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CXXXVI
PRÉCIS HISTORIQUE,

du Maine, Louis II, d’aller attaquer le duc d’Alençon, qui était entré dans la ligue du duc de Berry, ou du parti d’Orléans, dit des Armagnacs, en lui promettant les dépouilles du vaincu. Louis s’acquitta de cette commission avec succès, s’empara de plusieurs places du Saosnois, de Bellême et de Domfront, places que les Anglais, qui étaient descendus en Normandie, reprirent, tandis que le comte du Maine était allé au siège de Bourges, que faisait le roi.

1417 à 1450. — « Il y avait en ce temps, vers le Maine, dit Juvénal des Ursins, forte et aspre guerre. » En effet, les Anglais ayant pénétré, comme nous l’avons dit, dans le Maine et dans le Vendômois, s’étaient emparés de presque toutes les places et forts du Saosnois, de Ballon, de Beaumont et de Fresnay ; mais Ambroise de Loré, qui était à l’affût de leurs démarches, aidé de plusieurs autres seigneurs du Maine, les harcèle sans cesse, les bat en plusieurs rencontres, leur reprend Beaumont, dont la reddition est suivie de celle de dix à douze des forteresses qu’ils occupaient dans les environs : ce fut après ces faits d’armes que ce brave capitaine fut armé chevalier.

A la suite de la victoire de Beaugé, gagnée par le maréchal de la Fayette, en 1421, le Dauphin vient de Poitiers au Mans, par Tours, s’empare sur son chemin du château de Montmirail, contracte à Sablé, une alliance offensive et défensive avec le duc de Bretagne, et dispose ses troupes le long du Loir, de manière à empêcher les Anglais de traverser cette rivière ; ce qui les obligea de gagner la Beauce sans pouvoir pénétrer de ce côté dans notre pays. Mais, pendant ce temps, le comte de Cornouailles, trompant le maréchal de Rieux qui commandait au Mans, lui tend une embuscade, dans laquelle donne le maréchal, qui est fait prisonnier.

Une armée est formée à la même époque dans la province, avec laquelle le comte d’Aumale et le vicomte de Narbonne poursuivent les Anglais jusqu’à Bernai en Normandie, et ne