Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/299

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ANCRE
209


logue. Ce Cordelier, homme antien, estoit Confesseur d’une tort lion neste Dame. BAD., ib., 56. — L’ancien pere, adverty d’un cas si malheureux, cuyda perdre le sens, des regre : tz et filiales lamentations qu’il fist. Comptes du Monde adveneureuz, 18, Il bailla aux sergens Archidamia_ la pre miere à executer, laquelle estoit fort anciene, et avoit vescu jusques à son extreme vieillesse en plus grand honneur et plus de dignité que nulle autre Dame de la ville. Amycer, Agis, 20. Bien que la reverenee et l’honneur qu’il devoit. A son pere ancien a.rrester le devoit. BAÏF, Passeiems, L. Il (IV, 289). En ceste captivité’, ne parloit à, personne, fors seulement à une sage et ancienne Darne qui l’avoit en sa garde. ALCRIPE5 Nouvelle Fabrique, p. 146. Elles viennent vers nous. — Ceste ancienne femme Qui marche la premiere est quelque grande Dame. R. Garnier, ieeS Juifves, 583.

(Prononc.). Ancien comptant pour trois syl labes, Et par devant sa demeure ancienne Se pourmena sans repos ny arrest. MA_ROT, Lie. II de la Metaenorph. Et qui jadis, en faisant consom mer Pharaon Roy dedans la Rouge mer, En liberté remit soubz voz monarches Tous voz pareils, an-eie ris patriarches. ID-, les Tristes Vers de Beroalde. — le se diastole, comme en anden, terrien.. SE-BILLET, Art Poet., 1, 8. Les anciens amoureux Là, parmy leurs amoureuses, Vont menant danses heureuses En ces manoirs bien-heureux. BAI ?, Amours de.Meline, L. II ii, 81). Il n’est his toire ancienne Dont. elle ne se souvienne. ID., Amour de Francine, L. III (I, 226). Et se chan gea la fille belle De Pandion en arondelle, Comme dit le peuple a.ncien..13E.LLEATJ, Odes d’Anacreon (1, 20). Tout ce que l’art de Lysippe donna… &m’oit orner ceste ville ancienne. D Ir BELLA-YI Antiq. de Rome, 29. Qu’eussions-nous leurs es cripts, pour voir de nostre temps Ce —qui aux anciens servoit de paBsetemps. ID., Regrets, 147.. Et la demeure ancienne Des delices d’Adria.n.’ BELLEAU, la Bergerie, lre Journ. (1, 199). eine jadis rendit des hommes porcs, Puis les remit en leurs anciens cors. BAI ?, Eglogue 5 (III, 30), Et ne faut pas rejeter la parole Des anciens comme vaine et frivole. I.1) les Amours, au duc d’Anjou. Terre fertile, anciennes retraites Des Corybans, Dactyles et Curé tes. Ro brsék lie, Franc iade, L. II IIII, 52). lEson vit rajeunir son escorce an cienne : Nul charme ne sçauroit renouveller la. mienne. Ie., Sonnets pour Helene, II, 32. Las ! je suis le poison et la peste des miens, Je pers de 1111’mes ayeux les sceptres anciens. R. &mire LEK, Mare Antoine, 1803. Dy —moy comme sa race autres Fois ancienne Dedans Rome accoucha d’une Pa tricienne, D’où nasquit dix Galons et quatre vingts Preteurs. Regnier, Sat, 10.

Ancienneté. L’ancienneté. Les anciens, ran i, tiqnité. Celuy est trop grand admirateur de l’ancienneté, qui veut defraucler les jeunes de leur gloire meritée. Du BELLAY Dettence, II, 2. En 1._ toute l’ancienneté il est malaisé de choisir une IP douzaine d’hommes qui ayent dressé leur vie à un certain et asseuré train. Mo NTAIerire, II, 1 (11, 2). L’ancienneté pensa… faire quelque chose pour la grandeur divine, de l’apparier à l’homme. ID., 11, 12 (II, 263). De toutes les opinions que l’an eiennieté a eues de l’homme en gros, celles que j’embrasse plus volontiers.., ce sont celles qui nous mesprisent, avilissent et aneantissent le plus. II, 17 (III., 23). L’ancienneté iugea qu’à’ esplucher par le menu touts les autres grands capi taines, il se trouve en chascnn quelque speciale qualité, qui le rend illustre. Ie., II, 36 (III, 195.


