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PRÉCIS HISTORIQUE,

l’Estelle avec cent cuirassiers. Lansac perdit dans ces trois attaques, environ treize cents hommes, et, parmi eux, le baron de Montesson, Jean Moreau de la Beraudière à qui Henri III avait donné une compagnie de deux cents hommes de pied, et un certain nombre d’autres seigneurs Manceaux ; plusieurs cornettes furent prises et trois cents hommes faits prisonniers : du côté des royalistes, la perte fut peu considérable. Lansac se retira de nouveau en Bretagne, et perdit l’envie de venir troubler le Maine[1].

La ville de la Ferté-Bernard était la seule du pays qui tint encore pour la Ligue : le prince de Conti vint lui-même y mettre le siège le 11 avril 1590[2]. Le gouverneur Dragues de Comnène, s’y défendit pendant environ un mois, avec habileté et courage ; mais ne voyant point paraître le secours que la Bourdaisière, gouverneur de Chartres, lui avait promis, il rendit la place par une capitulation honorable. La Bourdaisière, au lieu de venir secourir la Ferté, avait fait une diversion en allant s’emparer de Châteaudun, place qui rompait la communication entre Tours et le camp du roi devant Paris. Le prince de Conti eut ordre de reprendre Châteaudun et y emmena toutes les troupes du Maine, qu’il conduisit ensuite à l’armée du roi ; mais, après la levée du siège de Paris, il revint avec la plus grande partie de la noblesse de l’Anjou, de la Touraine et du Maine, afin de contenir les ligueurs dans ces provinces.

Entre autres faits d’armes de cette année, appartenant à l’histoire du Maine, nous indiquerons encore le combat que Hertré et Montaterre livrèrent près d’Alençon, aux ligueurs

  1. Nous avons dû donner plus de développement aux faits d’armes qui ont eu lieu dans celles des localités de la province qui, ne faisant pas partie du département de la Sarthe, n’ont pas d’articles dans la partie Dictionnaire de cet ouvrage.
  2. Voir les détails du siège de cette ville, à son article, t. ii, page 323.