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CXII
PRÉCIS HISTORIQUE,

Philippe de Valois, en 1349, ayant obtenu pour un an un subside de six deniers, sur chaque denrée qui serait vendue dans la ville et prévôté de Paris, et ce, pour l’aider dans la guerre qu’il avait contre les Anglais, le roi Jean son fils, en 1352 ou 53, obtint des états du Maine, de l’Anjou et du baillage de Senlis, que pareil aide y fut imposé. « Et comme ainsi, dit Pasquer, que la Reine de Sicile, alors Dame d’Anjou et du Maine, soustint que c’et Ayde ne devait avoir cours sur ses sujets, le Roy, pour luy clorre la bouche, luy en donna la moitié. » Quant à la dîme saladine, elle fut imposée à l’occasion de la troisième croisade, à laquelle s’étaient engagés les deux rois de France et d’Angleterre, et dirigée contre Saladin, soudan d’Egypte, qui avait repris Jérusalem sur Lusignan, que les croisés en avaient fait roi.

Les laïcs s’étant emparés, pendant les troubles qui eurent lieu sous la seconde race, d’un grand nombre de bénéfices et de donations ecclésiastiques, s’attribuèrent également les dîmes qui y étaient annexées, soit de la dixième, de la treizième, quinzième ou vingtième partie des fruits. On les obligea, sous la troisième race, soit par persuasion, soit par menace, à les restituer à l’église, à qui elles appartenaient de droit divin. Ils les donnèrent de préférence aux bénédictins, dont l’ordre jouissait d’une grande considération, de la part de la noblesse, et dont les monastères étaient en même tems des hôtelleries où les voyageurs étaient charitablement reçus, et des écoles pour la jeunesse. L’ordre, au moyen de ces donations, établit des religieux pour desservir les églises, là où ces dîmes existèrent pour les salarier. Les chanoines réguliers de S. Augustin s’emparèrent, au même titre, des chapelles que les bénédictins n’occupèrent pas ; il y eût peu de chose, dans ces restitutions, pour le clergé séculier. Les conciles de Clermont, de Poitiers, et le second de Latran, ayant ordonné aux religieux, excepté aux chanoines réguliers, de rentrer