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XXIV
PRÉCIS HISTORIQUE,

Cattes, Usîpètes, accrues par l’émigration clés Gaulois qui n’avaient pu se résoudre à céder à la fortune de César, et par les débris de l’armée germaine échappée au glaive de Germanicus et de Drusus, se liguèrent dans le troisième siècle de l’ère chrétienne pour briser le joug romain, et formèrent, sous le nom de Francs, une confédération qui habitait les contrées situées entre l’Océan, le Rhin, l’Elbe et le Mein. Il paraît que la peuplade que commandait Clovis, était particulièrement composée de Saliens, puisque c’est de ce peuple que porte le nom, le code appelé loi salique, qui faisait la base de notre ancien droit français ; à moins que cette peuplade n’ait été la législatrice de toute la nation : mais Clovis lui-même ne lui appartenait pas, si l’on prend à la lettre l’apostrophe de S, Rémi, prêt à verser l’eau régénératrice sur la tête de ce roi : « Fier Sycambre, humilie ton cœur, et courbe ta tête victorieuse devant l’éternel ! »

Quelques historiens croient les Francs descendus des Gaulois, que Sigovèse avait conduits en Germanie huit siècles et demi avant leur première invasion dans la Gaule. S’il en est ainsi, comment arons-nous l’injustice d’accuser ces peuples de nous avoir apporté les usages ridicules ou barbares que nous disons tenir d’eux, tels que la croyance superstitieuse aux maléfices, aux devins et sorciers, aux fées, etc., etc., les duels, les épreuves du feu et de l’eau, absurdement nommés jugemens de Dieu ; puisque ces peuples, s’ils avaient la même origine que nous, les tenaient sans doute de la même source, des Celtes et des Gaulois, qui les pratiquaient ou y croyaient de tems immémorial ?

Quoi qu’il en soit, le nom de Franc, que prirent les tribus germaniques que nous venons de nommer, attestait leur résolution de vivre et de mourir libres ; aussi Rome trouva-t-elle en eux ses ennemis les plus constans dans leur haine, les plus prompts à se relever de leurs défaites et à s’en venger dans son sang.