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AMOURER
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qui de jour et de nuit Demandent la _bechee et m.enent un grand bruit. Rori SA RD, Elegries, 18 (IV, na).— Et. ce pendant mille langueurs, Et milles amoureaux vainqueurs Tormentans son cueur at-tize. Gluiv iN, la Tresoriere, I, 1. —Voyni : quand je suis amoureux, J’en passe incontinent l’envie, Sans martirer long-temps ma vie De passions et de langui •qrs Et de mille aunoureaux vainqueurs, E.— ; bahiS., HI, 2, — Mille et mille amou-reaux. Pillant le trait affuté sur ta coche, BELLEAU, la Bergerie, lre.14’) ita Chasteté 1.> — Maints amoureaux aislez et derriere et.. devant De sagettes et d’arcs touchent l’asne en avant. BAÏF, Egkigue 4 (III, 25). — La Reine de beauté, inere des Arnoureaus, Dedans une coquille en mer nagea petite. Pidisstru.r, Quatrains, 11. — Avec mille amoureaux, arillés de mille attraits. P. DE BRACH, MaSperatie du’Triomphe de Diane. — Autour d’elle mesme, voletent plusieurs louanges semblables à de petits amoureaux. F. BRETIN, trad. de LuciEN, k Precepteur des Harangueurs, 6e — Des arbres Prnhaurnez les trop chargez rameaux Petillent sous les nids des gentils amou-reau-x. Du BARTAS, 2e Semaine, 40 Jour, la Magnificence. — Quand je vis vos beautez de toutes parts reluire, Et sur tout en vos yeux mille et mille amoureaux Tiran s dedans mon cœur parrny vos arcs jumeaux Des sagettos de fou pour doucement me nuire, TABOUROT Des AccoRns, Bigarrures, IV, 3.

Jeune homme amoureux. — Jc trouvay plusieurs mignons et amoureaux autour de ma femme. F. BRETIN, trad. de LUCIEN, la Vraye. Histoire, II, 35.— Corne elle veut encore paroistre belle et faire la jeune, [Lyce] se voit au contraire desdai-gnée de jeunes amoureaux. LUC DE LA_ PORTE, tra.d. d’lloBAcE„ Odes, IV, 13, titre. (En latin : juvenis).

Amourer (s’). Devenir amoureux. — Et de ses gens nully ne dernoura, Foyblesse fors qui de inoy s’amoura Si grandement que ne me veult laisser. MicutLD’AmBoisE, Pirckpns fantastiques, 1 (60 vol.

— 1I1 s’amoura ferventem.ent d’luy. LE MAçoNS trad. de BOCCACE, Décaméron, N. 7. — Garde toy d’adorer Par trop ce monde I de t’en a_mourer.

AliT OT di. BanineSenient et de (L, ril, 110.

Art-Louré. Amoureux, — va souhaitant quelque Nymphe arnouree. Am, JA MY N, Poe., L. I, Poeme de la. Chasse, 72 vo. — L’enfant aelé Cupidon, T’enflammant de son brandon, Te prend ta banc amourée. LUC DE LA PORTE, trad. ci’lloRAcE, Odes, III, 12.

Aimé. — Comme un toreau par hi prée Court apres son arnourée, Ainsi tout plein de courrous Je courray fol apres vous. RONSA_RD, Odes, II, 16. — fA. Caniche.] 0 des nauchers affleurée Et des facteurs moult cherée. Luc DE LA PORTE, trad. Epodes, 17.

Amouret, diminutif du mot Amour. — Sa beauté tout le monde enflamme Car je voy bien souvent. passer Maints arnourets que irespasser Elle fait en les regardant. J ()DELLE, Eugene, 1, 3.

— Par les amours grandets Les petits amourets Sont nourris et nourris Soudain font de petits Une nouvelle engeance. BAÏF, Dieer8es Amours, L. II l, 369).

Amoureteau, diminutif du mot Amoureit — Parmi les fleurettes… Les Arneureteaux aislez Daandez, décarquelez, Ainsi qu’oiselets volages Voletoient sur les rivages. G. DURANT, à la suite de Bonne/one, p. 134.

