de l’armee d’)thon, ceulx d’Othon Ies saluerent amiablement et les appellerent compagnons_ Othon., 12. — Je vous ai dit ces choses amiablement pour vous prier d’avoir ci apres en détestaton les meschans conseils, par lesquels je croi que vous avez esté poussé plus que par vostre nature !. AuBiGNÉ, M’et. M’av., VII, 3. — Entre ceux de cette compagnee, qui me rece-ut fort amiablement, M. Durant m’embrassa en disant Vous estes venu trez à propos pour avoir bien de l’exercice. In., Leitres d-e piété, fi (I, 386).

Avec bienveillance. — Si vous supply, ô fleuves immortelz, Et toy, Prelat, dont il est. peu de telz, Et toy, cité fameuse de hault prix, Ne me vouloir contemner par niespris, Ai us recevoir tout amyablement L’humble Dieu ga.rd de vostre humble Ciel-rient. MAROT, Epistres, 48. — Il failli do rit que la purification du cœur preeede : à ce que les œuvres provenantes de nous soyent aniyablement receues de Dieu_ CALVIN, VI, p. 381. — Le Roy le salua, et luy parla a.miablement. AMYOT, Thémistocle, 29. — M. de Guyze, qui estoit tout bon, magnanime et généreux, ! e receut fort bien et amiablement, ainsi qu’es toit sa cousturne. BRANTÔME„ Cap. franç., M. de Guise (IV, 255).

A l’amiable. — Christ a voulu là monstrer combien de dangiers s’exposent ceux qui ayment mieux poursuyvre leurs querelles et procez jusqu’au dernier bout que de transiger amiablement. CALVIN InStil. (1560), III, v. 7.

Amiableté. Qualité de ce qui est amiable (aux divers sens du motl.. — La sagesse de Rebecca, arnyableté de Rachel et fidelité de Sana. P. DE CHANGY, Instit. de la femme ehrestienne, T 3. — Acquier au faict la souvenance, Au temps la discrete prudence… En richesse amiabieté. 13, 111iit, Mimes, L. III (V, 158). — J’ay deux beaux enfans. sçavoir Arniableté et Amour. F. BERTIN, —trad. de LuciEN ! Devis des Dieux, 20 (en grec. %ce%’Eptin). — Qu’il la face toute semblable à la beauté de la Venus d’or… Ce sera le devoir des graces qu’elle esciaire et resplendisse partout d’une amiableté. ID., ib„ les imagee, 9.

Amicabilissime (latinisme par plaisanterie). Très aimable.— Ces meretricules amicabilissirues. RABELAIS, II, 6.

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Amielde, —Etsoubz le masque feint d’impure loyauté, Se plongent aux trenchants de mainte cruauté, Cuydans pour s’immoler (amicides victimes), Se pendre, se tuer, se ruer aux abismes, Se gorger d’une breze, ou se pblehotomer D’un aspide esguillon, se faire renemer De magnanime force, Ames tres genereu.se.s. L, PApoy, la Com-

Lance.

Anneissime (latinisme par plaisanterie). Très

ami. — Epistre du Lymosin. de Pantagruel++ en-

vqiée à un sien ainicis : 9ime. Dans Rabelais, III, 275.

Amidell. Celuy qui auparavantet hier rejet-toit avec. horreur des œufs, de l’amidon, et du pain IO ! Plus blanc du monde, aujourd’huy mange

du pain bis mesna.ge, avec des olives et da

cresson, WieOre bien-aise et de bon a.ppetit.

AM l’or, de la Tranquillité de l’âme et repos de lprit, 3. (En grec : &E.r.".a.o4 petits gâteaux).

Amidonner.—Pour entretenir l’empoix blanc de leurs chemises, les amidonner de ris. Texte de 1581, dans Godlefroy, Compl,

Amie. S’orle de poisson. — Le Renard cha-rital : de et rAbidoise Amie Sans mettre en te] danger leurs boyaux et leur vie, Se sçavent dé-pestrer du ferré vermisseau. Du BARTAS, 1re Se-

maine, 5e1 Jour.

Amiellement, Action de rendre alléchant. — Ce qu’une grande partie du monde a acquiescé à telz amyelemens, desquelz un venin si mortel estoit adoulcy : cela ne s’est point faict pour tant que les hommes pensassent Dieu estre satisfaiet.

Destit., V, p. 322.

, AIlierhement — Au premier rencontre Alman-zor eut du pire mais cela ne fut qu’un amielle-ment de fortune, attendu que au second combat qu’ils eurent, les Chrestiens furent presque tous fricassez. THEvErr„ Co-sni.ûgr., XIII, 6.

lienclre alléchant, — 11 est vray qu’on leur baillera beaucoup d’emplastres, mais ce n’est point pour purger l’irnmonclicité intérieure c’est plustost. pour adoucir et amieller par dessus l’ordurt., laquelle demeure tousjours en dedans, atLviN Serin., sur le Deuter., 169 (XXVIII, 556).— Fortunio… tant fit. et dit avec ses paroles sucrées et amiellées… qu’il adoucit le vouloir obstiné d’icelle. LouvE.Au, trad. des Facétieuses Nuit.s. de STRAPAROLE., III ! 4. — Blandissemeng et Blandices. Flateur, attrayant… mielleux ou amiellé, M, D E LA_ PORTE, Epithètes, 52 M.. —

mielleuse ou amiellee. Li : F., ib., am vo.

