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BEAUMONT-SUR-SARTHE.

Vital. Elle est prise d’assaut en 1412, par Artus, comte de Richemont, frère de Jean V, duc de Bretagne, lequel allait au secours du parti d’Orléans ou des Armagnacs, contre celui des Bourguignons. Ambroise de Loré, dans la guerre des Anglais contre Charles VII, reprend Beaumont sur les premiers qui s’en étaient emparés en 1417. Les Anglais, sous les ordres du comte d’Arondel, s’en rendent maîtres de nouveau en 1433.

Nous parlons, au Précis historique, de quatre pauvres femmes que fit arrêter le bailli de Beaumont, et qui comparurent le 17 juin 1457, devant l’évêque du Mans, Martin Berruyer, qui se trouvait alors au prieuré de Vivoin. Après un interrogatoire de deux jours que leur fit subir ce prélat, convaincues de sortilèges et de maléfices, elles furent condamnées au supplice de l’échelle, c’est-à-dire à être exposées en public sur un terrain élevé, disposé en forme d’échelle, après avoir eu les cheveux coupés ; à faire amende honorable et au bannissement hors du diocèse. Les premières parties de ce jugement, furent exécutées devant une multitude innombrable accourue de toutes parts pour assister à ce spectacle, et pour entendre l’admonition du prélat, qui présida à cette cérémonie en habits pontificaux.

Après que les calvinistes de la ville du Mans se furent emparés par surprise de cette ville, en avril 1562, et s’y furent livrés à de nouveaux excès, ayant appris que le duc de Montpensier, gouverneur de la province, s’avançait contre eux, ils l’abandonnèrent le 11 juillet 1562, au nombre de huit à neuf cents hommes de guerre, sans compter les bourgeois, et huit pièces d’artillerie qu’ils tirèrent du château. La Motte-Tibergeau qui les commandait « arriva aux portes de Beaumont-le-Vicomte, dont les habitans ayant refusé le logement, huit des plus généreux étant morts dans la défense, la place que l’on força fut exposée à l’insolence et à l’avarice du soldat. » Au sortir de Beaumont, Tibergeau alla se joindre aux troupes insurgées que Montgommery commandait en Normandie. Le 20 septembre suivant, Charles IX, ayant adressé au Sénéchal du Maine des lettres de pardon général pour tous les séditieux, le procureur du Roi s’opposa à leur enregistrement, disant dans l’exposé de ses motifs, que « lorsqu’ils sortirent du Mans… allèrent d’un trajet à la ville de Beaumont, en rompirent les portes à coups d’artillerie, y entrèrent le tambourin sonnant, enseignes déployées, tuèrent huit personnes, blessèrent et outragèrent grand nombre d’autres, brûlèrent l’église, fondirent les cloches, mirent le feu aux halles