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CDIII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

époque de bienfaits pour le département de la Sarthe, qu’elle parvint à rendre enfin à la tranquillité.

Le rétablissement du culte fut celui de ces bienfaits, qui fut le plus sensible aux habitans d’un pays où les opinions religieuses avaient, plus encore peut-être que l’opinion royaliste, contribué à étendre et à perpétuer l’insurrection.

Mais l’une des grandes affaires de l’époque, fut la soumission du clergé, c’est-à-dire la promesse de fidélité à la constitution, que le gouvernement en exigea. M. l’abbé Duperrier-Dumourier, ex-grand vicaire du diocèse, qui, depuis, devint évêque de Bayeux, et qui alors était à la tête du clergé réfractaire, ayant donné l’exemple de cette soumission, avec plusieurs autres ecclésiastiques marquans, cette démarche, qu’imitèrent à un très-petit nombre près, tous les autres prêtres du pays, contribua puissamment à y rétablir la paix. Quelques mois après, la démission du respectable évêque constitutionnel, et le concordat de 1801, vinrent achever cette œuvre de conciliation. La tranquillité en étant devenue la suite, permit de lever l’état de siège dans ce département, le 23 novembre 1801.

En conformité de l’article 2 du concordat, les départemens de la Sarthe et de la Mayenne qui, depuis la constitution civile du clergé, avaient formé deux évêchés distincts, furent réunis en un seul, dont le siège fut établi au Mans. L’esprit conciliant et les vertus véritablement apostoliques du vénérable prélat donné à ce diocèse, par le premier Consul, achevèrent de rétablir et de consolider l’union entre les ecclésiastiques, comme entre les autres citoyens.

Peu d’événemens marquans signalent les quatre années du consulat, pendant lesquelles Bonaparte, premier Consul, obtint une prolongation de pouvoir, d’abord pour dix ans, ensuite à vie. Appelés à se prononcer sur la question du consulat à vie, les Sarthois y adhérèrent, comme le reste de la France, à une immense majorité.