Amourette. Dame d’amourettes, Maitresse. — Quelques fois il pensoit de la prier d’estre sa Dame


d’amourettes : puis la justice lui en mettoit une crainte en Paine, si qu’il s’en re.veilloit, l’estimant, dec trop de mente pour estre d’un ordre si mise-rahle : Et puis l’aymara de passion il desiroit et eust voulu qu’elle eut obtenu tel rang qu’elle eut esté capable d’estre Impera.trice. BF[tC’A1.DEDr VERvILLE, Voyage des Princes fortunc.2., p, 75,

Amourette. Fleur. — blanche Giroflee el Amourettes grises, On vous baptise mal, voitg non-imant Mignardises. PASSE BAT, Vers d’ammiiq 1.28).

Pommes d’amourettes. — Les romarins, les sou-cilz, L’aspic et les violettes, EL les pommes d’amourettes. AUBI G riz É., le Primteins, Ode 23.

Amoureusement. Avec affection, tendres : III — Si Dieu envoye des crawls, filz ou Hes, on tés doit recevoir joyeusement, comme don celeste, et les instruire amoureusement. P, in CH A.N GT, de l’Office du Mary, ch. 12. — Ils trouverent le fibre-soli, lequel ils emportèrent ; et s’en estans raids riches, retournérent vers leur vieil père, qui le, s receut fort amoureusement. LAnivEy 5 trad. des Facetieuses NEd its de STRAPAROLE, VII, 5. — L’honorable et plaisante compaignie s’assembla au lieu accoustumé, où chacun s’esta.nt assis selon son reng cl clegrel, Madame entra, les saluant amoureusement. I ib., XII, Préamb. — [La fortune] donna à l’honneur d’une si belle amitié, qtu ils (Ignatius et son fils] eussent justement la force do retirer encore des pIayes leurs bras san-glants.et armés, pour s’en trembrasser en cet estat, d’une si forte estrainte que les bourreaux cou-perent ensemble leurs deux testes, laissons les coips tousjours pris en ce noble n.eud, et les playes jointes, hurrians amoureusement. le sang et les restes de la vie Furie de l’autre. MuNTAItr T (1, 282). — Ce divin Sauveur baysoit… les petitz enfans qu’il prenoit amoureusement entre ses bras. Su TeRANçois DE SALES, Amour de Dieu., 11 9. — Certes, ma Ires ehere Fille, vous me faites bien playsir de me nommer vostre Fere, car j’ay en verité bien un cœur amoureusement paternel pour le vostre. ID., Letires, 1006.

Amoureux. Affectueux, tendre. — Nous con-poissons Que vostre fllz est am é des Françoys, Pour ce qu’il est amoureux et courtoys Et qu’il ne rist jamais mil vitupere. GRINGORE, St Loys, L. I (II, — rIecuba Csuyvant le na.turel des meres qui sont tousjours air ; oureuses eL difficiles de leurs enfans) donne ordre et moyen qu’il fust sauvé. J. DE LA UND E, trad. de DlICTYS D E CTIETE, L. IV, 92 vo, — Le piteux cas advenu à, ces deux amoureux frères… emeut non seulement les femine.s, mais aussi les hommes, à larmoyer et jeter quelques souspirs, pensans combien grande avoit esté Pamitié que Hermacore portoit à An-doiph.e, son frère. LARIFE „ tra.d. drs Facetieuses Nuits de STRAPAROLE, VII, 4. — [Dieu] hait la pasle peur d’esclaves fugitifs, Il ayme ses enfans amoureux et craintifs. AuticNÉ, Tragiques, VII OV, 214).

(En parlant des choses.) —— Or vy, entant, vyl enfant bien heureux ; Donne à ta mère un doux ris amoureux. MA ROT, Eglogue sur la naissance dit fils du dauphin. — C’est tout ce que j’ay peu recouvrer de ses reliques (moy qu’il [La Boétiel laissa d’une si amoureuse recommandation., ! te-ritier de sa hibliotheque et de ses papiers). MONTAIGNE] I, 27(1, 228). — Je ne suis pressé de passion, ou havneuse, ou amoureuse, envers les grands. MONTAIGNE, Ill, 1 (III, 244).

Qui inspire l’amour. — Car peu de jours apres. S’envola dans le ciel où maintenant heureux A