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AULICAN
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appelle auletiques, sont trouez tout du long ; aussi sont ils propres a faire flustes. Du PIN ET, trad. de PLIE, XVI, 36 (Œ, Comp).).

Aulican. Bossu aulican. Sorte de jeu. — Là jouoyt… au bossu aulican. RAELLAis, 1, 22.

Aulique. De la cour. — Plus me plaie le son de la rusticque cornemuse, que les fredonnernens des lucz, rebecz, et violons auliques. Rabelais, III, 46.

Aulmoire, Aulmosner, Aulmosnier, v. Aumaire, Aumosner, Aumosnier.

Aulne 1. Une aulne d’Dreilles. Les oreilles d’un âne, d’un sot. — Je vous en apprendrai ia re cepte, prestés moi seulement une aulne d’oreilles, et vous orrés. PH. D E MARNI) :, Differ de la _Mei., I. 1111 — Prestés moi de grace une aulne de belles oreilles catholiques Romaines. Id., ib., I, iv, Préface. La quartier en ei aUt une aulne. Se dit de ce qui R une très grande valeur. — De se trop venter n’est mestier ; Dedans dix ans comme a.va.nthier L’Abusé tu te nommeras. — Tais toy, beau sire, le quartier En —vomit une a_ulne. R. DE COLLERYE, Dialogue des Abusez (p. 92)..1 Au bout de l’aulne faub le drap. Il y a une limite à tout, tout a une fin. — Quand je les veiz ainsi bien couvers je m’en allay à eulx rendre à Pabrit, ce que je ne peuz tant ilz estoient, comme l’on • dia, au bout de l’aulne fault le drap. Rabelais, II, 32. — Il est neuf heures sonnées, les contre dits contiennent huict rooles de minute bien pres ! 1 sez quand j’y tra.vaillerois toute la nuict, je n’en pourrais pas venir à. bout. — Mon amy, dît le maistre, au bout de l’ausne faudra le drap. Tra vaillez tousjoun et ne perdez point de temps. Far. hist. et IWIP VI, 276.

Aulne 2, v. Aune.

Aulonier. — L’Aulonier symbolise avec le Framboisier, par estre arbrisseau portant fruit ressemblant aux Framboises et Fraizes„ mais plus gros qu’aucunes d’elles. O. DE SERRES, Théâtre d’Aigrie, VI, 10.

Aultant, Aultier, Aultre, v. Autant, Autier, Autre ; Aultri Aultruy, v. Autruy.

Aumaille. Bétail ; particulièrement bêtes à. cor nes. — Il allait cherchant jusques en Occident les Beufz et, autres aurnailles du Roy Gerion. G. TORY. Champ fleury, , L. I, 2 vc’. — Le principal en Pa.cquisitive, est d’estre expert à cognoistre ou et comment les choses à acquerir sont plus prou fita.bles, comme entendre la nature des ehevaulx, ou des aumailles, ou des ouailles, et ainsi des autres animaux. L. LE Ro Yi trad. des Politiques cl’ArtisToTE, 1, 7.

Aumaire, Aumoire. Coffre, armoire. — Abbé dsAuton, et Maistre Jehan le Maire…, Ouvrez l’archet de vostre riche aurnaire, Et composez quelque plaincte sommaire. G. CR ETIN, Gompl. sue la mort de Guill. de Dissipai, p. 69. — Dong si tous ceux en leur gloire sommaire Vivans du lalct des Muses et Grammaire Daignent icy leur chef d>ceuvre forger Et desployer les biens de leur au maire, Pour secourir leur humble Jean le Maire… Je les supply ne vouloir prolonger. LE MAIRE DE BELGES, Plainte du Desiré (III, 173). — Garde mengier n’y eut, huche ne aulmoire ; De riens garder n’estoit-il lors mémoire. Anc. Poés. Pane., X, 215. — [Aux Muses] Non que je soys Catulle ny Homère, Mais, si je trouve ouverte vostre au maire. Rien n’est si bault, rien n’est si difficile, Qui ne me soit par vous prompt et facile. Ib.. IV,


49. — J’iray crochetant et rompant les bahus et les aumoires et… j’en tireray les robbes et fins draps. JEAN El E LA TAILLE, le _Negromant, III, 5. — J’ai ouvert les aumoires… et ay mins ce mor ceau de pain. LAHIFE Y, la 1-Tee. II, 2, — Les cousturiers ont une aumaire qu’ils appellent la rue, où ils jettent toutes les bannières. TABOU-110i DES ACCORDS, Bigarrures, I., 6.

