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CCXXXVII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

cette compagnie, qui montrèrent de la résistance aux prétentions du ministre Mazarin, fit soulever le peuple, agite par le duc de Beaufort, second fils de César de Vendôme et petit-fils d’Henri IV, qu’on appelait le roi des Halles, parce qu’il en parlait le langage et se familiarisait avec le bas peuple dont, par ce moyen, il avait su se faire aimer. À ce prince, échappé tout récemment du château de Vincennes, où il était retenu depuis cinq ans, se joignirent le coadjuteur de Paris, connu depuis sous le nom de cardinal de Retz, homme d’esprit et intrigant, qui a publié sur ces événemens des mémoires fort curieux ; le prince de Conti ; le duc de Bouillon, le chef et l’âme du parti ; le duc de Vendôme ; la duchesse de Longueville ; etc. Le peuple de Paris soulevé, tendit des chaînes dans les rues, le 26 août, ce qui donna lieu à une seconde journée des Barricades : la reine fut obligée de céder, et de faire sortir les magistrats qu’elle avait fait mettre en prison. Le prince de Condé, le vainqueur de Rocroi, était du parti de la cour dans le premier moment de cette guerre ; plus tard il assiégea Paris pour la Fronde, et ensuite ramena dans la capitale le cardinal de Mazarin.

Le Maine, vit se manifester quelques symptômes de troubles dès le début de cette guerre civile, qui dura près de quatre ans. Le marquis de Lavardin, lieutenant du Roi dans la province, vint au Mans, pour contenir les habitans dans le devoir ; mais le marquis de la Boulaye, commandant un corps de troupes de l’armée du duc de Beaufort, soutenu par le baron des Essarts, sénéchal du Maine, chaud partisan des Frondeurs, y entra à son tour à la tête de quatre régimens, fit ouvrir les magasins à sel et distribuer cette denrée au peuple, à 20 sous le minot, prix auquel l’avait taxé le sénéchal, ce qui leur fit de nombreux partisans : la Boulaye s’empara en même temps, de tout l’argent qu’il trouva dans les bureaux des Aides et dans les autres caisses publiques de la ville du Mans. Le duc de la Trimouille, comte de Laval, fit également dé-