Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CCVII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

s’était logé à Connerré[1], mais n’osa pousser plus avant. « Le roi fit canonner la ville le 2, et Bois-Dauphin qui semblait vouloir mourir les armes au poing plutôt que d’en permettre l’entrée aux troupes royales, après avoir fait brûler pour plus de cent mille écus de maisons, ruiné le pays alentour de six fois davantage, et fait dépenser au peuple plus de cinquante mille écus pour fortifier la ville, demanda à parlementer après la troisième voilée de coups de canon, qui avaient ruiné quelques ouvrages. Le roi rendit le gouvernement de la place au sieur de Fargis, qui était sorti de la Bastille et se trouvait auprès de lui, réintégra l’évêque Claude d’Angennes sur son siège, et n’exigea des habitans qu’une somme de 27 mille eus, avec laquelle on paya la solde des suisses, qui composaient en grande partie l’armée du roi. » Beaumont-le-Vicomte, Sablé, Laval, Château-Gontier et quelques autres villes voisines, se rendirent également : l’exacte discipline que fit observer le monarque, le soin qu’il prit de préserver les églises du pillage, de ménager le clergé et de ne point laisser troubler l’exercice de la religion catholique, contribuèrent beaucoup à la soumission du pays. Lansac, qui tenait le château de Touvoie, se soumit également et fut même si charmé de la bonté du roi, si l’on en croit le P. Daniel, qu’il passa dans son parti, avec la plupart des gentilshommes qu’il commandait : nous verrons bientôt qu’il lui fut peu fidèle, ou plutôt, que cette assertion de Daniel paraît n’avoir rien d’exact.

Après avoir demeuré quelques jours à Laval, Henri IV alla faire le siège d’Alençon, qui capitula vers la fin de décembre ; ce qui acheva, en quelque sorte, la soumission des provinces du Vendômois, de l’Anjou et du Maine, où les ligueurs n’osaient plus paraître. Il ne leur resta dans cette dernière province que la Ferté-Bernard, place qui appartenait

  1. Voir cet article au Dictionnaire.