Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CCXXXIV
PRÉCIS HISTORIQUE,

cœur de Henri IV à la Flèche, conformément à une disposition testamentaire de ce malheureux prince, cette triste relique fut reçue avec douleur et vénération, et des offices funèbres furent célébrés dans les églises où elle reposa. Nous avons parlé à l’article de la Ferté-Bernard de l’oraison que prononça à cette occasion le curé Séverin Bertrand ; nous racontons, à celui de la Flèche, la scène ridicule qui eut lieu lorsque le cortège, conduit par le jésuite Cotton confesseur du roi défunt, entra dans cette ville ; scène qui fut renouvelée plus scandaleusement encore, lorsque le cœur de Marie de Médicis y fut également apporté.

1611. — Le duc de Sully, l’ami de Henri IV, le confident de ses nobles pensées pour la prospérité de la France, de son amour pour les français[1], se retire de la cour, où il voyait ne plus pouvoir continuer le bien que lui permettait de faire son ancien maître. Cette retraite est comme le point où renaissent les nouvelles agitations de la France, où commencent les malheurs de la reine Marie de Médicis, cette reine qu’on n’ose encore, après plus de deux siècles, accuser ni absoudre, du meurtre de son époux.

Des semences de dissention entre les huguenots, les princes de la cour et la régente, se manifestent dès 1612 ; deviennent plus intenses l’année suivante ; éclatent enfin en 1614. Le prince de Condé ; César, duc de Vendôme et fils naturel d’Henri IV ; les ducs de Guise, de Mayenne, de Luxembourg, de Rohan et le maréchal de Bouillon ; se retirent de la cour. Cependant, un traité a lieu le 15 mai, qui satisfait les mécontens, à l’exception du duc de Vendôme : celui-ci se

  1. L’abbé de Montgaillard, dans l’introduction de son Histoire de France, a singulièrement ; cherche à obscurcir le vernis brillant dont est couverte la mémoire de Henri IV. Que de haros, que de malédictions sur le pauvre auteur provincial, qui se serait permis la centième partie des hardiesses, qu’on ne s’avise pas de reprocher au noble allié de la maison d’Albret et de Bourbon !