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CDXVI
PRÉCIS HISTORIQUE,

reçu du roi et du duc de Bourbon, l’ordre d’occuper le Maine et les pays adjacens, et, dans l’intention où il était de faciliter le passage des vendéens, de la rive gauche de la Loire sur la rive droite, afin d’opérer la jonction des différentes armées royalistes de cette contrée, dont il considérait celle du Maine comme l’avant-garde, il s’empara le 9 juin de la ville du Lude. Sans moyens de défense, et pris à l’improviste, les habitans, en très-petit nombre, ne purent opposer qu’une courte, quoique vive et courageuse résistance, contre un ennemi vingt fois plus fort en nombre, et furent obligés de céder, après trois quarts d’heure de combat. La mairie, plusieurs maisons particulières furent livrées au pillage[1] ; plusieurs citoyens emmenés en otage, furent mis en liberté au bout de quelques jours. Nous renvoyons aux articles locaux du dictionnaire, le récit des autres actions, peu importantes, qui signalèrent cette campagne d’un mois.

Tandis que le général Mocquery, qui commandait dans la Sarthe, cherchait à y organiser une force publique qu’il pût opposer aux insurgés royalistes, en réunissant au chef-lieu de ce département, tous les anciens militaires en état de porter les armes, pour en former un bataillon sédentaire ; le préfet impérial M. P. Lagarde, ancien directeur de la police en Toscane, qui avait remplacé le préfet nommé par le roi, M. Jules Pasquier, prenait un arrêté qu’il considérait comme étant propre à maintenir la tranquillité publique, et dans lequel il prescrivait l’arrestation de tout chef ou fils de famille ex-noble, de tout chef ou capitaine de chouans, qui n’auraient pas prêté le serment de fidélité à l’empereur, ou ne le prêteraient pas sous un bref délai.

  1. La date et les détails que nous donnons ici, sont en contradiction avec ceux qui se trouvent à l’article du comte Alexandre d’Ambrugeac, dans la Biographie des hommes vivans. Ce que nous pouvons affirmer, c’est que nous écrivons d’après des documens particuliers, que nous devons croire exacts.