Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/870

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
366
CHÂTEAU-DU-LOIR.

fumiers naturels, la marne, qui se trouve presque partout, de de 25 à 5o mètres de profondeur, et la cendre lessivée ou charrée, que l’on met dansées prés : l’usage de la chaux et du plâtre est pour ainsi dire inconnu dans ce canton. Le peu de landes et terres vagues et vaines qui y subsiste encore, en moindre quantité peut-être que dans aucun autre du déparlement, n’est que la 55. e partie à-peu-près de sa superficie. Les bois et forêts, la plupart essence de chêne, y sont dans la proportion d’un 6. e au moins, dont la partie de la forêt de Bersay qui s’y trouve comprise, forme les 3/3 de cette quantité, et les plantations de pins i/y44— e seulement.

industr. La principale industrie manufacturière de ce canton, consiste dans la fabrication des toiles de ménage et à voiles pour la navigation de la Loire et du Loir, connues sous le nom de toiles de Château-du-Loir, estimées les meilleures de France, non pour leur finesse, mais pour leur extrême solidité : elles s’exportent dans la Touraine, l’Orléanais, le Berry, la Beauce, le Poitou ; en Normandie et jusqu’en Espagne. Cette fabrique occupe un grand nombre de bras dans toutes les communes de ce canton, dans ceux de la Chartre, Lucé, Mayet, le Lude et Pontvallain, de ce département ; et dans plusieurs de celui d’Indre-et-Loire ( v. l’article qui suit). — Le blanchiment des fils employés à la confection de ces toiles ; une filature de coton ; deux tanneries, au chef-lieu ; deux fourneaux à chaux, en Dissay ; l’extraction de la marne, du tuffau et du grès, pour l’amendement des terres, pour bâtir, convertir en chaux, paver et reparer les routes ; l’exploitation des bois de la forêt de Bersay et le travail des ustensiles nombreux qui s’y fabriquent et auxquels sont employés un certain nombre d’individus des communes de Thoiré, de Jupilles, etc., sont les principales ressources industrielles de ce canton, où la fabrication des étoffes, citée autrefois, a entièrement cessé. — Le produit des céréales, insuffisant pour la consommation, n’y donne lieu qu’à un commerce fictif, qui consiste dans la vente de certaines espèces de grains quïl faut remplacer ; celui du cidre y est peu important. Les vins, les bœufs gras, les foins surabondans pour la consommation, et dont il s’exporte une quantité assez considérable ; les fruits à couteau, les noix et les marrons ; la volaille, le gibier, le poisson ; le beurre, le miel et la cire, la laine, etc. sont, avec les toiles, les ressources principales des habitans qui, du reste, sachant se contenter de cette médiocrité tant vantée par les philosophes, ont une grande tendance à se livrer au doux far niante des italiens, aussitôt qu’ils la