Aumanter, v. Aumenter.

Aumentation. Augmentation. — Le roy Charles et Henry Mn et Henry IVe en ont faict la grand a.umentation.. BRANTôME, Cap, franç., M. de Monisallez (V, 185).

Aumentement. Croissance. —ELa mort] Tolln nous a toute nostre esperance, Car à l’heure de son aumentement Elle l’a pris brief et soubdaine. ment. LEMAIRE DE’BELGES, E.xplaration de Pitié, IV, 174.

Aumenter. Augmenter (intrans. et trams.). — Et incitoit fort icelluy voisin d’y aller luy disant que son bien en aurnenteroit et qu’il luy pro fite roit beaucoup. NICOLAS DE TROYES, Grand Pa rangon, 9. — Le docteur Mercado… luy dist qu’il ne falloit pas changer d’air, de crainte de faire au manter l’accident de son mal. BRANTômE„ Cap. este„ Dom Philippe> polir el’Espaigne (II, 93). — Ainsi se perdit la noble Terre-Saincte, laquelle, tant que les princes chrestiens furent d’accord, fleurissait et aumentoit de jour en jour. Id., ib., Dom Juan d> Autriche (11, 211). — Cestait luy qui aurnentoit le courage de tous. Id., ib. (I1, 11.3). — Ce qui luy osta du crédit, cL aumenta fort ! a gloire d’An thoine de Lève. Id., ib., le Marquis de Mari gnan (I, 294).

Aumeton. Amict. —Plus une aube et aum.eton pour l’évesque quand il fait son entrée, avec pare mentz fort riches d’or et de soye de diverses cou leurs, valant 25 1. — Plus 3 aubes et 2 augmetons garnis de parementz servans ès jours de Tous saincts, de S. Bénigne, voilant S5]> Texte de 1562 (Gay, Mossi archéol.).

Aumoire, v. Aumaire.

Aumoirette. Coffre. — Tu trou verras aupres de terre, en une aumoirette, deux oboles. K BRE TIN, trad. de LucrErt, Lexiphanes, 2.

Aumosne. Mettre à l’aumosne. Admettre à rece voir l’aumône. — Vint une vilaine cagnardiere, priant messieurs du Bureau des pauvres de Paris qu’elle fust mise à l’aumosne. Ammt. PARÉ, XIX, 24.

Aumosner (trans.). Donner en aumône, donner en vue d’un but de bienfaisance. — Des biens donnons Et aulmosnons. MARG, DE NAV., les Marguerites, Coirnéd. de l ariv, de J. C. (11, 21). — Car vous avez vostre vouloir tendu A aul rnosner, sans que rien soit perdu, Non seulement substance temporelle Aux indigens, mais la spiri tuelle Vous aulmosnez par doctrine et conseil A ceulx qui n’ont le sens a vous pareil. J, BoucEsT, Epistres tamil. du Traverseur, 116. — L’aullre, confuz D’estre escon.dit, ne sceust que faire adouci. Que le prier encor qu’il luy pleust donc Luy om.osner seullement un desnier. HAUNT, Apologues irl’ÉsopE, II., 103. — Il a fait dire et crier en maints lieux Que le vouloir du roy estait en somme De delivrer et. aumosner grand somme D’or et d’argent aux pauvres agitez De mal. Arec. Po é. franç., VII, 184. — Mie se voue à Cleri et à Dive. Et brulle cire et amone deniers. J. Dou B LET, Elegie 11. — Ceux qui sont francs Catho liques… leur ont aumosné de grands biens.