Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/74

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L
PRÉCIS HISTORIQUE,

gnaler les objets les plus importans du genre de ceux dont nous parlons.

Le but évident de la loi Salique, ou plutôt de l’usage consacré, qui excluait les femmes de l’héritage chez les Francs, avait moins pour but de favoriser les mâles, que de laisser la maison, cella, à celui qui devait l’habiter et qui pouvait la défendre ; passé le cinquième degré, le droit des mâles cessait.

On a mal-à-propos confondu les terres saliques et les fiefs : les premières étaient des alleux, biens propres ou libres ; les fiefs ne furent connus et établis que longtems après la conquête.

Le partage des terres conquises par les Francs ne fut point soumis à des formes régulières : chaque chef ou roi s’empara de ce qui se trouva à sa convenance, le partagea à ses leudes, fidèles ou compagnons ; ceux-ci le subdivisèrent en faveur de leurs subordonnés, les officiers ou soldats de leurs corps. Ces bénéfices, nommés fiefs plus tard, sous les Carlovingiens, ne, furent donnés qu’à vie, sous l’obligation de la fidélité et à la charge de réversion. Quand la faiblesse des princes de la seconde race permit aux ducs et aux comtes de conserver et de rendre héréditaire dans leurs familles, ces bénéfices temporaires, les sous-bénéficiaires les imitèrent, à la charge des cens, redevances et hommages, et devinrent des arrières-vassaux.

Les ducs et les comtes institués par les rois Francs, et dispersés dans les provinces, dont le commandement leur était confié, tinrent dans chaque lieu des assises judiciaires, pour lesquelles ils appelèrent près deux des assesseurs élus, pour le jugement des causes romaines, par des Romains ; pour les causes saliques, par des Francs. De-là rétablissement des justices seigneuriales, si multipliées autrefois, et qui naquirent de l’hérédité des fiefs. Les Francs haïssaient le séjour des villes, qu’ils protégèrent d’abord, qu’ils opprimèrent plus tard ; ils habitèrent de préférence les campagnes, et