Allécher, séduire, attirer. — On nous a trop amyelez Soulz couleur de bonne esperance. R. DE COLLERYE, Dialogue des Abusez, p. 86. — Il n’y a rien que l’esprit humain appette plus que d’estre amyellé de doulces paroles et flateries, CALvIN, Instit., II. p. 20, — La vie presente ha tousjeurs force delices pour nous attraire et ha grande apparence d’amenité, de grace, et de doulcenr, pour nous amieller. ID., ib., XVII, p.812. — En luy disant : it Mon orny (car il le falloit amieller), faites-le moy seulement, et ne vous souciez du pris, car je le vous payerai à vostre mot. » DES PÉRIERS, Nom).’Ver., 81. — Les premiers sont ceux qui, pour entrer en credit, font profession de prescher l’Evangile, et en donnent quelque goust au peuple, pour ra_mieller. CALv[N, Excuse

Nicodemites (VI, 597 — Les autres, lesquelz

on a.mielioit. de loing peur les attirer, se nom-moyent auditeurs. ID., Contre les Libertins, 3 (inf, 152). — Qu’un choc-un s’advance, et que nous venions d’un courage allaigre, pour ouyr nostre Dieu, d’autant qu’il parte « à nous si humainement, et d’un langage paternel qui n’est point pour effaroucher les enfans, mais plustost pour les amieller (comme on dit). In., Serin, , eur le Deuter.., 43 (XXVI, 399). — H vz.tuldroit bien mieux que les feuz fussent allumez pour consommer les corps, que les aines fussent amiellees pour sempoisonner mortellement et perir à jamais. Ini, Lettres, 216. — Satan les amielle d’autre costé, et les amadoue, et fait qu’ils se prisent tant et plus. ID » Si, $ZiFk liv. de Job, 33 (X XXIII, — Dieu no-us amielle quelquefois quand il nous veut avoir pour siens et de son troupeau, ib., 149 (XXXV, 355). — Geste loy [de la confession] est mortelle comme une peste veu que si es povres arnes sont touchées de crainte de Dieu, elle les precipite en desespoir si elles sont asSO-pies, en les amiellant do veines flatteries, elle les

hebete encore plus. 1.D., 156()), I II, iv, 24. C’est une chose douce et pour bien amieller beaucoup dc gens, de dire qu’il n’y a point de supe..

riorité. ID, Serin.. sur l’Epistre aux Ephesiensi 44 (LI, 803). — Sainct Paul n’a point, ici parié eamieller les hommes quand on les redargue comme y en a qui voudroyent que tout ce qu’on leur propose fusi sucre et miel. ID., Serinn sur la

seconde à. Timothee, 26 (LIU, 312).

45’amieller. Se séduire soi-même ou se laisser séduire, — Ceux qui n’eslevent point leur sens et pensée à tel spectacle se peuvent bien amyeller pour une minute de temps, s’attribuant justice. CALVIN, ins.tit.., VI, p. 366. — Voilà certes nostre consolation unique : laqueile °stère, ou il nous sera necessaire de perdre couraige, ou bien nous flaLer et u.niyeller par soulas vains et frivoles, qui nous tourneront en ruyne. ID., ib., XVII !, p. 817,

Amieneure…àillèchement. — Icelle concupiscence nous relient en sa Majesté, par toutes les sortes de delices et plaisantes amielleures dont nous sommes contents de nous repaistre. Bub É, Instit. dit Prince, ch. 1.

Amiette. Diminutif du mot amie. — De ces petites perle tes, De ces perles vertieletes, Wamiete aus ïeus riants Ses bouquéts va variants Ces bouquétz, que ma mignonne liplignardelete me donne, VAUQUE.LEN DE LA FREsNAyE, les Foresteries, I, 10, — Allon nous en, m’Amiette, Dessus le gravier jouer. PH. BUGNYONI Gayeté dey May (p. 124. — Amie… Le dim. ArtiietiC, M. DE Là.

PORT E, , Epigete$, 19 ro.

Amignarder. Traiter d’une manière douce, tendre, caressante, flatteuse. — Flatte le, et ramignarde, et luy donne à manger son sa.oul. LE MAÇON, trad. de BOCCACE, Décanee’ron, III, D’autant plus qu’un pero voudra arnignarder son enfant, il le gaste : et.les meres encores plus. CAL.-

vIri, Serin. sur le li(). de Job, 21 (XXX, 2, 63, —Je.m’esbahi… comment le bruit de tant de voix tu-mulluantes ne trouble le repos de vos tendres et delicates oreilles, /esquelles aueunefois a-rnignar.-dez des amoureuses douceurs de la poesie. LE CA-Ro ?, i Dialogues, I, 4 (128 vo). — Mon cueutb enamouré de vostre cueur, Mignarde, Migno toit un bouquet des plus exquises fleurs Que le riche printemps par les douces chaleurs Des doux-saullans Zephirs ventile et amignarde. GnEviN, halimpe, p. 48, — Les petits enfans se delectent… à ouïr paroles flaleuses et qui les amignardent..AMBH. PARÉ, XVIjji 24.

Soigner. — Convient les amignarder [les œillets] par engraissemensà O. na SERRES5 Théâtre VI,’12n

Siamignarder. Se dorloter. — De quel fonds…