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CINQUIÈME ÉPOQUE.

Le 5 octobre 1793, la Convention décrète une nouvelle ère pour la France. Déjà on s’était servi de celle de la Liberté, dont on faisait commencer l’époque au 14 juillet 1789, en adaptant cette ère à l’année grégorienne. Ici la réforme est plus complète et donne naissance à un nouveau calendrier. L’ère vulgaire est supprimée ; l’année républicaine compte du 22 septembre, lendemain du jour où la royauté fut abolie et la république décrétée : elle commence à minuit qui précède le jour où tombe l’équinoxe vrai d’automne pour l’observatoire de Paris, par conséquent, la première année a commencé à minuit de la nuit du 21 au 22 septembre 1792, et a fini à minuit du 31 septembre suivant. Cet ordre de choses cesse en vertu d’un Sénatus-Consulle du 9 septembre 1805, qui fixe au 1.er janvier 1806, le rétablissement du calendrier grégorien. L’ère républicaine compte treize années et cent jours d’existence, ou treize ans, trois mois et dix jours.

Cependant, les embarras toujours croissans, occasionnés par la pénurie des subsistances, entretenaient en France, et particulièrement dans la Sarthe, un état continuel d’agitation. Les lois sur la libre circulation des grains, étaient partout méconnues dans ce département, où les vrais principes sur la matière ne sont pas encore généralement compris. Dès le mois de mars 1792, les blés voiturés étaient arrêtés par des attroupemens populaires, dans lesquels les femmes étaient presque toujours aux premiers rangs : il fallut diriger plus d’une fois contre eux des détachemens de gardes nationales, soit du chef-lieu de département, soit des autres villes à proximité desquelles avaient lieu ces attroupemens. C’est ainsi que le Mans fournit, à cette époque, de forts détachemens pour des expéditions de ce genre, dirigées sur Connerré, sur Courcemont, et sur plusieurs autres lieux. Une loi du 5 février 1792, relative à la circulation maritime des grains, occasionna une erreur bien singulière, qui semblait motiver ces sortes d’événemens. Cette loi prescrivait