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LXXXVII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

« En Ogne (Orne) en envéia maint, où il les embati,
Puis prit Damfront par force, cinc meis (mois) l’assailli.
Treis chastels fist dehors, mult s’en tint ahonni
Martel, li Quens (comte) d’Anjou, qui le chastel perdi ;
La contrée teneit onques, puiz n’en joï.
Mult fut vaillanz et proz Guillaume dont jo di,
Li Mans et li Maigne as Mancels tot tolli. »

1057. — La mort de Geoffroi-Martel rendit la possession du comté à Herbert II, fils de Hugues, qui ne put en jouir paisiblement. Foulques-le-Réchin, neveu et héritier de Geoffroi, qui lui avait légué plusieurs terres dans le Maine, feignant de considérer cette province comme une dépendance de l’Anjou, vint attaquer le château du Loir, qui en était comme une clef. Herbert, et Gervais, seigneur de ce château, tentèrent en vain de lui résister, et allaient être forcés de le lui rendre, si Herbert n’eût offert sa fille Marguerite à Guillaume-le-Bâtard, pour Robert, son fils aîné. L’offre ayant été agréée, cette alliance fit sentir à Foulques-le-Réchin le danger de persévérer dans ses prétentions, dont il se désista en se retirant, ce qui laissa Herbert paisible possesseur du comté.

1062. — Les fiançailles de Robert avec Marguerite, trop jeune pour que la consommation de son mariage pût avoir lieu, donnèrent l’idée à Herbert de transmettre le comté du Maine, en mourant, à Guillaume, père du jeune Robert, et de recommander aux Manceaux de le reconnaître pour leur seigneur, ce qu’Herbert, dans l’espérance du mariage projeté, regardait comme un gage et un moyen de sécurité pour le pays.

Cet espoir fut bientôt déçu. Après la mort d’Herbert, Gautier, comte de Meulan, qui avait épousé Biotte, fille d’Herbert-Eveille-Chien, voulut, sous prétexte des droits de sa femme, se mettre en possession du Maine, secondé qu’il fut par les dispositions des principaux seigneurs de la pro-