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CHARNIE.

hasardons l’addition, on y ajouterait la forêt de Sillé, au N. ; les bois de Brice, de la Cour-du-Bois et autres, au S. ; qui tous ne paraissent être que des démembremens de l’ancienne grande forêt de la Charnie, que les défrichemens en ont détachés. Dans ce territoire se trouvent comprises plusieurs forges où les minerais de fer qu’on y trouve sont exploités : celle de Moncors, dans la Mayenne ; et dans la Sarthe, celle de Cherniré. L’Erve fait aussi mouvoir, à S. le —Suzanne, de nombreux moulins à papier.

Nous ne nous sommes point attaché, dans cet article, à distinguer les territoires de la Grande et de la Petite-Charnie, travail aussi inutile que difficile et fastidieux. La carte que nous offrons au lecteur l’aidera à faire lui-même cette distinction, assez arbitraire, en affectant l’un ou l’autre nom au territoire qui entoure de plus près l’une ou l’autre forêt.

CHARNIE (forêts de la), Sylva Carneta, vel Carniense nemus. Ainsi que nous l’avons dit dans l’article précédent, on distingue actuellement deux forets du nom de Charnie, séparées l’une de l’autre par un espace peu considérable, et qui n’en faisaient qu’une autrefois, toutes deux dans le Maine et toutes deux situées en tout ou en majeure partie, dans le département de la Sarthe, et avec lesquelles il ne faut pas confondre les bois de Charnie, dont il est question aussi dans l’article précédent.

La forêt de la grande-charnie, située sur les limites O. du département de la Sarthe, et E. de celui de la Mayenne, s’étend dans les deux départemens, sur un diamètre transversal de 7 kilomètres de l’E. à l’O., et sur un diamètre vertical et central de 3 kilom. 1/2 environ. La majeure partie de cette forêt (46o hectares à-peu-près), presque totalement en taillis, essence de chêne, se trouve comprise, pour ce qui est de la Sarthe, sur la commune de Neuviletle, du canton de Sillé— le-Guillaume ; le surplus appartient aux communes de Blandouet, de Viviers et de Torcé, du département de la Mayenne. — Un grand nombre de sources prennent naissance dans cette forêt, et forment plusieurs étangs assez considérables, tels que ceux d’Etival, de la Chartreuse, etc., qui donnent lieu à plusieurs cours d’eau, dont le principal est le ruisseau le Treulon.

La forêt de la petite-charnie, peu éloignée à l’E. de la précédente, forme presque un carré long, qui s’étend du N. au S., sur un espace de 4— kilom., contre 2 kil. 1/2 de largeur, de l’E. à l’O. Située, en majeure partie, sur la commune de S.-Symphorien, du canton de Conlie, sa contenance peut être d’environ 100 hectares 7 en taillis, essence de chêne,