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PRÉCIS HISTORIQUE,

l’amiral, les maréchaux de France, et le grand-écuyer. Une autre déclaration de 1566, réglait que les duchés érigés par le roi, retourneraient à la couronne à défaut d’hoirs mâles, ce qui subsista depuis, à moins de dérogations précises et individuelles.

Un édit de 1600, est important à connaître, en ce qui concerne l’ancien ordre relatif à la noblesse. Le roi (Henri IV) y déclare que la profession des armes n’annoblira plus, et ne sera pas censé avoir annobli parfaitement ceux qui ne l’auraient exercée que depuis 1563, probablement parce que trop de gens l’avaient prise à l’occasion des guerres de religion. Du temps de Louis XII, tout homme d’armes, n’exerçant aucun autre emploi ou profession, était gentilhomme, ce qui n’était pas la même chose que d’être issu de race noble : il l’était, à bien plus forte raison, s’il avait acquis un fief noble qu’il desservait par service compétent, c’est-à-dire en suivant son seigneur à la guerre. Il ne fallait donc alors pour annoblir, ni la naissance, ni des lettres du prince, ni posséder un office qui conférât la noblesse. Si l’on joignait la naissance à la profession des armes, on était gentilhomme de nom et d’armes, ce qui était considéré comme bien supérieur à la qualité de simple gentilhomme, ou d’armes seulement.

L’article 258 de l’ordonnance de Blois, rendue en 1579 par Henri III, ayant supprimé la noblesse acquise par les fiefs, et l’édit d’Henri IV, comme on l’a vu, celle acquise par les armes, on ne devint donc plus gentilhomme que par la naissance, par lettres du prince, ou par la possession d’un office auquel la noblesse était attachée. L’annoblissement par les fiefs, ou du moins la faculté de posséder ceux-ci, de la part des annoblis, avait été introduite par l’épuisement des nobles qui les possédaient, épuisement occasionné par les dépenses des croisades et des autres guerres si fréquentes dans le moyen âge. L’ordonnance de 1579, empêcha cette sorte d’annoblissement, en réglant que la terre noble ne rendait