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BRULON.

nière à ne laisser qu’une certaine quantité de terre en jachère ou en vieux trèfle, pour y mettre pâturer le grand nombre de bestiaux qu’on y élève. L’assolement, dans la partie O. du canton, où l’on se livre le plus à l’éducation des bestiaux, se combine ainsi : 1.re année, en blés ; 2.e, repos ou herbe ; 3.e, blés ; 4.e, orge avec trèfle ; 5.e et 6.e, trèfle. Dans le surplus, où l’on suit l’assolement par quart ; 1.re année, en blés ; 2.e, orge et trèfle ; les deux dernières en trèfle de 2 et 3 ans. Outre les fumiers naturels, on fait un grand usage dans ce canton, de la chaux, comme engrais, en en formant des compôts : son emploi y a beaucoup amélioré l’agriculture et ses produits. Les labours s’y font presque exclusivement avec les bœufs, rarement au-dessous de quatre à chaque charrue, avec un ou deux chevaux en tête. Cet attelage, employé, en outre, assez généralement dans le Bas-Maine et l’Anjou, pour les charrois des provisions dans les villes, qui y paraît ridicule et y est souvent gênant, a pour but de ne point fatiguer les jeunes bœufs, qui s’y trouvent alors au nombre de 6 et de 8 quelquefois, à l’éducation desquels on apporte beaucoup de soin.

industrie. L’industrie manufacturière consiste dans l’extraction du minerai de fer, dont nous avons parlé, qui approvisionne en partie les forges de Moncors (Mayenne), et de Chemiré-en-Charnie ; dans celle du marbre et du calcaire à bâtir : tous deux sont aussi convertis en chaux ; de l’anthracite, qui sert à leur cuisson dans ce dernier cas, ainsi que pour les forges des cloutiers, seulement jusqu’ici ; de l’argile pour la brique. Il existe sur le canton, 6 fourneaux à brique et à chaux ; 3 pour la chaux seulement. — Fabrication d’une certaine quantité de pièces de toiles de lin et de chanvre, en 2/3 et en 3/4 ; et de toiles noires, en fil, dont la fabrication est bien diminuée : celles en lin se vendent à Laval, les autres à Conlie et au Mans. Le plus grand nombre, dites communs ou toiles de ménage, se confectionnent pour le compte et l’usage des particuliers. On fabrique aussi des pièces de tissus en fil et coton, appelés siamoises ; étoffes grossières, telles que serges, flanelles, etc., pour la consommation du pays. En somme, l’agriculture de ce canton, l’une des plus prospères du département, surtout à cause de l’éducation des animaux agricoles, fait la principale richesse de ses habitans. Son commerce principal consiste en grains et bétail ; le chanvre, le lin, la graine de trèfle, viennent en second ordre ; il s’y vend très-peu d’avoine et de sarrazin ; les vins, en blanc et en rouge, et les cidres, se consomment dans le canton ; les oies, la plume,