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CCCXCIX
CINQUIÈME ÉPOQUE.

dans le pallier d’une maison, une autre pièce de canon[1].

Les rangs des royalistes, s’étaient considérablement grossis pendant leur séjour au Mans : à la nouvelle de l’occupation de cette ville, tous les chouans de la Mayenne et des cantons de Sablé et de Brûlon, dans la Sarthe, étaient accourus sous leurs drapeaux. Poursuivis par les républicains dans leur retraite, leurs rangs s’éclaircirent de nouveau. Cependant, fier du succès de son entreprise, le général Bourmont résolut de punir les communes qui, précédemment, avaient opposé de la résistance à ses armes, telles que Tennie, Vernie, Domfront, Chassillé, Poillé, dans la Sarthe ; Poillé surtout, qui seul était resté attaché dans tous les temps, à la cause de la république, dans un pays entièrement insurgé ; Andouillé et Ballée dans la Mayenne, qui avaient tenu une conduite à-peu-près semblable. Ce fut contre cette dernière commune qu’il dirigea d’abord ses forces, et qu’il éprouva l’échec le plus mortifiant. Irrités de l’assassinat récent de plusieurs de leurs compatriotes, entourés de quarante communes insurgées, attaqués par une force de près de six mille hommes, les habitans de Ballée, au nombre de soixante en état de combattre, secondés par quatre-vingt soldats de la 15.e demi-brigade, armés de trois cents fusils, de quelques espingoles, d’un assez bon nombre de cartouches, et de deux pierriers du calibre de quarante balles, qu’ils ont placés dans leur clocher ; les habitans de Ballée, dis-je, se retranchent dans leur bourg, y barricadent et crénèlent leurs maisons,

  1. P. Renouard donne des dates postérieures de deux jours, à celles que nous avons indiquées, d’après tous les documens officiels, pour la prise et la retraite du Mans par les chouans. Il accuse aussi l’un des généraux républicains, arrivé au Mans le 25, d’y être resté quatre jours entiers avant de se décider à poursuivre les chouans dans leur retraite. Nous ne pouvons nous décider à répéter de semblables accusations, si peu d’accord avec les pièces officielles qui sont sous nos yeux.