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CXXV
QUATRIÈME ÉPOQUE.

d’atrocité que l’histoire ait à lui reprocher, avait été obligé de repasser en Angleterre, après que les succès de Philippe-Auguste ne lui laissèrent plus d’espoir de rien conserver sur le territoire français.

La honte cependant l’en arracha. Forcé par les clameurs des Anglais, qui ne pouvaient supporter que Philippe jouît paisiblement de ce qui leur avait appartenu, Jean se trouva obligé d’essayer à ressaisir la proie qui venait de lui échapper. Il repassa en France avec une flotte nombreuse, débarqua à la Rochelle, où plusieurs seigneurs poitevins se rallièrent à lui, s’avança vers Angers qu’il prit et dementela et allait pénétrer dans le Maine, où il espérait que la mémoire de son père le servirait : mais il tourna du côté de la Bretagne, lorsqu’il vit que Philippe-Auguste, qui, du Poitou où il était campé, s’était retiré devant lui, avait garni les places du Maine, de manière à ne lui laisser aucune chance de succès, s’il les attaquait. Philippe eut bientôt repris tout ce dont Jean, qui était retourné en Angleterre, s’était emparé ; ses partisans n’eurent qu’à se soumettre et à implorer la clémence du vainqueur. Le Maine, n’ayant point manifesté de dispositions hostiles contre Philippe, n’eut point à implorer son indulgence ni à craindre sa sévérité.

1214. — Les mêmes événemens se renouvelèrent huit ans après, par la même cause. Jean-Sans-Terre, tentant un dernier effort, descend de nouveau à la Rochelle, prend Angers et plusieurs autres places, et fait pénétrer des partis jusqu’aux portes du Mans. Philippe envoie son fils, le prince Louis, contre son ennemi ; le Mans est mis en état de défense, et l’armée française ayant atteint celle de Jean, à la Roche-au-Moine, dont il faisait le siège, celui-ci s’enfuit épouvanté, n’osant livrer combat à son ennemi, ni le recevoir.

La déposition de Jean et sa mort, arrivée en 1216, le décès de Philippe-Auguste, en 1223, et les trêves conclues