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AUVERS-LE-HAMON.

III.e du nom. C’est une erreur de dire, comme Fa écrit Ménage, que le même Robert signa aussi le titre de la fondation du prieuré de Solême, par Geoffroi de Sablé, dit le Vieux, en 1010, puisqu'il faudrait pour cela qu’il eût vécu près de deux cents ans.

Dans le 14.e siècle, un Robin d’Auvers fut procureur de Guillaume de Craon, seigneur de la Ferté-Bernard, dans un accord fait entre ledit Guillaume et le comte de Dreux, probablement Amauri IV de Craon, son neveu.

Il existait à Auvers une famille le Maczon de la Motte d’Attaise (sic, ménage) d’Atenaise, ou plutôt d’Avoise, dite le Maczon d’Auvers. Un Jean le Maczon, de cette famille, était fils d’Ives d’Auvers et de Renée Morin. Ils portaient d’azur à la face d’or, accompagnée de trois besans d’argent.

hist. civ. Auvers est la patrie de Claude Dugué, prêtre, auteur de plusieurs ouvrages ; de Pioger, simple particulier, qui seul pût obtenir justice de Louis XIV, contre les vexations du marquis de Charnacé. Voyez la biographie.

Auvers a été, à toutes les époques de nos troubles civils, depuis 1789, le foyer où l’insurrection armée s’alluma avec le plus d’ardeur dans notre département. Son territoire fut souvent ensanglanté, et plus de 200 affaires peut-être y ont eu lieu, entre les royalistes, les républicains, et les napoléonistes en 1814. Il est affligeant de dire que dans cette lutte des opinions, les différens partis n’eurent rien à se reprocher en intolérance, en excès et en cruautés.

Voici une lettre assez curieuse, écrite d’Auvers, le 26 janvier 1796, par un des principaux acteurs de cette époque.

« Chevreul, dit Armand, à M. le Comte de la Châtre.

« Un émigré débarqué lors de l’affaire de Quiberon, m’a assuré que vous espériez effectuer un débarquement au printems. Nous attendons tous cet instant avec la plus vive impatience ; dans mon particulier, je suis on ne peut pas plus désireux d’en voir le succès, car ces cantons qui sont entièrement soulevés, et qui sont décidés à ne quitter les armes que lors que le trône et l’autel seront en pleine sécurité, feraient des merveilles si des commandans expérimentés, tels que vous, étaient à leur tête. Je suis chef de canton en l’armée de M. le Vicomte de Scépeaux (dite armée catholique et royale de Bretagne, d’Anjou et du Maine). Je suis fils d’un de vos fermiers de la terre de Varennes, aujourd’hui à la tête de cinq compagnies de cent hommes chacune. Il n’y a presque pas de paroisse par