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PRÉCIS HISTORIQUE,

son collègue à la deputation de la Sarthe ; Choudieu, de celle de Maine-et-Loire ; Hentz, Francastel, Garrau et autres. Goupilleau de Fontenay, Bourdon de l’Oise, Fayot de la Vendée, furent d’abord de son parti et l’abandonnèrent. Philippeaux et ses partisans accusaient leurs collègues de Saumur, d’infidélité, de malveillance, même de trahison ; ces derniers prétendaient que sans la malveillance de toute la Philippotinerie, qui fournissait secrètement de la poudre aux Vendéens, il y aurait long-temps que ce qui restait de brigands serait dissous et détruit. Philippeaux estimait la bravoure de Westermann, et ses adversaires n’avaient pas voulu destituer le général Tureau, « parce que tous les coquins, et surtout les Westermantistes, le dénonçaient avec acharnement ; enfin, Philippeaux, rentré mécontent à la convention nationale, y fit dans la séance du 7 janvier 1794, cette fameuse dénonciation contre Rossignol et ses adhérens, qui amena le dénouement de cette lutte, en ameutant contre lui tous ses ennemis, lesquels parvinrent à le faire monter à l’échafaud, ce qui justifia le propos qu’il attribuait à l’un de ses adversaires : « Vous usez, vous autres, de la faculté de penser ; eh ! bien nous userons, nous, de la faculté d’agir. » Son attachement pour Westermann, ne tarda pas à attirer un sort semblable à celui-ci, triste salaire de son courage, et de l’ardeur avec laquelle il avait contribué à exterminer l’armée vendéenne au Mans. Mais nous anticipons sur les époques ; le récit des événemens doit nous forcer à rétrograder.

Les Vendéens poursuivis sans relâche par l’armée Infernale, qui, ainsi que nous l’avons dit, les traquait comme des bêtes fauves, se décident à passer la Loire, vers le milieu d’octobre, et à se jeter dans la Bretagne, à l’effet de se mettre par l’un des ports de cette province, en communication avec l’Angleterre, dont on leur faisait espérer des secours. Henri de Larochejaquelein avait été nommé général