— Je deffle toute l’ancienneté de nous raire part piece mieux relevée et de phis belle estoffe que cette-cy. E. P.iLsQuiER, Recherches, V11, 10. D’où vient… qu’ils ne se voulurent conformer en tout aux belles decisions de ces grands Juriscon sultes, tant honorez par l’ancienneté ? ID., Lettres, XIX, 15. —Je vous feray done une ouverture que vous, qui couchez tousjours de l’ancienneté… ne pouvez refuser : c’est que… nous prenions pour loyx inviolables les constitutions de l’Esglise esta bues et observees en elle jusques à la fin du qua triesrne siecle. Auele.rd, Sa Vie à ses enfants (I, 80).

D’ancienneté. Anciennement. D’ancienneté les pays n’estoyent distinctz par lieues, miliaires, stades, ny parasanges. RAB ELAISe 11. 23. Je scay bien que le second est plus accoustunié au jourd’huy et que d’ancienneté il a esté en usage. CALvirq, Instit., IV, p. 265.

(Prononc.). Cinq syllabes : Qu’il n’endure pour rien qu’on vielle l’expresse Police d’un pays, ny les prernieres Ioix Qui soustie.nnen t l’Estat, ny d’un Peuple les droits, Ny l’a.ncienneté de nostre loy Salive. JEAN DE LA TAILLE, le Prince Necessaire, ch. i.

Anciler. Être servante de. Je ne puis moins satisfaire au devoir De l’amitié, qui tes vertus an cule, Qu’en louangeant ma Riante civile, Ce qu’en elle est de beau te faire voir. Ph. Bugnyon, Erotasmes de Phidie et Gelasine, Sonn. 57.

Ancolie. Plante considérée, par un jeu de mots, comme symbole de la mélancolie. Le sou cil et l’ancholie croistront plus que de coustume avecques abondance de poires d’angoisse. RABE-LAIS, Pantagr. Prognoet., 4. L’espoir certain et parfaicte asseurance De ton retour plain de res jouyssance, Que nous donnas à. ton partir d’icy, Nous a tenu jusques ore en soulcy Assez fascheux et tresgriefve ancolye.. In.> Epistre à J. Rolgehel (III, 299).

Ancon, v. Angon.

Ancoys, v. Ainçois.

Ancre. Ancre de dernier respit. Dernier recours, dernière ressource, Denys le Tyran estant, pour ses extorsions extraordinaires, dechassé de tous ses Estats, pour anchre de dernier respit, se mit à endoctriner les enfans. E. PA.SQUIER, Pour parler du Prince (I, 1020), —Il emprunta ceste ancienneté du Jurisconsulte Julian> duquel tou tesfois nous apprenons une leçon à ce contraire : quand il nous enseigne qu’il fanon prernierement juger selon les uz et coustumes des lieux, et si elles manquoient, avoir recours aux pins prochaines, et en leur deffa_ut, au Droict commun de Rome, comme anchre de dernier respit. ID., Recherches, IX, 40. V. l’alinéa suivant.

Ancre sacre, Ancre sacree. Au sens propre, l’an cre maîtresse, à laquelle on a recours quand les _li_utres sont insuffisantes. (Fig.) Dernier recours, dernière ressource. En laquelle il souloit comme en l’ancre sacre constituer son dernier refuge contre tous ne_tufraiges d’adversité. Klan Ais, III, En apres je voudrois encores poser entre ces deux troupes, et cinq cens pas plus derriere… trois mille chevaux… Et cec serait l’anchre sa cree (comme on dit) qui à l’extremité s’esbranle-roit. LA NOUE, Disc. pal. et mit., XXII, p. 510. En fin la deffenderesse se voyant. comme convain cue et condamnée par sa propre conscience, re court comme à son ancre sacrée à ceste derniere deffence. Du VPL : Re Arreste pronone. en robe roigge, 5. Nous louons Dieu… de ce que vous avez