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CHAMPAGNÉ.

au-dessus de la tête : « Chapelle de Sainct Salvateur, faïeltc » en l’an MIL V. e XL VIII. » Autour du corps, sur les trois faces des côlés et du dessous des pieds : « Ci-gist messire Jehan Crépon, prestre natif de Champagne qu’il quitta (par l’effet de sa mort sans doute ?) le XXIV septembre M. V e XXX : Amen. » Sur le devant de la chasuble, au milieu d’une espèce d’étole, sont gravés les monogrames, plusieurs fois répétés, « M. J H S. » Tous ces caractères sont en gothique. La tête est représentée appuyée sur un coussin garni de galons et de glands ; le tout passablement exécuté en creux et au trait. D’après les dates de ces inscriptions, la chapelle n’aurait été construite que 18 ans après la mort du fondateur.

Tous les ans, le dimanche des Rameaux, on apporte ou on amène solennellement, de la chapelle du Cimetière dans l’église de Champagne, un grand Christ en bois, posé sur un espèce d’avant-train. Après la messe qui suit cette procession, la jeunesse, à cheval et vêtue à l’antique, allait autrefois tirer la lance sur le poteau seigneurial placé à l’entrée de la lande, dans une espèce de carrefour ; aujourd’hui cet exercice a lieu sur la grande route de Paris, en face le hameau de la Croix-Burin ou du Bourg-Neuf : c’est â-peuprès la même cérémonie que celle qui se pratique au Mans à pareil jour. Il est évident que c’est ce tir ou combat de la lance, qui a donné le nom de Campus pugnœ, champ du combat, à la commune de Champagné, dont le sol n’est point assez généralement calcaire pour que ce nom lui vienne, comme les précédens, de la nature du terrain. On peut juger encore que de campus pugnœ on a pu faire Champagne, par ce vers de la Chronique ascendante des ducs de Normandie, par Robert Wace, (ouvrage qu’il ne faut pas confondre avec son roman de Rou), qui est du i2. e siècle :

« Mainte bataille fist et maint estor champal. »

« champal, combat en champ clos, » dit l’annotateur, M. Pluquet. Cette explication, qui prête tant à l’évidence d’ailleurs, a encore pour elle l’autorité du savant M. Allou, dans ses recherches sur les Monumens de la Haute-Vienne, page 7 de l’Introduction.

Les Rochers et Roçay, où il y avait une chapelle dédiée à la Magdeleine et un hermitage, dépendaient, avec quelques accessoires environnans, du prieur, du cloître et de l’abbé de Saint-Calais.

hist. féod. La seigneurie de paroisse appartenait à l’époque de la révolution, à la maison de Murât, comme étant un