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QUATRIÈME ÉPOQUE.

tentes. Jean, duc de Bretagne, fut le premier qui en fut revêtu, en 1297, alors qu’il en existait encore quelques-unes de première origine. Le troisième âge de cette dignité est celui où elle fut accordée à des étrangers. Claude de Lorraine[1], fut le premier qui obtint cette faveur, par l’érection du duché de Nevers en pairie, non sans opposition du parlement, qui semblait prévoir combien cette innovation serait préjudiciable au repos de la France, par l’ambition des princes de cette maison. Son quatrième âge, qui se prolonge jusqu’à la révolution, est celui où nos rois érigèrent sous le titre de pairie les terres des principaux seigneurs de leur cour, ce qui commença à avoir lieu pour la baronnie de Montmorency, qui obtint le titre de duché-pairie en 1551. Mais pour bien savoir ce qu’était cette dignité, il faut se rappeler la remarque de Simplicien, que les pairs du roi « ne sont mie appelés pairs pour ce qu’ils soient pers à lui, mais pers sont entr’eux ensemble. » Le Maine possédait six terres titrées de la pairie, savoir : deux duchés, Mayenne et Beaumont, le dernier desquels avait perdu ce titre, éteint par la réunion à la couronne, du domaine particulier d’Henri IV ; deux comtés, celui du Maine et celui de Laval ; deux baronnies, la Ferté-Bernard et Montdoubleau. Enfin, une nouvelle ère a commencé pour la pairie à la restauration, par le rétablissement de cette dignité, comme l’une des trois branches du pouvoir législatif de l’état.

Par une déclaration du roi, donnée à Blois en 1576, il fut statué que les princes du sang précéderaient tous les pairs, et que leur rang serait réglé entr’eux suivant leur proximité du trône ; et plus tard, par lettres-patentes de 1577, qu’aucun pair nouvellement créé, ne pourrait précéder les officiers de la couronne, qui étaient le connétable, le chancelier, le garde des sceaux, le grand-maître, le grand-chambellan,

  1. Voyez au Dictionnaire l’article ferté-bernard, tome ii, page 318.