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CHARTRE.

son cours, en exploitation sous le nom de Tuffeau, (calcaire crayeux grossier), à découvert ou à la surface du sol, sur plusieurs points, particulièrement à Poncé. On y remarque diverses espèces de coquilles pétrifiées, appartenant aux genres Ammonite, Gryphée, Huître, Térébratule, etc. ; des Echinides des genres Ananchyte, Spatangue, etc. Ce terrain offre en outre les marnes blanche et jaunâtre, plus ou moins durcies, à des profondeurs variées qui n’excèdent guère 3o mètres ; le grès, qui s’exploite au N. du chef-lieu. La superficie du sol, argileuse, argilo-sablonneuse, plus sablonneuse vers le S. O., contient beaucoup de cailloux roulés et des masses considérables et abondantes d’un poudingue siliceux, dont les fragmens paraissent à peine liés entr’eux, quoique bien adhérens : ces masses sont superposées au tuffeau, sur les hauteurs, principalement sur celles de la rive gauche du Loir ; elles y portent le nom de perrons. Le tuffeau de Poncé s’exploite en prismes quadrangulaires, d’où le nom de parpaings, qui leur est donné sans doute par corruption des mots par pains. Assez tendre lors de l’extraction, ce calcaire se durcit ensuite, ce qui le rend précieux pour les constructions en plein air ; celui qu’on extrait à Chahaignes y est converti en chaux ; il est aussi employé pour l’amendement des terres, là où la marne ne se rencontre ou ne s’extrait pas facilement. L’argile figuline est employée pour la briqueterie, dans deux communes de ce canton.

Son sol passe pour être extrêmement salubre : c’est celui de l’arrondissement qui fournit au service militaire les hommes les mieux constitués et les plus sains. Les maladies qui semblent y régner plus essentiellement et y prendre l’habitude chronique, y affectent généralement le système lymphatique : ce sont les hydropisies, les maladies glanduleuses indolentes, les chloroses, les scrophules et les dartres ; les affections rhumatismales et nerveuses s’y montrent aussi fréquemment. Suivant les remarques d’un médecin, qu’une longue pratique et l’esprit d’observation ont mis à même de bien juger, M. Lussault de Saint-Calais, les causes de ces affections peuvent être dues à l’usage des eaux de puits et de fontaines, généralement séléniteuses ( contenant de la chaux sulfatée), pour boisson ; à celui de fruits cuits acerbes, ou de fruits crus ramassés avant leur maturité ; et peut-être à la direction des vents qui soufflent la plus grande partie de l’année du S. et de l’O. Du reste, ce médecin confirme l’observation consignée à l’article Champagne, sur le p eu de fréquence des maladies arthritiques dans celte contrée, où le vin

blanc doit être et est, en effet, d’un usage presque général.

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