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CVI
PRÉCIS HISTORIQUE,

la ville du Mans, où sa mémoire subsiste encore sous le nom de la bonne reine bérengère. Elle vivait en 1230, elle n’existait plus en 1234 : c’est dire qu’on ignore l’époque précise de sa mort. Enterrée dans le monastère de l’Epau, qu’elle avait fondé près le Mans, le mausolée qu’on y voyait sur sa tombe, où elle est représentée couchée, a été transféré dans la cathédrale de S.-Julien. Modeste comme celle dont il retrace l’image, ce tombeau en pierre est assez bien conservé, pour justifier ce que nous apprend l’histoire, que Bérangère fut une des plus belles femmes de son tems. Deux maisons de la Grande-Rue du Mans, sous les n.os 10 et 12, furent dit-on le palais de cette princesse pendant le long espace de tems qu’elle habita cette cité. Ces maisons ne justifient plus guère aujourd’hui le nom de palais dont on les décorait alors : mais comparées aux maisons voisines, les curieux ornemens d’architecture qu’on y remarque, tout simples qu’ils sont, ne permettent pas de rejeter cette tradition.

Le commencement de cette quatrième époque est celle, comme nous l’avons dit précédemment, où le siège du royaume fut établi à Paris, où la France ne fut plus gouvernée que par un seul monarque. Le chef de la troisième dynastie, Hugues Capet, à l’exemple de Clovis, fixa son séjour à Paris. Quant à la division du royaume, entre les fils du roi régnant, elle cessa aussi à partir de ce règne, non qu’on établît un autre ordre d’hérédité, ni qu’une loi formelle fut rendue à cet égard, mais par le soin que prit le même prince et ses successeurs, jusqu’à Philippe-Auguste, de faire couronner leur fils aîné de leur vivant, et de l’associer au gouvernement de l’état, avec l’autorisation, soit formelle, soit tacite, des grands du royaume, l’élection ayant toujours été jusqu’alors un droit reconnu, sinon constamment exercé. C’est ainsi que l’usage consacra l’hérédité et l’ordre de primogéniture, dont il fut la seule, mais l’invariable loi, depuis Philippe-Auguste, qui le trouva si peu susceptible de contestation,