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CHARTRE.

de Mayenne, quî tenait pour le parti du jeune comte Hugues III, fils d’Azon de Ligurie et de la comtesse Hersende, le reçut, en 1087 ou 1088, lorsqu’on le rappela d’Italie pour l’opposer de nouveau aux comtes Normands, et que les bourgeois du Mans vinrent lui jurer fidélité ; ce fut aussi par la Chartre, que ce faible prince sortit de la province à l’approche du comte Guillaume-le-Roux, lorsque l’administration de sa mère et de Gcoffroi de Mayenne lui eurent aliéné le cœur des Manceaux, vers 1095 ; et ce fut alors qu’il vendit ses droits au comté du Maine, à Hélie de la Flèche, son cousin.

De i355 à i368, sous l’épiscopat de Michel de Brèche, 56. e évêque du Mans, une compagnie de Tards-Venus, ayant pour chef un nommé Robert Marcault, s’empara de la Chartre et des bourgs voisins qu’elle pilla. Ces soldats vagabonds se portèrent ensuite au château de Touvoye (voir ce mot), où ils furent défaits.

Henri IV, après la soumission du Vendômois et le supplice de Jacques III de Maillé, dont nous avons parlé à l’article Chahaignes, fit démenteler et raser par le prince de Conti, tous les châteaux forts de son domaine. Celui de la Chartre le fut l’un des premiers : cependant, lors des troubles de la Fronde, le donjon qui restait parut encore assez important au marquis de Cogners, pour qu’il s’en emparât a la tête d’un parti, à l’effet d’assurer le passage par la Chartre à l’armée des princes qui se rendait en Beauce, en venant de l’Anjou.

antiquit. On ne connaît point d’une manière précise, l’époque de la fondation du château de la Chartre, dont on remarque l’entrée par la grande rue, en face de celle qui conduit aux ponts. Ce château, accollé au coteau sud qui le domine, ne consiste plus qu’en une chétive maison, avec une tourelle, dont les ouvertures carrées sont sculptées à filets, divisées par des croix en bois. A la sommité du coteau sont deux buttes sur l’une desquelles était le donjon. Nous empruntons à l’Itinéraire de M. de Vaysse de Villiers, la description très-bien faite de cet objet intéressant. « Ce coteau est embelli, dit-il, par deux buttes tapissées l’une d’un bosquet, l’autre d’une vigne, et séparées par un intervalle d’environ 5o toises : elles s’élèvent en mamelons immédiatement au-dessus de la ville. Toutes deux composées de terres rapportées, sembleraient appartenir à ce genre de monumens connus sous le nom de tombelles ou tumuli ; mais si on les examine de près, on croit reconnaître d’anciennes fortifications, et la tradition locale vient à l’appui de l’inspection des lieux, pour donner du poids à cette conjecture.